Des leaders d’Ongs centrafricaines, outillés par ASA sur les mécanismes traditionnels de résolution de conflits
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 18-12-2014. Une semaine après la tenue d’une grande conférence sur la cohésion sociale à l’hôtel Ledger à Bangui, l’Ong ivoirienne ‘’Afrique Assistance Secours’’ (ASA) a organisé un atelier de formation à l’endroit des leaders d’Ongs centrafricaines sur les mécanismes traditionnels de résolution de conflits. C’était le 17 décembre 2014, au siège local d’ASA à Bangui – atelier animé par d’imminents experts, notamment Urbain Amoa Fondateur et recteur de l’Université Charles-Louis de Montesquieu d’Abidjan en Côte d’Ivoire et Pr Marcel Diki-Kidiri du Cercle des intellectuels centrafricains, en présence de Mme Evelyne Adom Coordonnatrice-Pays d’ASA en Centrafrique.
La solidarité africaine a animé l’Ong ivoirienne ASA, domptée d’expériences en matière de sortie de crise en Côte d’Ivoire à voler au secours du peuple centrafricain aujourd’hui perdu dans un conflit qui a pris, à tort ou à raison, une forme de conflit interconfessionnel. C’est ainsi que depuis octobre 2014 où l’Ong a foulé le sol centrafricain, elle a développé avec succès dans un premier temps ses expériences dans la Lobaye dont les premiers résultats satisfaisants ont été présentés lors de la grande conférence de Bangui, à la satisfaction des autorités et du peuple centrafricains. Et l’atelier de formation en direction des leaders d’Ongs centrafricaines s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis de cette conférence.
C’est d’ailleurs ce qu’a relevé Evelyne Adom, Coordonnatrice-Pays d’ASA à l’ouverture de l’atelier : « Nous voulons tout d’abord parler avec les organisations centrafricaines sur le projet que nous allons initier en RCA et d’avoir la vision de ces Ongs locales sur leur vision de la crise en matière de cohésion sociale, et aussi nous imprégner des efforts qui sont déjà faits dans ce sens-là, car cela doit favoriser la mutualisation des connaissances. Je suis très satisfaite de la mobilisation et de l’intervention des leaders d’Ongs conviés, ce qui démontre de leur engagement et implication pour trouver des solutions à cette crise. » L’Expert ivoirien Urbain Amoa a ajouté « Nous avons trois approches de la crise en RCA, à savoir premièrement la dimension académique où nous devons interroger les mécanismes de cette crise ; deuxièmement la diplomation coutumière, c’est-à-dire que nous devons interroger la chefferie traditionnelle et ; troisièmement faire de l’immersion dans les communautés. »
Cependant, les communications que les deux experts ont données à la vingtaine de participants ont tourné autour de la présentation des documents réalisés sur la situation de la cohésion sociale dans la Lobaye, ainsi que la vision de l’Ong ASA de la sortie de crise en RCA. Urbain Amoa a résumé la quintessence de la vision d’ASA en trois produits : « le premier produit, c’est la création d’un Observatoire interuniversitaire de prospective et d’analyse de discours et du climat social. C’est par la langue que tout passe, c’est pourquoi nous avons toujours développé la théorie de la l’élégance langagière qui peut atténuer considérablement les heurts et les conflits ; le deuxième produit, c’est la création des Centres d’incubation qui sont des espaces de 15 hectares dans les différentes régions en commençant par la Lobaye comme zone test – centres dans lesquels les jeunes vont apprendre à faire de l’agroalimentaire, de l’agro-industrie et toute sorte de métiers qui leur permettent de se prendre en charge. Parce que nous nous convainquons d’une chose, nos principaux adversaires s’appellent la guerre, la pauvreté et le chômage ; le troisième produit enfin, c’est la mise en place d’un vaste corps des Volontaires pour la paix et la réconciliation dans toutes les régions de la RCA. Ce sont ces jeunes qui s’emploieront dans la reconstruction des maisons détruites, la production de l’alimentation suffisante pour les populations, la construction des routes pour faciliter l’acheminement de ces produits, etc. En RCA, cela passe par la seule capitalisation de la devise de ce pays, l’Unité-Dignité-Travail. »
Les thématiques développées lors de cet atelier et les propositions de sortie de crise faites par les experts d’ASA ont été d’une très grande importante à la satisfaction des participants. Mme Clémentine Bissengue est Secrétaire générale de l’Ong ‘’Bonne Semence’’ l’une des participants : « Ma joie est grande d’avoir été conviée à cet atelier organisé par ASA. Ce que j’ai appris a tout de suite apporté un changement dans ma manière de voir et de comprendre la crise dans notre pays. On nous a appris que la sortie de cette crise ne passera pas par des grandes initiatives venues d’ailleurs, mais c’est nous-mêmes centrafricains, à travers des petites actions concrètes auprès de nos frères qui pourront sortir notre pays de cette situation chaotique. Personnellement, lorsque je rentrerai dans mon Ong, nous allons mobiliser nos membres pour les mettre à la disposition d’ASA pour la réussite du projet de création des Centres d’incubation dans nos provinces. » s’est-elle réjouie.
Notons que les participants ont décidé avec l’Ong ASA, à l’issue de cet atelier de la tenue le 15 janvier 2015 à Bangui, d’un colloque de la société civile en prélude au Forum de Bangui.
Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique.