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Centrafrique: De quoi la Minusca et le gouvernement se moquent-ils ?

De quoi la Minusca et le gouvernement centrafricain se moquent-ils ?

 

Monsieur Félix Moloua
Monsieur Félix Moloua. Copyrightprimature centrafrique

 

 

Bangui, 28 juin 2023 (CNC) —  Dans un acte de déconnexion totale avec la réalité, la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation de la Centrafrique) et le gouvernement centrafricain ont récemment publié un communiqué de presse qui suscite le ridicule et la consternation. Dans ce communiqué, ils annoncent fièrement le lancement des travaux du Dialogue de haut niveau sur la politique nationale des Droits de l’homme à Bangui. Mais sérieusement, de quoi la Minusca et le gouvernement centrafricain se moquent-ils ?

 

Il est ironique de voir ces institutions parler de droits de l’homme dans un pays où les civils sont tués massivement sans la moindre retenue. La Centrafrique est plongée dans un chaos sanglant depuis des années, avec des groupes armés qui commettent des atrocités quotidiennement. Les civils sont victimes de meurtre, de violences, de viols, de pillages et d’autres violations flagrantes des droits de l’homme de la part des mercenaires de Wagner, des miliciens du régimes, de la garde présidentielle. Et pourtant, la Minusca et le gouvernement centrafricain nous présentent un “Dialogue de haut niveau” comme si cela allait miraculeusement résoudre tous les problèmes.

 

Le communiqué de presse mentionne également que cette rencontre vise à susciter une réappropriation nationale de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Mais comment peut-on parler de réappropriation lorsque les droits de l’homme sont systématiquement bafoués en Centrafrique ? Comment peut-on célébrer le 75e anniversaire de la signature de la déclaration alors que les massacres continuent et que l’impunité règne en maître ?

 

La participation de 100 lycéens à cette rencontre est également mentionnée, comme s’il s’agissait d’une avancée significative. Mais en réalité, cela ressemble davantage à une mascarade qu’à une véritable opportunité pour les jeunes de s’exprimer. Pendant que ces lycéens sont supposés échanger sur les enjeux et les défis de la mise en œuvre des droits de l’homme, les balles continuent de pleuvoir et de faucher des vies innocentes dans leur propre pays.

 

Ce soi-disant Dialogue de haut niveau sur la politique nationale des droits de l’homme intervient également dans le contexte de la Commémoration du 75e anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’homme et des préparatifs pour le prochain passage de la République centrafricaine devant le Conseil des Droits de l’Homme. On peut se demander si ces événements sont autre chose qu’une vitrine internationale pour donner l’illusion que des mesures sont prises pour améliorer la situation des droits de l’homme en Centrafrique.

 

Les Nations unies prétendent que cette rencontre s’aligne sur le Plan national de relèvement et de consolidation de la paix, signé avec le gouvernement centrafricain. Mais ce plan semble bien faible et inefficace lorsque l’on constate le niveau de violence et de souffrance enduré par la population centrafricaine au quotidien. Les paroles et les promesses ne suffisent plus, il est temps d’agir de manière concrète et significative pour mettre fin à cette crise humanitaire.

 

En fin de compte, ce communiqué de presse de la Minusca et du gouvernement centrafricain est une insulte aux victimes de violations des droits de l’homme en Centrafrique. Plutôt que de se vanter de dialogues inutiles et de célébrations creuses, il est grand temps que ces institutions prennent des mesures sérieuses pour protéger les civils, traduire les responsables de ces atrocités en justice et œuvrer véritablement en faveur des droits de l’homme. Tant que des actions concrètes ne seront pas entreprises, les mots resteront vides de sens et les souffrances du peuple centrafricain perdureront.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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