Droit de Réponse de M. Jean Serge Bokassa, Ministre de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, relatif aux articles intitulés « Centrafrique : Un vaste complot visant à déstabiliser le régime de TOUADERA raté fait 12 morts à Bangui » et « Enquête spéciale CNC sur la mort du bébé à la Pédiatrie de Emergency, le Ministre BOKASSA serait à l’origine du trouble constaté ».
Bangui, le 4 novembre 2016. 10:15′.
De: Jean Serge Bokassa
Depuis quelques jours, j’ai le grand regret de constater avec beaucoup d’étonnement, d’amertume et de tristesse au cœur que je suis à la une du journal en ligne dénommé « Corbeau News de Centrafrique » en abrégé CNC, non pas pour avoir accompli avec courage et loyauté envers la patrie et le peuple centrafricain, de l’est à l’ouest, du sud au nord, mes devoirs de citoyen et mes obligations de ministre en charge de la sécurité publique et de l’administration du territoire, mais pour être cité à tort dans deux (2) articles publiés sur son site et largement partagés. Le premier article dans lequel j’ai été nommément mis en cause, est intitulé « Centrafrique: Un vaste complot visant à déstabiliser le régime de TOUADERA raté fait 12 morts à Bangui ». Le deuxième article est simplement libellé « Enquête spéciale CNC sur la mort du bébé à la Pédiatrie de Emergency, le Ministre BOKASSA serait à l’origine du trouble constaté ».
Loin de passer dans la conscience collective pour un ministre de la République, usant de ses prérogatives de puissance publique pour s’en prendre à un professionnel des médias et bâillonner la presse, je me fais l’humble devoir de prendre la parole pour remettre en cause toutes les allégations contenues dans les deux (2) articles précités, mensongères, diffamatoires et même attentatoires à mon honneur, ma dignité et à mon image. D’abord, en tant que fils et citoyen de la République centrafricaine et ensuite, en ma qualité d’autorité publique.
A dire vrai, nul homme quelle que soit son appartenance politique, régionale, ethnique, professionnelle et religieuse ne peut rester insensible à la souffrance et aux malheurs qui frappent son prochain. Cette solidarité naturelle qui doit exister entre des hommes vivant dans une même société et des compatriotes ayant en partage un même territoire, une même culture et une langue nationale « Le Sango », l’est aussi dans la vie des Etats et régit leurs relations et leur coopération.
C’est fort de ces valeurs universelles, immuables et immortelles, que la République centrafricaine, membre de l’organisation des nations unies, confrontée, au lendemain du coup du 23 mars 2013, à l’une des crises sécuritaires les plus difficiles et meurtrières de son histoire, tendant dangereusement vers « un génocide intercommunautaire » pour reprendre les termes du président François Hollande, avait demandé et obtenu de la France, la patrie des droits de l’homme, son appui près le conseil de sécurité pour le déploiement des forces onusiennes sur notre territoire. L’adoption de la résolution 2127 du conseil de sécurité, relative au déploiement de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une durée de 12 mois, avec l’appui des soldats de l’opération Sangaris, dotés d’un mandat robuste sous le chapitre 7 de la charte de l’Onu, sera non seulement un bel exemple de cette coopération agissante, fructueuse et permanente entre la France et la Rca et entre les pays de la sous – région et la Rca, mais surtout un début de solutions à la crise et contribuera efficacement à éviter un tant soit peu que le pays ne pût s’embraser et sombrer dans les horreurs d’une guerre civile.
