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Accord controversé entre le gouvernement centrafricain et le MPC : la COSCIPAC exprime son indignation

Accord controversé entre le gouvernement centrafricain et le MPC : la COSCIPAC exprime son indignation

 

 

Monsieur Delphin Kotto de la COSCIPAC
Monsieur Delphin Kotto, coordinateur de la COSCIPAC

 

 

Bangui, 06 décembre 2023 (CNC) – La Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique (COSCIPAC) a récemment publié une déclaration en réaction à l’accord conclu entre le gouvernement centrafricain et le leader du Mouvement Patriotique Centrafricain (MPC), l’autoproclamé  général Al Khatim. Cette déclaration fait part des préoccupations de la COSCIPAC et exprime son désaccord concernant cette initiative qui suscite des controverses à travers le pays.

 

La surprise générale

 

Le communiqué conjoint entre le gouvernement centrafricain et le général Al Khatim, leader du MPC, a pris tout le monde de court. Une délégation gouvernementale a récemment séjourné à Ndjamena, du 28 novembre au 2 décembre 2023, pour discuter et négocier les termes de cet accord inattendu.

 

Un accord controversé

 

La COSCIPAC souligne son désaccord avec cet accord qui prévoit le retour de l’autoproclamé général Al Khatim à Bangui, en échange de 100 millions de francs CFA déboursés par le président putschiste Faustin Archange Touadera  . Selon la COSCIPAC, cet accord favoriserait un “mercenaire criminel” au détriment des victimes de violences en République Centrafricaine.

 

Une population désespérée

 

La situation en République Centrafricaine est actuellement précaire, avec un manque flagrant d’infrastructures de base, d’écoles, et d’hôpitaux. De nombreux agents de l’État ont accumulé des mois de retard de salaire, aggravant la crise économique et sociale. La COSCIPAC déplore que le gouvernement semble privilégier cet accord avec le MPC au lieu de répondre aux besoins urgents de la population.

 

Oubli des crimes passés

 

La COSCIPAC critique également le gouvernement pour avoir tourné le dos aux victimes de multiples crimes et violations des droits de l’homme, attribués à des membres du gouvernement actuel, notamment Hassan Bouba, Djono Ahaba, et Arnaud Djoubaye Abazène. Elle rappelle des événements tragiques tels que l’incendie du site des déplacés de Kaga-Bandoro en 2016 et le meurtre d’un chef de village et de son fils à Sido en 2021, dont les auteurs n’ont pas été traduits en justice.

 

Complicité présumée

 

La COSCIPAC interroge également la complicité supposée des partenaires techniques et financiers du gouvernement de Touadera. Elle se demande pourquoi ces partenaires continuent de soutenir un gouvernement accusé de crimes tout en prétendant exercer le mandat de la Cour pénale spéciale, qui n’a pas encore réussi à poursuivre les véritables criminels de la République Centrafricaine.

 

Le scepticisme envers l’impunité zéro

 

La COSCIPAC remet en question la politique d’impunité zéro proclamée par le président Touadera, affirmant qu’elle n’est qu’une façade pour tromper ceux qui y croient. Elle estime que le gouvernement de la République Centrafricaine favorise davantage les criminels au col blanc plutôt que les citoyens dignes de relever les défis du développement du pays.

 

Les enjeux régionaux

 

Enfin, la COSCIPAC appelle les autorités de transition au Tchad à rester vigilantes face à ce geste d’ouverture entre le gouvernement centrafricain et le MPC. Elle affirme que la stabilité de la sous-région est menacée tant que les mercenaires du groupe Wagner continuent de régner depuis la RCA, avec pour mission de déstabiliser les pays voisins.

 

Appel à la mobilisation

 

La COSCIPAC appelle les associations des victimes et les organisations des droits de l’homme à se mobiliser pour exprimer leur colère et leur ras-le-bol lorsque le général Al Khatim reviendra en République Centrafricaine. Elle encourage également la population à rester unie et à lutter pour sauver leur pays face à ces défis complexes et aux enjeux politiques actuels.

 

En définitif, la déclaration de la COSCIPAC met en lumière les préoccupations et l’indignation de la société civile centrafricaine face à l’accord controversé entre le gouvernement et le MPC. Elle appelle à la vigilance de la communauté internationale et exhorte les autorités à répondre aux besoins urgents de la population pour éviter une détérioration de la situation dans le pays.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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