Arrêté par les Wagner, Abdoul, un ex-rebelle de l’UPC, est ramené à l’OCRB après 2 mois de torture
Bangui, 02 janvier 2024 (CNC) –Abdoul, un citoyen centrafricain qui cherchait simplement à mener une vie paisible après son implication passée dans un groupe rebelle, s’est retrouvé pris au piège d’une série d’événements tragiques. Son arrestation, sa détention et les tortures brutales qu’il a subies aux mains des mercenaires russes de Wagner jettent une lumière crue sur les abus de pouvoir et l’injustice en République centrafricaine, tout en soulevant des questions urgentes sur la justice et la protection des droits de l’homme dans le pays.
Le Parcours d’Abdoul
Abdoul, autrefois membre de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), dirigée par Ali Darassa, avait choisi de quitter le groupe armé pour retourner à une vie civile à Bangui et se consacrer à ses activités commerciales au quartier KM5. Cependant, sa vie a pris un tournant dramatique lorsqu’il est devenu la cible des intrigues du chef rebelle tchadien Hassan Bouba, qui occupait un poste ministériel en Centrafrique. Bouba cherchait à recruter Abdoul pour sa milice, connue sous le nom de “russe noir”, mais ce dernier a refusé catégoriquement.
Un Piège Mortel
Malheureusement, Abdoul a été piégé lorsque le chef rebelle tchadien Baba Laddé l’a contacté et l’a invité à le rejoindre à Ndjamena. Abdoul, dans un moment de méprise ou d’ignorance, a accepté l’invitation. À son arrivée à Ndjamena, il a rapidement compris que les intentions de Baba Laddé étaient bien différentes de ce qu’il avait imaginé. Le chef rebelle tchadien cherchait à créer une nouvelle rébellion contre le gouvernement tchadien, ce qui a entraîné une rupture entre les deux hommes.
Arrestation et Torture
Pire encore, lorsque le chef rebelle tchadien Baba Laddé s’est enfui de Ndjamena vers Bangui, il a continué à communiquer avec Abdoul. Profitant de la complicité de Hassan Bouba et des mercenaires russes de Wagner, Baba Laddé a manifestement joué un double jeu dans le retour de monsieur Abdoul à Bangui. Cependant, à peine revenu, il a été arrêté à son domicile par les éléments de la garde présidentielle, quelques heures après avoir rencontré Baba Laddé chez lui, derrière le palais de la Renaissance à Bangui.
Abdoul a ensuite été détenu à la Section de Recherche et d’Investigation de la gendarmerie, puis transféré dans une cellule spéciale au camp de Roux, gérée par des mercenaires russes de Wagner. Selon des informations spéciales du CNC, Abdoul a été soumis à des tortures brutales depuis son incarcération. La seule personne à lui rendre visite est le chef rebelle ministre Hassan Bouba, qui a confirmé aux parents d’Abdoul que ce dernier était en vie.
Accusations Infondées
Les mercenaires russes et le président putschiste centrafricain Faustin Archange Touadera accusent Abdoul d’être un agent double au service du Tchad. Baba Laddé l’a accusé de l’espionner et de signaler ses activités aux autorités tchadiennes. Ces accusations infondées ont motivé son arrestation. Abdoul est ainsi devenu la première victime manifeste de la tension grandissante entre le Tchad et la Centrafrique.
Tortures Inhumaines
Pendant ses 60 jours de détention à la prison de Wagner au camp de Roux, Abdoul a été soumis à des tortures inhumaines, allant de la simulation de noyade à celle de l’enterrement vivant. Les mercenaires russes ont même tenté de l’enterrer vivant derrière l’aéroport international de Bangui Mpoko. C’est sur cette dernière tentative qu’ils ont réalisé qu’Abdoul n’était pas l’espion qu’ils croyaient. Ils l’ont finalement renvoyé dans la cellule de l’OCRB au centre-ville.
Implications Futures
Maintenant que cette arrestation et cette détention arbitraire ont été révélées, la question cruciale est de savoir comment la justice centrafricaine traitera le cas d’Abdoul. Seront-ils tentés de lui coller une accusation fallacieuse de coup d’État ou de rébellion ? Cette affaire met en évidence la nécessité d’une enquête approfondie et transparente pour traduire en justice les responsables des abus et de la torture dont Abdoul a été victime.
L’histoire d’Abdoul est un rappel brutal des défis auxquels sont confrontés les citoyens ordinaires en République centrafricaine, confrontés à la violence des mercenaires du groupe Wagner et à l’injustice de certaines autorités. Il est impératif que la communauté internationale suive de près cette affaire et exige que justice soit rendue pour Abdoul et d’autres victimes de violations des droits de l’homme en Centrafrique. La République centrafricaine a besoin de réformes profondes pour garantir la protection de ses citoyens contre de tels abus, qu’ils soient perpétrés par des groupes armés ou par des mercenaires étrangers tels que Wagner.
Par Alain Nzilo
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