Bangui, 14 décembre 2021 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Comment comprendre que l’ancien ministre Lionel Dounda, soupçonné de malversation dans une affaire dite de la société BOKOM dont le dommage est estimé à une trentaine de millions de francs CFA, est incarcéré à la prison centrale de Ngaragba depuis près d’une année sans procès, mais son présumé complice, auteur de cette fabuleuse malversation, est en liberté? Plus grave encore, son ex-directeur de cabinet, Monsieur Daniel Ngrepayo, pris la main dans le sac dans une autre affaire du détournement des fonds publics, est aussi en liberté ? Plus étonnant encore, l’ancien ministre de la Défense, épinglée dans un rapport officiel de la haute autorité de la bonne gouvernance pour avoir participé au détournement d’une centaine de millions de francs CFA, est toujours en liberté ? Une justice sélective ?
Affaire Lionel Dounda, une affaire politique ?
Monsieur Lionel Régis Dounda, l’un des trois cadres du parti MLPC intégrés au gouvernement du Premier ministre Firmin NGRÉBADA en 2019, a été demi de ses fonctions, et placé en détention provisoire en avril dernier. Il est soupçonné de malversation dans une affaire de vente d’un terrain public à la société BOKOM. Ce que le prévenu conteste vigoureusement. Il parle d’une haute mafia organisée par son ex-chargé de mission, Monsieur Daniel Nzéwé. Il a même déposé plainte au tribunal contre ce dernier, mais tout porte à croire que son ex-chargé de mission est protégé par le pouvoir en place.
Épinglé dans un rapport confidentiel de l’inspection générale d’État, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Regis Lionel Dounda a été arrêté et placé en détention provisoire à la maison carcérale de Ngaragba dans le septième arrondissement de Bangui. Mais depuis ce jour, c’est le silence total. Selon son avocat, son dossier est vide en ce moment.
Vaste série du détournement sans action judiciaire
Si le ministre Régis Lionel Dounda croupit en détention, ce n’est pas le cas pour les autres, surtout ceux qui sont proches du pouvoir. C’est le cas de l’inspecteur général d’État, Monsieur Pierre Mapouka, impliqué dans une affaire du détournement des deux pick-up neufs de l’inspection d’État, évalués à 140 million de francs CFA. Il est là toujours en liberté.
Et ce n’est pas tout ! L’ancien ministre de la Défense nationale, Madame Marie-Noëlle Koyara, impliquée dans une vaste série du détournement de plus de 100 millions de francs CFA de son ministère, selon la haute autorité de la bonne gouvernance, est actuellement en totale liberté.
L’ancien directeur de cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports, Monsieur Daniel Ngrepayo, pris la main dans le sac en détournant 5 millions de francs CFA le mois dernier, a été limogé de ses fonctions, mais jouit toujours de sa liberté. Il n’est pas inquiété. Plus spectaculaire encore, le chargé de mission à la jeunesse, Monsieur Daniel Nzéwé, auteur de plusieurs cas du détournement, de falsification des documents officiels, de faux en écriture, est toujours là dans son coin. Sauf qu’il avait été emprisonné pour escroquerie, mais c’était à l’époque de la transition.
Toutes ces séries du détournement, bien que documentées
N’a pas fait l’objet de poursuites judiciaire. Mais pour l’ancien ministre Lionel Régis Dounda, on s’empresse de le mettre en prison sans preuve irréfutable.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
Directeur de publications
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email : alainnzilo@gmail.com