Le suspense se poursuit au sujet de la formation du nouveau gouvernement centrafricain que dirigera Mahamat Kamoun, le remplaçant d’André Nzapayéké nommé dimanche et qui n’a finalement pris ses fonctions que jeudi à Bangui lors d’une cérémonie initialement annoncée deux jours auparavant, en présence de la présidente de transition Catherine Samba-Panza.
“La personne même qui doit signer le décret (de publication du gouvernement) n’est pas là”, a signifié à Xinhua une source de la présidence centrafricaine dans une allusion à l’absence du pays de la présidente de transition suite à une visite entamée jeudi soir à Brazzaville où elle a été invitée par le président Denis Sassou Nguesso à prendre part aux festivités de la fête nationale congolaise vendredi.
C’était après la prise de fonctions de Mahamat Kamoun comme troisième Premier ministre du gouvernement d’union nationale depuis le début l’actuelle crise centrafricaine, après la démission d’André Nzapayéké le 5 août suite à l’accord de cessez-le-feu conclu par les protagonistes de ce conflit le 23 juillet dans la capitale congolaise.
“Le Premier ministre a pris fonction aujourd’hui”, a déclaré Anicet Guiyama Mazogo, porte-parole de la présidence centrafricaine joint jeudi soir à Bangui par Xinhua sans préciser les raisons du report du calendrier officiel ayant fixé au départ ce rendez-vous il y a deux jours.
Ce changement de date cache mal les réactions de contestation enregistrées après la désignation de haut fonctionnaire centrafricain qui, avant d’exercer les fonctions de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence aux côtés de Samba-Panza, a été directeur de cabinet de Michel Djotodia, le leader de l’ex-alliance rebelle de la Séléka porté au pouvoir par celle-ci en mars 2013 après la chute de François Bozizé.
Avec la société civile centrafricaine représentée par son coordonnateur Gervais Lakosso, les dirigeants en l’occurrence militaires de l’ex-coalition rebelle ont rejeté cette nomination et annoncé leur refus de participer au nouveau gouvernement, au motif de n’avoir pas été associés aux consultations avec les différentes sensibilités sociopolitiques nationales menées par la présidente de transition.
C’est peut-être pour aplanir les divergences que Samba-Panza séjourne à Brazzaville pour solliciter l’intervention du chef de l’Etat congolais, médiateur de la crise centrafricaine au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) à laquelle la République centrafricaine (RCA) appartient avec l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad et Sao Tomé & Principe.
A 52 ans, Mahamat Kamoun a pour mission d’œuvrer à la restauration de la paix et de la sécurité dans le pays, à la réconciliation nationale et à la relance économique et préparer l’organisation des élections générales devant à mettre un terme à une transition qui dure depuis la prise du pouvoir de Djotodia en 2013. Fin