À Bozoum, les autorités de l’Ouham-Pendé arment des jeunes pour mourir aux portes des mines
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
L’inquiétude grandit à Bozoum, où chaque coup de feu rappelle le prix du sang versé pour l’or. Ce mardi 24 décembre, à l’aube, une nouvelle tragédie frappe la localité de Bozoum. Cinq jeunes hommes ont perdu la vie dans une attaque insensée contre le site minier de Wouhou, à une vingtaine de kilomètres de la ville. Ces enfants de l’Ouham-Pendé, armés de simples fusils de chasse et d’armes artisanales, n’avaient aucune chance face aux combattants aguerris du groupe 3R qui contrôlent la mine.
L’histoire de ce drame remonte à quelques semaines, quand le préfet et le ministre résident de l’Ouham-Pendé, entourés de députés de Bozoum, ont convoqué la jeunesse de Bozoum. Dans la grande salle de réunion, leurs voix ont résonné, parlant de patriotisme et de menaces contre le pays. Ces hommes en costume, depuis leurs fauteuils confortables, ont su toucher la corde sensible d’une jeunesse en quête de reconnaissance. Ils leur ont distribué un arsenal dérisoire : des fusils de chasse usés, des armes bricolées, et quelques vieilles kalachnikovs.
Le site minier de Wouhou, sur la route de Ouham bac , est devenu le théâtre de leur sacrifice. Les mercenaires russes du groupe Wagner et les miliciens ti Azandé, pourtant mieux équipés et entraînés, avaient déjà jugé la situation intenable face aux rebelles du 3R. Mais cela n’a pas empêché les autorités d’envoyer ces jeunes au combat au côté des éléments de forces armés centrafricaines (FACA).
Ainsi, la première attaque de ces jeunes au côté des soldats FACA survient le samedi 21 décembre. Les rebelles repoussent sans difficulté ces assaillants mal préparés. Le lendemain, une deuxième tentative se solde par le même échec. La troisième offensive, ce funeste mardi 24 décembre, tourne au cauchemar. Les combattants du 3R, exaspérés par ces attaques successives, poursuivent les jeunes jusqu’à 5 kilomètres à l’entrée de Bozoum. Les habitants de la ville entendent les tirs, terrifiés à l’idée que le combats pourraient atteindre le centre-ville.
Cette tragédie aurait pu être évitée. Ces jeunes auraient pu cultiver les terres fertiles de l’Ouham-Pendé, apprendre un métier, construire leur avenir. Au lieu de cela, les autorités les ont jetés dans une bataille perdue d’avance, pendant que les soldats FAKA restaient en retrait, les laissant essuyer les premiers tirs.
Les blessés graves des ces pauvres jeunes ont été transportés vers Bangui dans l’urgence, tandis que les cas moins sérieux reçoivent des soins à Bozoum. Pour cinq familles, la veille de Noël s’est transformée en veillée funèbre, pendant que les responsables de ce désastre continuent de diriger depuis leurs bureaux.
Cette crise déchirante nous force à nous interroger : combien de jeunes devront encore mourir avant que les autorités de l’Ouham-Pendé ne comprennent que l’avenir de leur région se construit avec la jeunesse, et non sur leurs tombes ? Les affaires des armes, il faut laisser cela aux militaires bien formés, et non aux jeunes ramassés dans les quartiers.
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