Bangui : Tentative de braquage par étouffement ou overdose de Tramadol ? Le mystère de l’affaire Issène Ali

Rédigé le 24 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Issène Ali, un conducteur de taxi-moto hospitalisé à l’hôpital communautaire de Bangui après une agression présumée au PK12 pose des questions sur une nouvelle méthode de braquage ou une consommation de drogue.
Une histoire spectaculaire circule depuis mardi sur les réseaux sociaux centrafricains, posant des questions sur l’émergence d’une nouvelle forme de criminalité urbaine ou sur les dangers de la consommation de drogues chez les jeunes. L’affaire concerne Issène Ali, un conducteur de taxi-moto actuellement hospitalisé à l’hôpital communautaire de Bangui dans un état critique.
Selon la version rapportée sur les réseaux sociaux, Issène Ali aurait été victime d’une tentative de braquage particulièrement sophistiquée. Des individus malveillants l’auraient pris en course pour se rendre au quartier PK12, situé à la sortie nord de la capitale. Une fois arrivés dans ce secteur, les prétendus agresseurs auraient tenté de l’étouffer en utilisant des mouchoirs imprégnés de produits toxiques.
Cette méthode, si elle se confirmait, est un début inquiétant des techniques utilisées par les criminels à Bangui. L’étouffement chimique représenterait une escalade dans la violence urbaine, passant des agressions physiques traditionnelles à l’usage de substances potentiellement létales.
Heureusement, selon cette version des faits, la tentative aurait échoué. Issène Ali aurait réussi à résister à l’agression et à prendre la fuite. Dans un état probablement confus et affaibli, il aurait parcouru la distance séparant le PK12 du croisement Marabéna dans le cinquième arrondissement, où des gendarmes étaient postés.
Les forces de l’ordre, constatant l’état de détresse du jeune homme, l’ont immédiatement transporté à l’hôpital. Cette réaction rapide des gendarmes a probablement sauvé la vie d’Issène Ali, dont l’état reste néanmoins critique selon les informations circulant sur les réseaux.
La situation d’Issène Ali touche également par sa dimension humaine. Selon les témoignages, ce jeune homme n’a pas de famille pour s’occuper de lui. Ce sont des bonnes volontés qui contribuent à l’achat de ses médicaments et à son suivi médical. Cette solidarité spontanée témoigne de l’humanité qui persiste malgré la dureté des conditions de vie à Bangui.
Les nouvelles récentes indiquent qu’Issène Ali commence progressivement à récupérer, même si son état demeure inquiétant. Cette amélioration graduelle laisse espérer une guérison complète, mais pose aussi des questions sur la nature exacte de son mal.
Car une hypothèse alternative circule, remettant en question la version du braquage. Certains se demandent si Issène Ali n’aurait pas plutôt été victime d’une overdose de Tramadol, un médicament opioïde largement détourné de son usage thérapeutique par de nombreux jeunes centrafricains.
Cette hypothèse n’est pas dénuée de fondement. Le Tramadol est devenu un fléau parmi la jeunesse centrafricaine, particulièrement chez les conducteurs de taxi-moto qui l’utilisent pour supporter la fatigue et les longues heures de travail. Ce médicament, censé traiter les douleurs modérées à sévères, provoque des effets secondaires graves quand il est consommé de manière abusive.
Les symptômes d’une intoxication au Tramadol peuvent inclure des difficultés respiratoires, des convulsions, une perte de conscience et des troubles cardiovasculaires. Ces manifestations pourraient expliquer l’état dans lequel Issène Ali a été retrouvé, sans nécessairement impliquer une agression extérieure.
L’usage détourné du Tramadol s’est répandu parmi les jeunes travailleurs informels qui cherchent à augmenter leurs performances ou à échapper temporairement aux difficultés de leur quotidien. Les conducteurs de taxi-moto, soumis à une concurrence féroce et contraints de travailler de longues heures pour gagner leur vie, constituent une population particulièrement exposée à ce type de consommation.
Cette consommation de drogues s’inscrit dans un contexte socio-économique très difficile. La crise que traverse la République centrafricaine pousse de nombreux jeunes vers des solutions de désespoir. Certains sombrent dans la drogue, d’autres se tournent vers la criminalité, cherchant tous l’argent facile qui leur permettrait d’échapper à leur condition.
L’attrait pour l’argent facile constitue effectivement un phénomène préoccupant dans le pays. La pauvreté généralisée, le manque d’opportunités économiques et l’effritement des valeurs sociales poussent certains jeunes à adopter des comportements criminels. Les braquages de taxi-moto, les vols de téléphones portables et autres délits se multiplient dans les rues de Bangui.
Ces jeunes criminels n’hésitent plus à s’attaquer à leurs propres compatriotes, volant leurs motos, leurs biens, parfois même en recourant à la violence extrême. Cette dérive traduit une perte de solidarité communautaire et une individualisation des stratégies de survie qui fragilise le tissu social dans le pays.
L’affaire d’Issène Ali, qu’elle relève du braquage ou de l’overdose, est un exemple parfait des maux qui rongent la jeunesse centrafricaine. Dans les deux cas, elle témoigne de la vulnérabilité de jeunes gens livrés à eux-mêmes dans un environnement hostile.
Si c’est un braquage, il témoigne de l’innovation criminelle et de l’escalade dans la violence urbaine. Si c’est une overdose, cela montre les ravages de l’automédication sauvage et de la fuite dans les substances psychoactives.
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