Rédigé par Gervais Lenga
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le 10 juin 2022
Bangui (CNC) – Du 2 au 26 mai 2022, l’une de nos équipes a parcouru 120 kilomètres qui séparent la ville de Bambari à celle d’Alindao, chef-lieu de la sous-préfecture de la préfecture de la basse Kotto. Dans un pays normal, ce trajet peut s’effectuer en moins de 2 heures. Que s’est-il passé ?
En réalité, la plupart des Centrafricains qui vivent dans la capitale Bangui ne savent même pas ce qui se passe à l’intérieur du pays. Certains cherchent à défendre ce qui est indéfendable.
Selon Martin Ziguélé, « le miroir de tous dirigeants centrafricains doit être celui qui vit à Obo, celui qui vit à Alindao, celui qui vit à Kabo, celui qui vit à Bossangoa, celui qui vit à Nola… ». Mais en réalité, sur le terrain, ce miroir est moins éclatant, et peut même devenir inutile. Dans les villes de province, les populations sont les plus pauvres des pauvres. Elles sont les plus isolées du monde. Imaginez-vous, pour un trajet de 120 kilomètres, il te faut au moins 21 jours, voir un mois pour les parcourir.
L’une de nos équipes, qui a quitté Bambari le 2 mai pour aller à Alindao, pour une distance de 120 kilomètres à bord d’un pick-up, a fait 21 jours de route. Ceci dit, par jour, notre équipe parcourt 6 kilomètres en moyenne. Même avec un tricycle, on roule mieux. Cette route est surnommée « la route de la mort ». C’est l’une des routes les plus difficile du pays. Et ce n’est pas un truc isolé. C’est quasiment partout sur le territoire national.
Selon les journalistes qui ont fait cette expérience difficile, la principale cause est l’état chaotique des chaussées de routes. D’après eux, les transporteurs peuvent parcourir 100 kilomètres de Bambari à Alindao en deux semaines. Mais à 20 kilomètres d’Alindao, le trajet est difficile. De là, ils peuvent passer entre une et deux semaines pour les 20 kilomètres restants. Les transporteurs appellent ce tronçon « général ». C’est le plus difficile de tout.
On ne peut plus honnêtement parler d’un réseau routier dans ces localités de la République centrafricaine. Il faut noter que sur 10 véhicules qui sillonnent l’axe Bambari Alindao, 5 doivent foncer, contre 3 accidentés.
Ce qui fais que les prix des produits de première re nécessité flambent. Les gens vivent comme au 19e siècle. Mais imaginez-vous, Bambari, Alindao, 3 semaines de route ? Mais pour Bambari – Bangassou, ça va être comment ?
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