Après les marches, c’est le tour de son clan au gouvernement : le premier ministre Félix Moloua continue de mobiliser le monde à sa cause
Le Premier ministre centrafricain Félix Moloua poursuit sa campagne de mobilisation pour se maintenir au pouvoir. Après avoir instrumenté des manifestations de soutien dans les rues de Bangui, il active désormais ses réseaux au sein même du gouvernement.
Bangui, 04 septembre 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Des ministres aux ordres du PM Moloua.
Plusieurs ministres issus de l’ethnie de Moloua se sont ouvertement rangés derrière lui. La ministre de l’Action humanitaire, cinquième maitresse du Président Baba Kongoboro, a pris l’initiative d’organiser une marche en faveur du Premier ministre. Une démonstration de force qui révèle l’ampleur des moyens déployés par Moloua pour conserver son poste.
Le ministre de la Communication Maxime Balalou, lui aussi membre du clan ethnique du Premier ministre, est monté au créneau. Il a appelé à “l’apaisement” au nom du gouvernement, dénonçant les critiques visant Moloua comme “des disputes inutiles”. Un soutien qui trahit la mainmise du Premier ministre sur une partie de l’appareil d’État.
Moloua : Des millions pour acheter le silence.
Tout a commencé par une campagne sur les réseaux sociaux appelant à la démission de Félix Moloua. Pris de panique, le Premier ministre a tenté de négocier avec l’un des communicants à l’origine de cette fronde virtuelle. Il lui aurait même promis un pick-up flambant neuf en échange de son silence. Mais le deal a capoté et les attaques ont continué de plus belle.
Manifestations payées et soutiens achetés.
Ne reculant devant rien pour sauver sa place, Félix Moloua a sorti le carnet de chèques. Des millions de francs CFA ont été distribués à des jeunes pour qu’ils manifestent en sa faveur. Le Premier ministre a également mobilisé les membres de son gouvernement issus de son ethnie.
Un pays à l’abandon.
Pendant que le Premier ministre se démène pour garder son fauteuil, l’état du pays ne semble guère le préoccuper. La Centrafrique croule pourtant sous les problèmes : pas d’électricité, pas d’eau, pas de routes… La situation est catastrophique mais Félix Moloua préfère dépenser des millions pour s’accrocher au pouvoir plutôt que d’y remédier.
“Il devrait démissionner de lui-même vu que ses actions ne donnent aucun résultat. Mais il s’accroche et manipule les gens en distribuant des millions pour rester en poste”, s’indigne un opposant. “Il dépense 40 ou 50 millions pour garder son job. Mais combien a-t-il gagné ? C’est la seule question qui vaille. Le poste de Premier ministre est devenu une véritable vache à lait pour lui”.
La corruption bat son plein.
Cette crise révèle l’ampleur de la corruption qui gangrène le sommet de l’État centrafricain. Le poste de Premier ministre apparaît comme un moyen de s’enrichir plutôt que de servir le pays. Félix Moloua semble prêt à tout pour conserver cette source de revenus, au mépris de l’éthique la plus élémentaire.
“C’est incroyable, la corruption atteint des sommets”, s’insurge un activiste de la société civile. “Le Premier ministre utilise l’argent public pour acheter des soutiens et faire taire les critiques. Pendant ce temps, la population souffre du manque de services de base. C’est un détournement pur et simple des ressources de l’État”.
Un gouvernement aux abois.
La mobilisation du gouvernement autour de Félix Moloua trahit aussi un certain affolement au sommet de l’État. Les ministres issus de l’ethnie du Premier ministre font bloc derrière lui, révélant au passage le poids des considérations ethniques dans la composition du gouvernement.
“C’est du tribalisme d’État”, dénonce un analyste politique centrafricain. “Les ministres défendent leur chef de clan plutôt que l’intérêt général. Cela montre à quel point le népotisme et le clientélisme minent nos institutions”, ajoute-t-il.
Le porte-parole du gouvernement Maxime Balalou a beau appeler à “concentrer les efforts vers le développement”, la réalité est tout autre. L’exécutif semble davantage préoccupé par ses querelles internes que par le sort des Centrafricains.
Un pays au bord du gouffre.
Pendant que le pouvoir se déchire, la Centrafrique s’enfonce dans la crise. L’insécurité persiste dans de vastes zones du pays, l’économie est exsangue et les services publics sont en déliquescence.
“On a perdu plus d’une semaine en disputes inutiles”, reconnaît le porte-parole du gouvernement. Une semaine de perdue pour un pays qui n’a plus de temps à perdre. La Centrafrique a urgemment besoin de dirigeants intègres et dévoués à l’intérêt général.
Au lieu de cela, le spectacle offert par Félix Moloua et ses soutiens est celui d’une classe politique corrompue et déconnectée des réalités. Le Premier ministre préfère acheter des soutiens plutôt que d’assumer ses échecs et de laisser la place.
“Si le Président veut démettre le Premier ministre, ce n’est pas un individu qui peut s’y opposer”, rappelle Maxime Balalou. Mais le chef de l’État Baba Kongoboro reste pour l’instant muet. Son silence en dit long sur sa propre responsabilité dans cette dérive du pouvoir.
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