Centrafrique : cafouillage autour de la cérémonie funéraire des policiers et gendarmes tués à Bambari.

Publié le 14 janvier 2019 , 7:43
Mis à jour le: 14 janvier 2019 7:43 pm

 

 

Centrafrique : cafouillage autour de la cérémonie funéraire des policiers et gendarmes tués à Bambari.

 

 

Bangui (CNC) – Prévue pour ce mardi 15 janvier 2019, la cérémonie officielle en l’honneur de deux policiers tués à Bambari et du gendarme péri dans l’accident de circulation vers Sibut devrait se tenir à la place d’honneur du Camp Henri IZAMO à Bangui, mais le collectif des policiers ont émis une opposition ferme à la levée des corps de leurs collègues. Le détail.

 

Selon le programme initial du gouvernement, tous les corps de la police nationale et de la gendarmerie, ainsi que les familles des victimes et le public devraient se retrouver à la place d’honneur du Camp Henri IZAMO à Bangui, en présence du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA pour un ultime hommage mérité aux policiers et gendarmes tués à Bambari. Or, le collectif des policiers, déjà très remonté contre le gouvernement concernant non seulement les conditions auxquelles travaillent tous les corps de la police nationale dans le pays, mais aussi, et surtout les circonstances dans lesquelles leurs collègues ont été tués à Bambari par les rebelles, ont émis une opposition ferme au programme de funérailles établi par le gouvernement.

Selon nos informations, le collectif exige avant toute cérémonie officielle :

– Que la cérémonie officielle en honneur de leurs collègues doit se tenir à la place d’honneur de la police nationale que de la gendarmerie. Ce sont des policiers qui sont tombés avant tout sur le champ d’honneur et non le gendarme. C’est d’ailleurs la première fois qu’une cérémonie en honneur d’un policier va se tenir à la gendarmerie qu’à la police;

– que le gouvernement doit améliorer les conditions dans lesquelles ils exercent leur noble métier au service de la protection du peuple centrafricain;

– Enfin le collectif demande aussi à ce que leur chef du département Henri Wanzet Linguissara ne soit pas présent lors de cette cérémonie officielle pour la simple raison qu’il ne les a pas défendus, encore moins plaider leur sort auprès du Premier ministre ou du Président Faustin Archange TOUADERA.

Entre temps, certaines voix au sein de la police critiquent sévèrement aussi les soldats FACA qui ont refusé catégoriquement de porter secours aux policiers prises en étau par les rebelles le jeudi dernier dans leur commissariat à Bambari.

Selon le rapport de la police dont CNC a pu lire la copie, tout a commencé jeudi 10 janvier vers 6 heures du matin à Bambari quand les rebelles de l’UPC ont pris d’assaut le commissariat local comme des abeilles.

Des tirs commencent à retentir de partout.

Constatant la puissance de feu des assaillants, les policiers, en présence du directeur général de la police et du directeur de l’OCRB, ont appelé au renfort les forces spéciales des FACA à Bambari, mais ils n’ont eu aucune réponse de leur part.

Grâce aux éléments de l’OCRB qui sont arrivés de Bangui la veille vers 23 heures, les policiers ont réussi à maîtriser la situation.

Entre temps, le sous-brigadier Mazeta, qui détient le lance-roquette de la police, a été touché par les assaillants

N’étant pas encore mort, le sous-brigadier Nguimalé tente de le secourir après une petite accalmie, mais il a été visé par un assaillant sniper placé sur un arbre.

Pendant ce temps, le combat continue entre les rebelles et les policiers jusqu’à midi sans que les FACA n’arrivent sur place.

Selon le commandant de l’unité des FACA à Bambari, ses hommes attendent le top de Bangui avant de s’engager dans le combat.

Bizarrement vers midi justement, c’est là arrivent les Russes pour remettre des minutions aux policiers, tandis que le combat tire presque à sa fin autour du commissariat.

De toute façon, ce manque de réactivité n’est pas seulement visible du côté des soldats FACA. Les gardes présidentiels qui sont dépêchés à Bambari pour la protection du chef de l’État une fois arrivée sur place sont eux aussi en débandade vers Grimari au premier coup des assaillants, alors qu’ils devraient appuyer leurs collègues policiers en danger.

Arrivés à Bangui le lendemain, les commandants de l’unité de la garde présidentielle dépêchée à Bambari sont arrêtés et placés en garde à vue au camp de Roux pour enquête.

Devant ce cafouillage tactique, les deux policiers tombés devraient être décorés à titre posthume pour leur courage et leur force à défendre la patrie.

Le chauffeur du directeur général de la police, qui est le premier à être touché par une grenade lancée par les assaillants, est actuellement sur le lit d’hôpital à Bangui. Lui, comme ses collègues policiers, pour l’honneur du pays, devraient être promus et reconnus officiellement par une lettre de félicitations du Président Faustin Archange TOUADERA !

Le syndicat de la police, selon une source sécuritaire, compte lancer une grève de 72 heures pour manifester leur mécontentement face à l’inaction du gouvernement sur les conditions de travail des policiers.

Pour la cérémonie officielle en honneur aux deux policiers, le gouvernement a finalement réporté la date pour le mercrédi 16 janvier prochain au lieu de mardi 15 janvier . Elle sera célébrée à la place d’honneur de la police nationale comme souhaite le collectif.

Affaire à suivre…

 

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