Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 2 mai 2022
Bangui (CNC) – Depuis deux semaines, la République centrafricaine, confrontée à des difficultés financières de grande ampleur, a fortement augmenté ses tarifs douaniers sur plusieurs produits de toute provenance extérieure au territoire douanier centrafricain. Ces nouvelles mesures consistent à imposer des droits de douane supplémentaires allant jusqu’à 50% sur les importations des marchandises et de service, et ce, conformément à la loi de finances 2020, 2021 et 2022, selon la direction générale des douanes et droits indirects de la RCA. Or, pour les importateurs, ces nouvelles mesures sont trop arbitraires et décourageantes.
Le peuple centrafricain victime
Décidément, le gouvernement centrafricain est résolument décidé à frapper de plein fouet le peuple centrafricain des conséquences de sa mauvaise gestion du pays. Avec plusieurs milliards de francs CFA versés mensuellement à la société de mercenariat russe Wagner, les caisses de l’État sont désormais au rouge. Et le seul moyen d’avoir de liquidité pour payer à nouveau la société Wagner, c’est de frapper de plein fouet les poches des centrafricains. C’est ainsi que depuis deux semaines, Bangui a instruit le chef du corridor du guichet unique au Cameroun d’appliquer à la lettre les nouveaux tarifs douaniers décidés dans la loi des finances 2020 et 2021 qui consistent à faire payer les importateurs d’au moins 25% de plus sur les droits et taxes douanières, le tout sans avoir sensibilisé les importateurs, encore moins informé certains conseils sur ces nouvelles mesures. Ils ont pris tout le monde par surprise.
Les centrafricains en otage
Pour beaucoup des importateurs, le gouvernement centrafricain a décidé de prendre tout son peuple en otage, soi-disant que c’est l’Assemblée nationale qui a voté cette loi.
« Un parlement qui n’a jamais voté une loi en faveur du bat peuple, un parlement bourré des criminels économiques, un parlement corrompu », s’alarme un importateur centrafricain.
Le cas palpable est celui d’importations des véhicules par exemple. Pour un petit engin d’occasion de 5, 6 et 7 chevaux, le tarif initial était de 625842 francs CFA, ajoutant une somme de 11925f pour les frais de banque, ce qui fait en tout 637767 francs CFA pour le droit et taxe. Mais maintenant ils ont augmenté à 901000 francs CFA, ajoutant la somme de 11925f de frais de banque, ce qui fait en tout 912925 francs CFA pour les petites voitures de 5, 6 et 7 chevaux fiscaux.
Alors pour les 4×4 de 8, 9, 10,et 11 Chauveau fiscaux, avant c’est 740 mille francs CFA avec les frais de banque, mais maintenant c’est 1360000francs CFA plus 11925 francs CFA de droit de banque, ce qui fait 1,371,925 francs CFA.
Une augmentation moyenne de 25%.Hors ont mis cette augmentation vertigineuse des droits et taxes douanières sur les produits importés, sur le marché de la capitale, les prix flambent à nouveau. Et cela concerne les produits de grande consommation. Certains produits n’existent plus sur les marchés.Pour les Centrafricains, le pays tend de plus en plus vers une noyade collective.« Le pays est déjà dans le trou. Mais à force de creuser en profondeur, on risque de se retrouver pleinement dans l’eau sous la terre, et c’est la noyade collective », s’alarme un étudiant de l’université de Bangui.
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