A Kabo, la réduction des activités de MSF a des conséquences fâcheuses
.
Bangui ( République centrafricaine ) – La situation humanitaire est toujours préoccupante en Centrafrique où neuf personnes sont mortes récemment par manque de soins, à Kabo, dans le nord du pays. .
Dans cette localité, une équipe de Médecins sans frontières a été rançonnée alors qu’elle était obligée de se déplacer en voiture. Le gouvernement interdit en effet depuis fin 2020 aux humanitaires l’usage de l’aérodrome pour des raisons stratégiques. Conséquence : MSF a réduit ses activités et neuf personnes sont mortes à Kabo./////////////.
Une réduction et des conséquences/////////////.
Cette situation aurait pu être évitée si MSF avait eu l’autorisation du gouvernement de se déplacer en avion. Ce qui n’est pas le cas, donc cette ONG a dû retirer une partie de son personnel, comme l’explique Romain Briey, chef de mission Médecins sans frontières://///////////.
“malgré une réduction du personnel et des services, MSF continue de soutenir les opérations humanitaires médicales à Kabo, où nous sommes présents depuis 2006. Ces derniers jours, MSF a retiré 43 personnes de Kabo, où nous gérons un hôpital et soutenons deux centres de santé et un réseau d’agents de santé communautaires. Cependant, l’hôpital et les postes de santé continuent à fournir un service limité avec 171 agents de santé recrutés à Kabo et 12 agents du ministère de la Santé. MSF continue d’envoyer des fournitures médicales, de payer le personnel et de fournir un soutien technique à distance.”/////////////.
Quoi q’il en soit, cette situation a des conséquences fâcheuses sur la santé de la population de Kabo. Chantal Merveille Togoman est députée de cette région et elle s’alarme de la situation./////////////.
“Nous éprouvons beaucoup de difficultés à Kabo. Nous n’avons pas de structure fiable de vente de médicaments donc pas de pharmacie. Seule la structure sanitaire dont dispose MSF nous appuie. Du point de vue pédiatrique, les femmes enceintes et tous les aspects chirurgicaux sont pris en charge par MSF. Mais en nous abandonnant de façon brusque pour partir, cela a des conséquences fâcheuses. La preuve : ils sont partis le 29 janvier et jusqu’au 5 février nous avons perdu neuf femmes qui sont mortes en donnant naissance. Celles qui ont été transférées à Batangafo aussi sont mortes. Cela constitue autant de problèmes que nous rencontrons avec la fermeture du centre de santé MSF” se plaint-elle./////////////.
La réaction des autorités/////////////.
Le gouvernement se montre intransigeant sur sa décision d’interdire l’utilisation de l’aéroport. Selon Sylvie Baïpo Témon, ministre des Affaires étrangères en charge du dossier, des dispositions sont toutefois prises pour permettre à Médecins sans frontières de travailler normalement./////////////.
“Ce dossier que j’ai suivi depuis le début d’ailleurs, qui date de fin 2020 début 2021, cette décision a été prise à partir d’un certain nombre de constats sur le terrain et d’initiatives qui ont été faites sans validation et c’est pour cela que cet aérodrome a été fermé jusqu’à nouvel ordre. Mais en sachant qu’un certain nombre de dispositions ont été prises pour permettre à cette ONG, MSF, de pouvoir travailler normalement” explique Sylvie Baïpo Témon./////////////.
La réduction des services de MSF à Kabo, localité frontalière du Tchad, impacte négativement la qualité de soins des malades. En attendant, les acteurs humanitaires doivent convaincre le gouvernement de leur neutralité et le gouvernement de sa capacité à faire mieux là où intervient MSF.