ANE joue à la comédie électorale : Comment organiser des formations des candidats quand on n’est pas en mesure de publier les listes électorales définitives à 3 mois des élections ?

Rédigé le 28 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
L’Autorité Nationale des Élections (ANE) prétend former les candidats municipaux à Bangui alors qu’elle n’arrive toujours pas à afficher les listes électorales définitives promises depuis août dernier.
L’Autorité Nationale des Élections (ANE) vient de franchir un nouveau cap dans l’absurdité. Vendredi dernier à Bangui, cette institution a organisé une journée d’information pour les candidats aux élections municipales, leur expliquant comment s’inscrire et constituer leurs listes. Cette initiative pourrait sembler louable si elle ne cachait pas une réalité beaucoup plus gênante : l’ANE n’arrive même pas à accomplir ses tâches les plus élémentaires.
En effet, comment peut-on prendre au sérieux une institution qui forme les candidats aux procédures électorales alors qu’elle ment publiquement sur ses propres obligations ? Rappelons que le 21 août 2025, le président de l’ANE avait annoncé sur radio Ndèkè -Luka que les listes électorales définitives seraient affichées le 23 août dans tous les bureaux de vote.
Un constat d’huissier réalisé le 19 septembre dans toutes les mairies de Bangui a pourtant démontré qu’aucune liste électorale définitive n’était affichée nulle part. Cette vérification méthodique a établi que l’ANE avait menti sur l’accomplissement de cette obligation légale fondamentale.
Maître Barthélemy Mathias Morouba, président de l’ANE, s’est exprimé lors de cette journée de formation pour souligner l’importance de sensibiliser les candidats. “Nous sommes dans une phase qui précède l’envoi des candidatures. Il est important que les acteurs comprennent comment procéder”, a-t-il déclaré. Cette déclaration devient presque comique quand on sait que sa propre institution ne maîtrise pas les procédures de base.
Comment peut-on expliquer aux candidats “quels documents produire et comment remplir les formulaires exigés” quand on n’arrive pas à produire soi-même les documents les plus élémentaires du processus électoral ? Cette situation ressemble davantage à une comédie qu’à une préparation sérieuse d’élections démocratiques.
L’ANE prétend accompagner les acteurs politiques dans “ce processus inédit d’élections groupées”. Mais si publier des listes électorales représente déjà un défi insurmontable pour cette institution, comment peut-elle prétendre gérer la complexité d’élections groupées incluant présidentielles, législatives, municipales et régionales ?
Cette journée de formation interroge également. Les candidats formés à Bangui devront-ils se déplacer dans toute la République centrafricaine pour déposer leurs candidatures ? Car si l’ANE n’arrive pas à afficher des listes dans la capitale, on imagine difficilement qu’elle puisse organiser des procédures de candidature dans l’ensemble du pays.
La situation devient encore plus absurde quand on réalise que beaucoup de villages et de communes rurales n’ont probablement aucune infrastructure pour recevoir ces candidatures. Comment les futurs candidats municipaux des zones reculées vont-ils accéder à ces formations et déposer leurs dossiers ?
Maître Morouba a insisté sur “le devoir de l’ANE d’informer sur les pièces requises et les démarches pratiques”. Mais quel crédit accorder aux informations d’une institution qui ment sur ses propres réalisations ? Si l’ANE peut mentir sur la publication des listes électorales, pourquoi les candidats devraient-ils faire confiance à ses autres déclarations ?
Cette journée de formation ressemble davantage à un exercice de communication qu’à une véritable préparation électorale. L’ANE tente probablement de donner l’impression qu’elle maîtrise le processus électoral, alors que la réalité démontre le contraire.
Le président de l’ANE parle de “transparence” et de “garantir une meilleure préparation des candidats”. Ces mots sonnent creux quand ils viennent d’une institution qui cache ses propres défaillances derrière des mensonges publics. Comment peut-on parler de transparence quand on ment sur l’accomplissement d’obligations légales ?
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