samedi, novembre 16, 2024
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Cameroun: des vendredis en noir contre les arrestations arbitraires

 

Des Camerounais prévoient de s’habiller en noir tous les vendredis pour protester contre les emprisonnements politiques en vogue au Cameroun.

 

Si vous croisez des Camerounais vêtus de noir, ce vendredi 26 juillet, c’est qu’ils auront probablement suivi l’appel d’Edith Kah Wallah. La présidente du “Cameroon People Party” et de l’ONG “Cameroun O bosso” a appelé ses concitoyens à “se lever contre les arrestations arbitraires et illégales au Cameroun”.

Un appel lancé quelques jours après des mouvements de révolte dans des prisons du pays. Celle des détenus de la prison centrale de Yaoundé, lundi, suivie d’une autre mutinerie à la prison principale de Buea, dans la région du Sud-Ouest.

Les détenus protestaient contre leurs conditions d’incarcération. Des centaines de protestataires ont été interpellés, parmi lesquels des leaders de la contestation séparatiste anglophone.

Mobilisation hebdomadaire pour l’État de droit

 

L’appel vise aussi les arrestations liées à la lutte contre Boko Haram

C’est la deuxième fois en l’espace de quelques mois que les Camerounais sont appelés à s’habiller en noir.

L’objectif est de protester, pacifiquement et de façon hebdomadaire, contre les arrestations arbitraires et illégales intervenues dans la lutte contre Boko Haram et dans le cadre de la crise post-électorale de 2018, en particulier celle qui secoue les deux provinces anglophones du pays.

“Les prisonniers qui croupissent depuis 10 ans, depuis 15 ans, sans être jugés méritent qu’on les défende”, affirme Franck Hubert Ateba, président éxécutif de l’ONG Afrique Avenir et membre du comité veille civile citoyen au Cameroun.

Il appelle les Camerounais à se mobiliser “pour que l’Etat de droit soit une réalité”.

Hubert Atangana, président du Front des Démocrates Camerounais, exige lui la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques.

 

La prison de Yaoundé, construite pour mille détenus, en accueille plus de 5.000

“Que ce soit les prisonniers de la crise anglophone, ou encore les prisonniers de la crise post-électorale, tous ces gens-là, il faut les libéré pour détendre l’atmosphère politique et aller sur la véritable voie du dialogue qui va provoquer un retour sincère et définitif de la paix dans les deux zones en conflit en ce moment.”

Le pouvoir assure que des mesures sont prises

Au pouvoir on se veut rassurant. Pascal Messanga Nyamding enseignant à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) et membre du comité central du RDPC, Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti au pouvoir, assure que des mesures sont prises pour améliorer la situation.

“Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, qui est à la tête de cette institution depuis le 4 janvier 2018, a entrepris une tournée dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le président, à travers le Premier ministre, a fait savoir aux anglophones que désormais, on pourrait discuter de tout, sauf du séparatisme. C’est une évolution qui promet. Il y a des négociations secrètes à Genève. Le secret espoir est que le dialogue inclusif se mette en place. Ni le RDPC (le parti au pouvoir, ndlr), ni son chef ne sont contre cette initiative.”

Le dialogue, c’est ce que préconise aussi Maurice Kamto, le président du MRC, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun détenu à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé depuis fin janvier 2019.

 

Avec DW

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