Par la résolution 2149, le conseil de sécurité décidera plus tard de la transformation de la MISCA en Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République Centrafricaine (MINUSCA) avec des tâches prioritaires et additionnelles. S’agissant des tâches prioritaires, il y a la question de la protection des populations civiles, l’appui à la mise en œuvre de la transition, y compris action en faveur de 1’extension de l’autorité de l’Etat et du maintien de 1’intégrité territoriale, la facilitation de l’acheminement immédiat, en toute sécurité et sans entrave, de toute l’aide humanitaire, la protection du personnel et des biens des Nations Unies Promotion et protection des droits de l’homme, l’ action en faveur de la justice nationale et internationale et de l’état de droit, le désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement. Quant aux tâches additionnelles, elles se résument tout simplement par l’ appui à la réforme du secteur de la sécurité et la procédure d’agrément, notamment en fournissant des conseils stratégiques et en coordonnant l’assistance technique et la formation.
L’exécution de toutes ces différentes tâches par les soldats de l’opération Sangaris et la Minusca, au prix du sacrifice suprême, celui de leurs vies pour en sauver d’autres, et la République Centrafricaine leur en sera à jamais reconnaissante, a permis aux autorités de la transition de réduire de manière sensible le niveau de l’insécurité tant à Bangui que dans nos provinces, de mobiliser des ressources matérielles et financières substantielles de la part de la communauté internationale en faveur de notre pays et d’organiser in fine des élections démocratiques, libres, inclusives, transparentes et crédibles.
Au lendemain de la brillante élection du Pr Faustin Archange Touadéra à la magistrature suprême de l’Etat, un autre soleil s’est levé avec le retour à l’ordre constitutionnel et la mise en œuvre par le Gouvernement de Mr Simplice Matthieu Sarandji dont je fais humblement partie, de la politique de réconciliation nationale et de cohésion sociale tant promise pendant la campagne. Malheureusement, les liquidateurs de la République, les ennemis du peuple centrafricain et certaines bandes armées qui ont tiré d’importants profits de cette crise sécuritaire ne l’entendent pas de cette oreille et continuent de s’attaquer à des populations civiles, aux femmes, aux enfants, aux biens publics et privés, occasionnant toujours des morts, des larmes, des deuils et des malheurs dans nos villes. C’est donc l’incompréhension de cette politique de mains tendues du président de la République à toutes les bandes armées et ce, d’un commun accord avec la France, l’UE, les Etats – Unis, la Chine et la Minusca, qui explique encore à ce jour des troubles à Kouki, Nana – Bakassa, Nanga – Boguila, Kouango, Ngakobo, Koui, Bocaranga, etc…. Le comble de ces attaques meurtrières sera atteint avec les derniers évènements de Kaga – Bandoro qui seront à l’origine de l’appel de la société civile à la population de Bangui à l’observation d’une journée ville morte, le lundi 24 octobre 2016.
Sitôt informé, en ma qualité de ministre en charge de la sécurité publique, garant de maintien de l’ordre public, de la sécurité, de la protection de la population et de la circulation des biens et des personnes, afin d’éviter que cette manifestation qui se voulait citoyenne et pacifique, selon leurs organisateurs, ne soit une fois de plus à l’origine de nouveaux troubles, j’ai non seulement refusé d’y donner mon autorisation, mais surtout j’ai pris des dispositions pour que des patrouilles soient effectuées la veille dans toute la ville. Fort malheureusement, ces mesures préventives n’ont pas eu raison de la détermination de la population à exprimer sa colère. Je regrette aujourd’hui que, lors des opérations de maintien de l’ordre et de démantèlement des barricades, conjointement menées par les forces onusiennes et les forces de défense et de sécurité intérieure, il y ait eu des actes d’agressions suivis de pertes en vies humaines et plusieurs blessés. C’est donc tout naturellement, pour faire toute la lumière sur cette affaire ayant entraîné morts d’hommes et coups et blessures, situer les responsabilités des uns et des autres et en poursuivre les auteurs devant la justice pour qu’ils répondent de leurs forfaits, que j’ai immédiatement ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire dont les conclusions ne sauraient tarder à être connues.
