Affaire Patrice Édouard Ngaïssona et Alfred Ekatom : témoignage de Catherine Samba-Panza devant la CPI
Bangui, 06 novembre 2023 (CNC) – L’ancienne Présidente centrafricaine de transition, Madame Catherine Samba-Panza, a été interrogée en tant que témoin devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye dans l’affaire concernant Patrice Édouard Ngaïssona et Alfred Ekatom. Dans son témoignage, elle a abordé plusieurs sujets clés liés à la situation en République centrafricaine, notamment les objectifs des Antibalakas, le désarmement du 3e arrondissement, l’utilisation des fonds de l’Angola, et sa motivation pour déférer la situation de son pays à la CPI.
Les questions des juges ont permis de mettre en lumière certains aspects importants de la crise en République centrafricaine et du rôle de Catherine Samba-Panza en tant que présidente de la transition. Voici un résumé des principaux points évoqués lors de son témoignage :
- Objectifs des Antibalakas : Madame Samba-Panza a expliqué que les Antibalakas cherchaient principalement des représailles contre les Sélékas, les Pro-Sélékas, et les musulmans qui avaient soutenu les Sélékas. Leur motivation était principalement la vengeance et le renversement du pouvoir Séléka.
- Désarmement du 3e arrondissement : Elle a évoqué la complexité de la question du désarmement du 3e arrondissement, principalement composé de populations musulmanes. Elle craignait que le désarmement ne laisse ces populations vulnérables aux attaques des Antibalakas, étant donné la présence d’armements lourds dans cette zone.
- Utilisation des fonds de l’Angola : Madame Samba-Panza a clarifié comment l’Angola avait fourni des fonds en espèces pour aider la République centrafricaine. Elle a expliqué que les fonds avaient été utilisés pour des dépenses essentielles et que leur gestion avait été supervisée par le FMI et la Banque mondiale.
- Déférence à la CPI : L’ancienne Présidente a souligné sa volonté de ne pas laisser les crimes commis en République centrafricaine impunis. Avec l’effondrement des structures judiciaires nationales, elle a décidé de déférer la situation à la CPI pour enquêter sur les auteurs de crimes.
- Rapport de M. Boudou : Un rapport élaboré par Gabrielle Faustin-Boudou a été mentionné. Il faisait état des responsabilités supposées de Patrice Édouard Ngaïssona et Alfred Ekatom. Madame Samba-Panza a expliqué que de nombreuses sources d’informations, y compris des notes confidentielles, avaient été utilisées pour élaborer ce rapport.
Le témoignage de Catherine Samba-Panza offre un aperçu important de la situation en République centrafricaine, des défis rencontrés lors de sa présidence de transition, et de sa démarche pour traduire les responsables de crimes en justice. La CPI poursuit son enquête dans cette affaire cruciale pour la justice internationale.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.