Bambari : La ville où la liberté se monnaye au prix de la dignité
Par la rédaction de Corbeau News-Centrafrique.
Une nouvelle vague d’arrestations massives a déferlé sur Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, ce samedi 14 décembre 2024. Les habitants, piégés dans une rafle orchestrée par les forces de sécurité et leurs alliés russes, n’ont qu’une seule issue : payer pour retrouver leur liberté. Une tactique qui rapporte gros aux organisateurs de ces opérations.
À Bambari, les scènes se répètent inlassablement. Ce samedi 14 décembre, soixante personnes ont été arrêtées lors d’une prétendue opération de contrôle d’identité. Derrière cette façade légale se cache une réalité bien plus sombre : un commerce lucratif de la liberté humaine.
Les habitants de la ville le savent désormais. Qu’ils aient ou non leurs papiers en règle importe peu. Une fois arrêté, chacun devra débourser au minimum quinze mille francs CFA pour retrouver sa liberté. Les plus malchanceux verront la somme grimper jusqu’à cinquante mille francs CFA. Un véritable pactole quand on multiplie ces montants par soixante détenus.
Dans les rues de Bambari, personne n’est dupe. Ces opérations, menées conjointement par les Forces de sécurité intérieure et leurs partenaires mercenaires russes du groupe Wagner, n’ont qu’un seul objectif : renflouer les poches de ces organisateurs criminels. L’argent extorqué se répartit ensuite entre les différents acteurs de ce théâtre honteux : forces de sécurité, éléments russes, chacun prenant sa part du butin mal acquis.
Pour les habitants, déjà écrasés par la précarité quotidienne, ces rançons représentent des sommes colossales. Mais au-delà de la ponction financière, c’est leur dignité qui est bafouée. Être contraint de payer pour sa liberté, dans son propre pays, laisse des cicatrices profondes dans les esprits humains.
Cette monétisation de la liberté à Bambari n’est que la partie visible d’un système plus vaste. Les forces censées protéger la population se sont muées en prédateurs. Les contrôles d’identité sont devenus des prétextes pour alimenter une machine à extorquer. Et pendant ce temps, la confiance des citoyens envers leurs institutions s’effrite jour après jour.
Dans les rues de Bambari, la peur s’est installée. Non pas celle des malfaiteurs, mais celle des forces censées maintenir l’ordre. Chaque patrouille est désormais perçue comme une menace potentielle, chaque contrôle comme le prélude à une extorsion. Une situation qui en dit long sur l’état d’une nation où les gardiens de la paix sont devenus les bourreaux de leurs concitoyens.
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