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Centrafrique : Atterrissage en douceur dans la crise SUCAF/Impôts, mais à quel prix ?

 

 

Centrafrique : Atterrissage en douceur dans la crise SUCAF/Impôts, mais à quel prix ?

 

 

Bangui, 14 juillet 2018 (CNC) –

 

Ce qu’il est convenu finalement d’appeler le feuilleton SUCAF-Impôts tend vers son épilogue, mais dans une atmosphère moins tendue qu’attendue. La SUCAF a finalement accepté, suite à plus de deux semaines de négociations âpres avec l’administration fiscale, de payer désormais le TVA à 19% au lieu de 5%, taux appliqué depuis. Le taux de 19%, faut il le rappeler, est inscrit dans la Loi des finances 2018 qui est entrée en vigueur depuis janvier dernier.

Seulement, à la SUCAF, tout à l’allure d’une victoire à la Pyrrhus. Les portes seront ouvertes certes, mais la concession faite par la Direction de l’unique sucrerie nationale semble visiblement dépasser les limites. En clair, il s’agit de payer 316 millions à l’Etat au titre du redressement effectué par l’administration fiscale sur les huit (8) mois passés où SUCAF ne payait que 5% de TVA.

Selon Martin Akem, Directeur du site SUCAF-Bangui, cette situation est la résultante d’un malentendu : « C’est juste un problème de malentendu et d’incompréhension. Et les agents d’impôts sont tombés dessus, ils ont procédé au redressement. Un comité de vérification est venu à la Direction de SUCAF. C’est alors qu’on suivait la procédure que soudainement, ils ont émis un avis de mise en demeure, puis sont venus fermer les portes ».

En effet, la société SUCAF qui se fondait sur des accords initiaux pour appliquer le taux de TVA de 5% sur les stocks de 2017, puis les taux des 19% devraient être appliqués sur les productions de 2018. Sauf que l’administration fiscale n’entend pas les choses de cette oreille, elle exige que le calcul des marges à payer depuis l’entrée en vigueur de la Loi des finances 2018 jusqu’à ce jour soit fait et que SUCAF paie le gap avant de commencer à payer régulièrement les prochains mois avec le nouveau taux de 19%. D’où la crise qui correspondait à s’y méprendre à un bras de fer SUCAF-Impôts.

« Je puis confirmer ici qu’à l’issue des négociations avec l’administration fiscale, nos portes vont s’ouvrir d’ici lundi prochain. Seulement, maintenant que le taux de TVA sera relevé à 19% au lieu de 5% auparavant, le prix du sucre va devoir lui-aussi s’élever de 34 000 F.Cfa le sac de 50 kg à 39 000 F.Cfa. Le danger, c’est que SUCAF fait face depuis toujours à la vente frauduleuse du sucre à vil prix (entre 27 000 F.Cfa à 30 000 F.Cfa) et avec cette hausse de prix en perspective, si l’Etat ne fait rien, la société aura de grandes difficultés pour sa survie », s’est inquiété Martin Akem.

Notons que l’entrée frauduleuse du sucre est l’œuvre des opérateurs indélicats qui ne paient pas de taxes à l’Etat et qui vendent leurs produits moins cher. Ils achètent leurs produits souvent au Brésil, à Guatemala et en RDC pour les acheminer sur Bangui en petite quantité par pirogue à l’insu des services d’impôts.

 

Par : Fred Krock, CNC.

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