Des désaccords surviennent alors que la RCA se cherche un nouveau Premier ministre.
Un nouveau couac est survenu dans le processus de normalisation de la situation politique en Centrafrique. Au sein du Front populaire pour la Renaissance de Centrafrique (Ex-Coalition Séléka), les principaux leaders ne sont pas tous sur la même longueur d’ondes. Selon la presse centrafricaine, leGénéral Nouredine Adam, numéro deux du mouvement, a décidé de suspendre Mohamed Moussa Dhafane, et Mahamat Taib Yacoub, respectivement, 2ème vice-président et 3ème Vice-président pour non respect des consignes de la hiérarchie et pour haute trahison. Les deux bannis selon un communiqué rendu public mercredi devraient attendre la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour être fixés sur leur sort définitif. Cette information a aussitôt été démentie par Mohamed Moussa Dhafane qui s’est confié à RFI. Pour lui, il n’est question d’aucune suspension et les désaccords éventuels entre dirigeants du mouvement devraient trouver des arrangements en interne, a-t-il déclaré.
Toutefois, cet incident entre en droite ligne des divergences de vues récurrentes au sein de la direction de la Séléka. Cela a notamment été le cas au cours des derniers jours sur la question de la partition du pays. Deux points de vue se sont opposés. Et au regard de la reprise des combats sur le terrain en dépit de l’accord de cessez-le feu de Brazzaville, on s’interroge sur la cohérence des positions de l’ex-rébellion. Toujours est-il qu’elle affirme œuvrer pour la réconciliation. Et elle se fonde notamment sur les accords de Brazzaville qui doivent être respectés à la lettre. Ainsi, selon un autre communiqué rendu public mercredi, et signé du général Bachar Fadoul, le chargé de Mission de l’état-major de la Coalition ex- Séléka, le mouvement tiendra pour responsables de la détresse du peuple centrafricain, tous ceux qui ne respecteront pas les termes de l’accord de Brazzaville.
C’est dans ce climat de confusion et de malaise au sein de la Séléka, que Catherine Samba-Panza, la présidente de Transition a ouvert des concertations afin de désigner un nouveau premier ministre. Il est notamment question de nommer une personnalité de confession musulmane. Outre les autres acteurs politiques centrafricains, la présidente doit s’entretenir avec les représentants anti-Balaka et Séléka. Mais les discussions ne sont pas aisées compte tenu des dissensions internes au sein de ces deux derniers mouvements qui sont incapables de parler d’une seule et même voix.
Par: Simon Pierre ETOUNDI pour Cameroun Tribune