En quoi, ai – je alors été le concepteur d’un vaste complot visant à déstabiliser le régime de TOUADERA raté ayant fait 12 morts ? Ai – je pris part une seule fois à une réunion de concertations préalable à l’organisation de cette manifestation ? Où et quand m’a –t – on formellement identifié aux côtés des géniteurs ou des responsables de cette opération baptisée « journée ville morte » ? Par contre, ne m’a-t-on pas aperçu ensemble avec les éléments de patrouilles et les forces onusiennes dans la rue pour appeler au calme et à la retenue et procéder au démantèlement des barricades érigées ça et là dans le but d’enfreindre à la liberté d’aller et venir ?
Une fois de plus, je déments avec force toutes ces affirmations gratuites qui sont tout simplement l’expression de mes détracteurs, des liquidateurs de la République, des ennemis du peuple centrafricain, des partisans de la haine intercommunautaire et de la division, et tout en profitant de cette occasion pour appeler tous mes compatriotes à plus de retenue et de sagesse, je mets quiconque en défi de m’en rapporter des éléments irréfragables de preuve contraire, et adresse, au nom du Gouvernement, aux familles des disparus toutes mes condoléances les plus attristées. N’en déplaise aux partisans de l’instrumentalisation de cette crise à un fonds de commerce, citoyen centrafricain, je le suis, le demeure et serai toujours à l’écoute des cris de détresse de mon peuple, et ministre en charge de la sécurité publique et de l’administration du territoire, je me bats tous les jours et continuerai de me battre en étroite et permanente collaboration avec tous les partenaires au développement et la Minusca dont l’appui multiple et multiforme au Gouvernement ne saurait être négligé, pour la réhabilitation de toutes les forces de défense et de sécurité, la protection des populations civiles et le retour d’une paix durable dans notre pays.
S’agissant du deuxième article intitulé « Enquête spéciale CNC sur la mort du bébé à la Pédiatrie de Emergency, le Ministre BOKASSA serait à l’origine du trouble constaté », en toute responsabilité et en mon âme et conscience, je déments une fois de plus avec force et de manière vive et formelle tous les propos à caractèrere mensonger, ddélateur, calomniateur, diffamatoire et attentatoire à mon honneur, ma dignité et à mon image, qui y ont été mentionnés à mon égard. Ils sont tout simplement l’œuvre de mes détracteurs et des partisans de la haine qui ne veulent que pêcher en eaux troubles et manipuler les âmes sensibles dans le contexte de crise sécuritaire actuelle que connait la République.
En effet, pour être clair et précis, je déclare solennellement n’avoir pas de liens directs ou indirects de relations familiales avec le père du bébé dont le décès serait à l’origine de cette affaire, ni de relations d’alliance, et ni de contacts en termes d’amis, de connaissances et de familiarité passagère. Par conséquent, je remets catégoriquement en cause cette fameuse rencontre, entre moi et le père, à partir de laquelle tout aurait été mis œuvre pour la suite de l’affaire.
Cependant, informé de ce qui s’est passé au sein du Complexe Pédiatrique de l’Ong Emergency, le trouble à la tranquillité des enfants malades, les actes de molestage du personnel et du médecin pédiatre, son arrestation et la confiscation de son téléphone portable et de son argent par les éléments de la police relevant de la brigade criminelle, je n’ai pas hésité un seul instant à frapper du poing sur la table et à ordonner l’ouverture d’une enquête judiciaire pour la manifestation de la vérité dans cette affaire. Seules les conclusions de cette enquête situeront les responsabilités des uns et des autres et déclencheront la procédure judiciaire à l’encontre des coupables de ces forfaits et de leurs complices afin qu’ils puissent répondre de leurs faits et gestes devant la justice.
Pour finir, je présente une fois de plus toutes mes condoléances à la famille éprouvée du bébé et saisis cette occasion qui m’est offerte, au nom du gouvernement, pour appeler la Mission de l’Ong Emergency au calme et à la reprise de ses activités dans tous les centres périphériques.
Jean Serge Bokassa