06/06/14 (AFP)
Les enquêteurs de l’ONU ont indiqué jeudi qu’il était prématuré de parler de nettoyage ethnique ou de génocide en Centrafrique, mais ils ont cependant trouvé les preuves que des crimes contre l’humanité ont été commis dans les deux camps.
Une commission d’enquête internationale mise en place par le secrétaire général Ban Ki-moon en janvier a remis jeudi un premier rapport aux membres du Conseil de sécurité.
“Des preuves sérieuses prouvent que des individus dans les deux camps ont commis des crimes violant les lois humanitaires internationales ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité”, note le rapport dont l’AFP a obtenu copie.
Malgré tout, parler de nettoyage ethnique ou de génocide “est prématuré à ce stade”, tempère le rapport, soulignant que, sans une rapide intervention, les choses peuvent changer.
“Si la communauté internationale ne réagit pas rapidement avec détermination en envoyant davantage de forces de maintien de la paix en Centrafrique, nous pourrions rapidement faire face à une situation se détériorant, qui pourrait conduire à un nettoyage ethnique ou à un génocide”, poursuivent les enquêteurs.
Le Conseil de sécurité avait voté en avril l’envoi de 12.000 casques bleus dans ce pays déchiré par des violences entre chrétiens et musulmans. Mais cette mission de l’ONU n’entrera en action qu’en septembre, prenant le relais de 2.000 soldats français et 6.000 soldats de l’Union africaine.
Depuis la prise de pouvoir de la rébellion Séléka en mars 2013, renversée en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent, rythmée par les exactions de l’ex-rébellion à majorité musulmane en déroute, et celles des milices anti-balaka. Ces exactions contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.