Alexandre Nguendet lance les travaux du 1er congrès ordinaire de son parti, le RPR
Bangui – Corbeau News Centrafrique: 28-01-2015.
A l’hôtel Legder Plazza, ce mardi 27 janvier 2015, le parti Rassemblement pour la République (RPR) fondé par Alexandre Ferdinand Nguendet, actuel Président du Conseil national de transition ouvre les travaux de son premier congrès. Prévues pour trois jours, notamment du 26 au 29 janvier, ces assises nationales s’inscrivent dans le cadre des préparatifs des prochaines élections en République centrafricaine.
A l’ouverture, le Président fondateur du RPR n’a pas voulu sauter pied-joint sur le contexte très difficile de l’organisation de ce congrès, après avoir exprimé ses remerciements aux quelques deux cent militants du RPR, ainsi qu’aux invités de marque dont les présidents des partis politiques nationaux et étrangers ayant répondu à son invitation. « Notre congrès se tient à un moment crucial de notre histoire. Les épreuves que nous avons subies au cours des deux (2) années précédentes et les difficultés que nous rencontrons encore aujourd’hui font que le tissu national demeure fragile, que notre société reste dominée par l’anxiété, par l’incertitude, par la perte de confiance et, ne nous le cachons pas, par la déception. Dans cette période de difficultés, d’interrogations et de doutes, nous devons, plus que jamais, être déterminés à participer aux réflexions qui permettent au pays d’aller de l’avant et de s’en sortir » a précisé Nguendet.
Certes, il s’agit à travers ces assises de pousser la réflexion autour de la vie politique du RPR, mais le président Nguendet a estimé que son parti se développe dans un pays et pour le bien du peuple de ce pays, d’où nécessité pour lui et son parti de se positionner sur l’actualité centrafricaine en générale. Et en cela, pour ce qui concerne le retour à la paix, « nous en avons tous conscience, notre pays est confronté à une sérieuse menace qu’est l’insécurité qui pèse sur tous les efforts de redressement et de réconciliation. Cette insécurité tire sa source dans le défaut de désarmement qui permet aux groupes armés de continuer à détenir illégalement des armes et d’en faire usage sur les populations civiles. » a-t-il déclaré avant de saluer les efforts déployés par le président congolais Dénis Sassou Nguesso pour la cause centrafricaine, notamment à travers la signature de l’Accord de Cessation des hostilités le 23 juillet 2014 à Brazzaville, qui sert actuellement de clé de voûte au processus de réconciliation nationale.
Quant à la situation sécuritaire, Nguendet reconnait que rien n’a avancé concrètement. « En termes clairs, depuis la signature de l’Accord de Cessation des hostilités de Brazzaville, certaines parties à l’accord n’ont pas encore déposé les armes. Cette situation provoque de graves entorses aux efforts de rétablissement de la paix et de la sécurité. Des hommes disposant d’importantes quantités d’armes de tous calibres continuent de perturber la quiétude des populations centrafricaines en commettant des atrocités et en occupant certaines parties du territoire national. L’intégrité territoriale et l’unité nationale, donc la souveraineté de l’Etat sont ainsi remises en cause. » a-t-il expliqué avant d’engager son parti à contribuer par tous les moyens dont il dispose en vue de l’amélioration de la situation autour des trois points suivants : des arrangements sécuritaires pour permettre le redéploiement de la puissance publique en vue d’assurer la sécurité des populations et du territoire ; -des mesures transitoires de confiance et de coordination pour faciliter le redéploiement des Forces Armées Centrafricaines ; -la mise en œuvre effective du DDR visant à réinstaurer la concorde civile, notamment par le désengagement de tous ceux qui renoncent à la violence.
Ensuite, le président du RPR aborde la controverse question de la réhabilitation des Forces armées centrafricaines (FACA) dont il a plaidé la cause en termes, non seulement de réhabilitation mais aussi de leur dotation en équipements militaires, afin d’engager une vaste opération de redéploiement des Forces Armées Centrafricaines sur l’ensemble du territoire. En cela, la reconquête des zones sous contrôle de mouvements rebelles est un préalable au redéploiement de l’administration, véritable instrument d’appui à l’organisation des élections. Car dit Nguendet, « toute élection organisée sans désarmement et sans libération des parties occupées du territoire national porterait le germe de contestation de la légitimité des autorités qui seront élues au cours de ces élections et de la guerre civile. Nous devons faire attention et agir avec réalisme si nous voulons éviter à notre peuple de nouvelles tragédies. »
Les autres points abordés concernent le renforcement de la justice pour que tous les auteurs du drame que connait le centrafricain aujourd’hui répondent de leurs acteurs devant la justice. De même, l’école centrafricaine a fait l’objet de préoccupation où Nguendet a estimé que « L’école centrafricaine est malade, il faut lui administrer une thérapie adaptée à la situation. »
Pour terminer, le président du RPR s’adresse aux militants de ce que leur parti attend des suites de ce congrès. « Plus que jamais à partir de ces assises, notre parti doit être investi d’une responsabilité importante. Il doit évidemment soutenir le Gouvernement de Transition dans son action et Son Excellence Catherine SAMBA PANZA, Chef de l’Etat de Transition dans sa politique. Il doit le faire en expliquant à la population les objectifs de la politique actuellement menée dans ses différents aspects. Notre parti devra aussi jouer un rôle utile en faisant part des réactions, éventuellement négatives, que suscite telle ou telle initiative des autorités de la transition. En tout état de cause, le RPR ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. Il doit rester un lieu de réflexion et de débat. »
Bangui, Fred Krock pour CNC