Publié par: Corbeau news Centrafrique.
Des exactions se poursuivent dans les villes situées dans la partie Est et centre-nord de la Centrafrique. La situation humanitaire est « inacceptable. La RCA a besoin d’un tribunal mixte pour se remettre ». Des propos tenus par Lewis Mudge, Chercheur de Human Right Watch, dans une interview accordée le vendredi 11 septembre au RJDH.
Ce constat a été fait après une mission qu’il a effectuée du 27 août au 10 septembre à Bambari, Kaga-Bandoro, Bakala, Kagabadoro, Dekoua et Liwa.
Selon lui, l’accord de paix signé le 23 juillet dernier à Brazzaville, continue d’être bafoué par des groupes armés dans certaines régions de la Centrafrique. Des civils sont ciblés chaque jour dans l’Est du pays et la situation des droits de l’homme est inquiétante.
« Beaucoup de civils, particulièrement sur l’axe Bambari jusqu’à Bakala vivent dans la brousse et l’ex-Séléka continue de brûler des villages. Mais, en même temps, nous avons constaté des exactions faites par des Anti-Balaka, surtout des anti-Balaka qui viennent de la ville de Mala. Ils ciblent particulièrement des gens qui travaillent dans les mines d’or », a-t-il expliqué.
Le chercheur de Human Right Wath, déplore par ailleurs les conditions de vie à Dekoua où plusieurs personnes vivent comme déplacés sur les sites. « Nous ne savions pas que 6500 personnes se trouvent dans les sites des déplacés à Dekoua. La situation est très grave et très tendue à Dekoua. Il y a des gens qui habitent sans aucune assistance de la communauté internationale. J’ai appris que l’ONG MSF vient de temps en temps. Je ne suis pas du domaine humanitaire mais, il y a un besoin d’une base humanitaire à Dekoua », a –t- il souligné.
En parlant des violations des droits humains, le chercheur Lewis Mudge, n’a pas manqué d’évoquer une solution pour remettre en état, l’appareil judiciaire centrafricain. « Nous pensons que la meilleure solution pour la RCA, c’est d’avoir un tribunal mixte. C’est-à-dire les juges centrafricains avec les juges internationaux, les enquêteurs nationaux et internationaux, les procureurs nationaux et internationaux. Je pense que ce pays n’est pas en mesure de recommencer seul, il a besoin d’un appui et la commission mixte est la meilleure solution».
C’est la huitième fois que le chercheur Lewis Mudge du Human Right Watch a effectué des recherches sur les violations des droits de l’homme en République Centrafricaine depuis la crise militaro-politique. Un rapport de sa mission sera publié dans les prochains jours.
Par: Rosmon Zokoue pour RJDH