Grand retour en scène politique du parti Kwa na kwa de François Bozizé
Bangui – Corbeau News Centrafrique (04-12-2014). Initialement prévue pour le mois d’octobre dernier, c’est finalement ce 3 décembre 2014 que la rentrée politique du parti Kwa na kwa (KNK) a eu lieu, d’abord à l’hôtel Legder Plazza, puis au siège national du parti. Bertin Bea, Secrétaire général par intérim, a présidé la cérémonie qui a mobilisé des centaines d’ouvrières et ouvriers du KNK. Il s’agit d’une rentrée politique certes, mais c’est aussi et surtout l’occasion par excellence pour le parti du général président François Bozizé de se positionner sur les thématiques brûlantes de l’heure, après avoir été renversé par coup d’Etat le 24 mars 2013 par l’ex-Coalition Séléka. Et Bertin Bea, Secrétaire général par intérim n’a pas manqué cette opportunité.
Sur le plan de la sécurité, le président par intérim a noté que le Conseil de sécurité de l’Onu a voté quatre Résolutions dans le seul but de la stabilisation en RCA, allusion faite notamment aux Résolutions 2121, 2127, 2134 et 2149 qui englobent les grands cadres d’appui à la sécurisation des personnes et de leurs biens, ainsi que l’organisation des élections. Mais de l’avis de Bertin Bea, rien n’est au beau fixe au pays de Boganda. « Malgré la montée en puissance de la force onusienne (Munisca) et les moyens logistiques importants en sa possession, l’insécurité se métastase aussi bien à Bangui que dans nos provinces. » a-t-il dit avant de relever, « C’est ici le lieu de s’interroger à haute et intelligible voix sur les motifs qui sous-tendent le non-réarmement des Forces armées centrafricaines (FACA), en vue de leur implication dans le processus de sécurisation du pays. »
En ce qui concerne les élections prochaines en RCA, Bertin Bea a déploré d’ores et déjà le fait que le calendrier électoral a été ficelé sans concertation avec les partis politiques, et il en résulte que malheureusement, certains conditions incontournables telles que l’insécurité, la saison de pluie, la situation des personnes réfugiées à l’étranger, ainsi que des déplacés internes et l’enrôlement des électeurs, etc. n’ont pas été prises sérieusement en compte. Aussi, le KNK s’est interrogé du revirement dans le dossier de l’Article 47 du Code électoral relatif à l’usage des cartes biométriques, « alors que l’ensemble des forces démocratiques et les partenaires au développement avaient fait de ce point une exigence du temps de Bozizé. »
Pour ce qui est du très prochain Forum de Bangui, le KNK regrette tout comme certaines formations politiques, les leaders de la plateforme religieuse, etc. le fait que le dialogue à la base au niveau des seize préfectures de la RCA initialement prévue par Catherine Samba Panza ait été escamoté pour aller directement au dialogue de Bangui. Mais entretemps, le KNK sera non-partant pour ces assises si jamais François Bozizé n’y participe pas. Car, à en croire Bertin Bea, il y a en ce moment, « la multiplication des manœuvres et d’artifices juridiques, visant à disqualifier politiquement Monsieur François Bozizé Yangouvonda, alors que sa quotte de popularité connait une montée exponentielle, en dépit des campagnes de diabolisation orchestrées contre lui. » A cet effet, le KNK en appelle déjà à la Médiation internationale de tout mettre en œuvre pour que Bozizé soit présent dans ces prochaines assises de Bangui comme l’ont voulu leurs caractères « inclusifs ». Bea a tenu, par ailleurs, à rappeler que si Bozizé, en son temps a fait venir du Togo Feu défunt président Ange Félix Passé pour prendre part au DPI, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse lui faire autant aujourd’hui.
Par ailleurs, le Secrétaire général par intérim du KNK a eu une pensée critique vis-à-vis de Samba Panza, en ce qui concerne sa manière de conduire la transition. En bref, « le népotisme, le tribalisme et le favoritisme ont été érigés en méthode de gestion des affaires de l’Etat. » Bea a illustré cela par le rocambolesque feuilleton du « don angolais » dans lequel, l’entourage de la cheffe de l’Etat de transition s’y est pleinement abîmé. Aussi, le KNK a estimé que Samba Panza fait la politique de « deux poids deux mesures » entre la Séléka et ce parti.
Pour terminer, Bertin Bea a annoncé la tenue prochaine du congrès du KNK qui doit se préparer pour les prochaines échéances électorales en Centrafrique.
Rappelons qu’à l’occasion de cette rentrée politique, le président fondateur du KNK, général président François Bozizé, depuis son exil, a envoyé un message d’encouragement et de paix aux ‘’ ouvrières et ouvriers’’ de son parti, lequel message a été lu par un de ses conseillers politiques, M. Jacob Gbetty. Bozizé a fait craché ses quatre vérités à l’opinion nationale et internationale, puisque dit-il, la RCA était au top niveau et dans plusieurs domaines, quand la crise ouverte par la Séléka avait tout détruit.
Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique.