Centrafrique : l’enrôlement des électeurs s’était passé dans l’illégalité total, selon la société civile

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élections 2025RCA,  un enrôlement des électeurs dans l’illégalité, selon la société civile

 

Centrafrique : élections 2025, un enrôlement des électeurs dans l’illégalité, selon la société civile
Dr Barthelemy Mathias Morouba, Président de l’Autorite nationale des élections …

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le président de l’autorité nationale des élection (ANE) a annoncé la fin de l’enrôlement des électeurs et la mise à disposition imminente des listes électorales. Mais le Réseau Arc-en-ciel dénonce un processus illégal et chaotique, alimentant les doutes sur la crédibilité des prochaines élections en RCA. (36 mots)

 

En effet, l’Autorité Nationale des Élections (ANE) a proclamé la fin de l’enrôlement des électeurs sur toute l’étendue du territoire en République centrafricaine (RCA), avec une promesse : les listes provisoires seront bientôt disponibles. Le président de l’institution, dans une déclaration diffusée dans les médias nationaux, a insisté sur la possibilité pour les citoyens exclus de contester leur omission devant les tribunaux. « La loi permet à tout compatriote de demander son inscription s’il estime avoir été injustement oublié », a-t-il affirmé, soulignant le soutien des partenaires techniques et financiers. Ces propos se veulent apaisants, mais ils peinent à dissiper les soupçons qui pèsent sur un processus électoral déjà sous le feu des critiques.

 

Des accusations d’illégalité qui pèsent lourd

 

Le Réseau Arc-en-ciel, une organisation de la société civile, a exprimé des inquiétudes majeures lors d’un point de presse à Bangui, le 16 avril. Selon son président, Joseph Bindoumi, l’enrôlement dans l’aire opérationnelle n°2 a été entaché de graves dysfonctionnements. Les agents arrivaient en retard, ouvrant les centres d’inscription bien après l’horaire prévu de 6 heures du matin. Certains sites fermaient dès 13 heures, alors que l’heure officielle était 16 heures, sous prétexte qu’il n’y avait plus de monde. Prévu pour durer 14 jours, le processus a été écourté dans plusieurs localités, avec des départs anticipés des équipes. « Ces pratiques risquent de fausser l’enrôlement et de compromettre les élections », a averti Bindoumi.

 

Plus troublant encore, la société civile pointe une faille juridique. Un décret présidentiel du 12 septembre 2024 fixait la clôture de l’enrôlement au 30 décembre 2024. Aucun texte n’a prolongé cette échéance, rendant les opérations menées en janvier, février, mars et avril dénuées de base légale. « Cet enrôlement repose sur des décisions administratives sans fondement juridique », a déclaré Bindoumi, soulignant un vide qui fragilise l’ensemble du processus.

 

L’ANE, un acteur sous surveillance

 

L’ANE, souvent critiquée comme un outil au service du pouvoir, lutte pour redorer son image. En Centrafrique, beaucoup la perçoivent comme une institution manipulée pour garantir les intérêts des dirigeants en place. Cette réputation alimente le scepticisme face aux annonces de son président. Comment accorder du crédit à une institution dont l’indépendance est régulièrement mise en doute ? Les partenaires internationaux, comme la MINUSCA, apportent un soutien logistique, mais leur présence ne suffit pas à effacer les soupçons de partialité.

 

Un recours aux tribunaux, vraiment accessible ?

 

Pour répondre aux critiques, l’ANE invite les électeurs omis à saisir les tribunaux de grande instance ou le tribunal administratif. Mais cette option semble peu réaliste. Dans un pays où la confiance dans le système judiciaire est faible, beaucoup doutent de l’impartialité des juges. De plus, le délai de réclamation, fixé à cinq jours après la publication des listes, risque d’exclure les habitants des zones rurales, où l’accès à l’information et aux tribunaux reste un défi. Cette solution, présentée comme une garantie, apparaît plutôt comme une formalité difficile à concrétiser.

 

Un processus à haut risque pour la stabilité

 

La révision des listes électorales est essentielle pour des élections apaisées, dans un pays encore fragilisé par l’insécurité. La MINUSCA continue de patrouiller pour protéger les civils, mais la sécurité ne résout pas les failles d’un enrôlement mal conduit. Si les listes définitives ne sont pas fiables, les tensions pourraient s’intensifier lors des scrutins locaux et nationaux, ravivant les risques de violence.

 

Un test décisif à venir

 

Les annonces du président de l’ANE, loin de rassurer, soulignent les faiblesses d’un processus électoral sous tension. Les critiques du Réseau Arc-en-ciel, appuyées par des observations concrètes, jettent une ombre sur la légitimité de l’enrôlement. La publication des listes provisoires, prévue dans les 48 à 72 heures, sera un moment clé. Mais pour l’instant, le doute domine. Les partis politiques et la société civile, déjà sur le qui-vive, ne manqueront pas de réagir….

 

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