Affaire Ali Hassan Bouba, le conseiller spécial du chef de l’État Fidèle Gouandjika répond à la Cour Pénale Spéciale, et l’opposition dénonce

Publié le 28 novembre 2021 , 9:04
Mis à jour le: 28 novembre 2021 9:04 pm

Bangui, 29 nov. 21 (Corbeaunews – Centrafrique ) – En réponse à la Cour Pénale Spéciale qui déplore dans un communiqué l’entrave au bon fonctionnement de la justice après la libération forcée et illégale du suspect Ali Hassan Bouba, ministres de l’Élevage de la Santé Animale, placé sous mandat de dépôt à la prison militaire du camp de Roux pour crime de guerre et crime contre l’humanité, Monsieur Fidèle Gouandjika, conseiller du chef de l’État Faustin Archange Touadera répond sèchement aux critiques que provoque cette exfiltration.

Le ministre de l'Élevage Hassan Bouba Ali assis dans le rang des ministres dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale copyright CNC
Le ministre de lélevage et de la santé animale Ali Hassan Bouba dans l’hémicycle de l’assemblée nationale. Photo CNC

 

« C’est la cour pénale spéciale à travers ses officiers de police judiciaire et la Minusca qui ont arrêté le ministre Bouba dans son bureau. Et le Président de la République, ni personne n’était au courant de cette arrestation qui frise une séquestration. Maintenant Hassan Bouba s’est évadé, paraît-il. Et donc il appartient à la justice, munie de ses officiers de police judiciaire et de la Minusca d’aller chercher ce fugitif qui, aujourd’hui, serait chez lui à son domicile qui est connu de tous au km5. La justice à des officiers de police judiciaire, la Minusca est là en appui. Il y’a également UNPOL, la police de la Minusca. Et donc ces deux entités suffisent pour respecter les ordres donnés  par le procureur de la cour pénale spéciale pour aller chercher ce fugitif et voir dans quelle condition il avait été libéré, et quels sont ses complices. Mais le chef de l’État, le gouvernement, l’Assemblée nationale n’étaientt pas au courant ni de l’arrestation ni de l’évasion «, rétorque Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du chef de l’État.

En réponse, l’ancien ministre d’État, Président du parti PATRI, maître Crépin Mboli Goumba pense que c’est un défi sans précédent lancé à tous ceux qui pensent que l’indépendance de la justice, la reddition des comptes, la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes sont des éléments majeurs de l’appréciation d’un pays au monde.

Crépin Mboli Goumba : « C’est un acte ignoble qu’inadmissible qui met notre pays au bord de la communauté internationale en même temps qu’il envoie un message clair à la communauté nationale à savoir que jamais, la justice ne sera rendue aux victimes centrafricaine ».

Et ce n’est pas tout! L’ancien ministre Serge Bokassa se dit aussi consterné d’apprendre la libération forcée du sieur Ali Hassan Bouba de sa cellule par des gendarmes. Pour lui, la responsabilité incombe au Président de la République.

Serge Bokassa : » qui est le garant des lois dans notre République. Qui est le garant des institutions si ce n’est que le Président de la République, chef de l’État Faustin Archange Touadera ? À partir du moment où il se mue dans un mutisme coupable. Nous voyions bien qui sont complices de cela. Ils sont auteurs de cette orchestration. Il leur revient, dans des délais brefs, de communiquer, d’informer l’opinion publique sur cet acte odieux qui n’honore pas la République centrafricaine, qui n’honore pas le peuple centrafricain, qui n’honore pas la démocratie centrafricaine, s’il y’a la démocratie bien entendu, ce à quoi je ne crois pas vraiment… ».

Pour la coalition de l’opposition démocratique, Le Président TOUADERA consacre ainsi l’impunité des auteurs de crimes contre le peuple centrafricain et la fin de l’état de droit sous son régime qui foule au pied l’indépendance de la justice.

Coalition de l’opposition démocratique : «L’arrestation de Monsieur Ali HASSAN BOUBA, ministre de l’Élevage et de la Santé animale, auteur présumé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par la Cour Pénale Spéciale (CPS) le 19 novembre 2021 a été saluée par les victimes de ses exactions, l’ensemble de la population centrafricaine et la Communauté internationale qui attendaient enfin que justice soit rendue. Mais contre toute attente, le 26 novembre 2021, la COD 2020 a appris avec indignation et consternation l’obstruction faite pour la présentation de HASSAN BOUBA devant les juges d’instruction de la CPS et par la suite la libération manu militari de ce dernier par des éléments mixtes de sécurité (garde présidentielle, gendarmerie, police, milices requins et mercenaires russes de Wagner).

Cet acte d’une extrême gravité, ordonné par le Président Faustin Archange TOUADERA a créé un profond émoi, tant chez les victimes qu’au sein du peuple centrafricain et dans la communauté internationale.

Le Président TOUADERA consacre ainsi l’impunité des auteurs de crimes contre le peuple centrafricain et la fin de l’état de droit sous son régime qui foule au pied l’indépendance de la justice ».

Affaire à suivre…

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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