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Bangui: Plus de soixante-dix élèves-candidats au BC, traumatisés et hospitalisés suite à des échauffourées

(Corbeau News Centrafrique)

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Plus de soixante-dix élèves-candidats au BC, traumatisés et hospitalisés

suite à des échauffourées entre les Anti-balaka et la Minusca

 

Bangui, Corbeau News Centrafrique, 04-06-2015

 

Les épreuves sportives du Brevet des collèges qui se déroulaient ce mercredi 3 juin 2015 au Lycée Barthelemy Boganda, dans le 4ème arrondissement ont tourné au drame. Les échanges de tirs entre les Anti-balaka et la Minusca dans le périmètre, ont semé la panique au sein des candidats. La débandade qui s’en est suivie a fait des blessés tantôt graves, tantôt légers par traumatisme ou chute libre. La récupération par la Minusca et parqué par les Anti-balaka dans leur quartier-général de Boy-Rabe a été à l’origine des tirs.
A l’Hôpital Communautaire de Bangui où sont admis les victimes, un des enseignants, venu au chevet de ses élèves et qui a requis l’anonymat a livré le témoignage suivant à CNC : « Nous avions démarré très bien les épreuves. Subitement vers les 10 heures, on voyait des mouvements insolites de véhicules de la Minusca qui allaient vers le quartier Boy-Rabe, cela nous inquiétait déjà. Peu de temps après, ce sont des Anti-balaka qui sont sorti derrière nous et qui ont commencé à tirer des kalachnikovs. On pensait qu’ils voulaient attaquer le lycée pour boycotter les épreuves sportives du Brevet des collèges. Les enfants commençaient à courir dans tous les sens, nous-mêmes, on ne savait pas quoi faire. On cherchait à se protéger. Dans la foulée, les élément de la Minusca ont eux-aussi ouvert le feu, et tellement que leurs armes tonnaient fort, cela a causé de traumatisme chez certains enfants, même certains professeurs. »
Arlette Deyema est candidate aux épreuves sportives du BC. Elle s’est remise de son traumatisme et a pu témoigner à CNC les faits, tels qu’elle les a vécus : « Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Tout ce que je sais, c’est que j’ai passé l’épreuve de ‘’Course de 100 mètres’’, puis le ‘’Saut en hauteur’’. Je m’apprêtais pour faire la ‘’Gymnastique’’ quand brusquement il y a eu une explosion près de nous. J’étais tombée. Mais, quand je me suis réveillée, je me suis trouvée ici à l’hôpital. »
CNC a également recueilli le témoignage de Docteur Joachim Tembéti, qui donne avec précision le nombre des cas enregistrés par ses services, ainsi que les résultats des premiers diagnostics et soins apportés aux patients : « J’aimerais d’abord préciser que ce sont tous les élèves de l’Inspection académique de Bangui qui étaient en train de composer les épreuves physiques des Brevets des collèges au sein du Lycée Barthelemy Boganda. C’est à partir des 11 heures 30 qu’on a commencé à voir arriver vers nous les premières victimes, garçons et filles confondus. A l’heure où je vous parle, nous avons accueilli au total soixante-onze (71) cas dont deux dans un état sérieux, parce que le premier a eu une fracture de la clavicule droite dont nos services sont en train de mettre le plâtre; et l’autre qui convulse par la suite de stress, elle est sous oxygène. On est en train de les suivre. »
Dieu-merci, l’État centrafricains et les partenaires au développement ont doté le service des Urgences de l’Hôpital Communautaire en médicaments, en prévision des cas similaires, en vue de la gratuité des soins. « Dès que nous avons constaté que le nombre des cas allait crescendo, j’ai tout de suite mobilisé l’essentiel du personnel y compris les partenaires du CICR (Comité international de la Croix rouge) au niveau des urgences. On essaie de voir, cas par cas et on réanime et on prend en charge gratuitement avec les médicaments que les partenaires et le gouvernement ont mis à notre disposition pour les cas d’urgence. Certaine victimes ont commencé à se remettre. » a déclaré le Directeur de l’Hôpital.
Malgré tout, la capacité d’accueil des services d’Urgence ne permet pas au Dr Tembeti et ses agents de répondre efficacement à ces cas, comme l’a souligné le Directeur : « La manière dont notre Urgence a été construite ne permet pas d’accueillir un nombre important d’accidents de masse. C’est qui fait que face à ce genre de cas, nous sommes obligés de mettre d’abord les victimes sur des planchers, à même le sol, afin de voir leur situation, cas par cas. C’est pourquoi, nous sommes en train de voir comment réaménager les Urgences. »

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Bangui, Fred KROCK Pour CNC

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