Nouvelle tentative du détournement à l’ACFPE : Le directeur de la Formation, Monga Aubin, tente de voler les correcteurs après avoir détourné les fonds de la saisie

Rédigé le 01 décembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le scandale du projet ICOMPETE à l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) prend une nouvelle tournure explosive. Après avoir détourné des millions lors de la phase de correction des copies, Monga Aubin, Directeur de la Formation et du Conseil en Organisation, tente maintenant d’escroquer les agents de saisie des notes. Une manœuvre qui a provoqué la colère des agents et bloqué la publication de la liste définitive des candidats présélectionnés.
Dans nos précédentes investigations sur le projet ICOMPETE, financé par la Banque mondiale pour former 2 000 jeunes déscolarisés, nous avions exposé deux scandales majeurs.
D’abord, le détournement de 22 millions de francs CFA du budget communication par Mbalanga Evodie, cheffe de Service de la Communication du projet, en complicité avec Aristide Ganabo (chargé de mission au ministère du Travail), Renée Bimbo (directrice générale de l’ACFPE) et le directeur comptable de l’agence. Ce détournement a eu pour conséquence une communication bâclée de moins d’une semaine au lieu des campagnes massives prévues, privant des milliers de jeunes de l’opportunité de candidater.
Ensuite, la mafia de la saisie des noms des candidats menée par Monga Aubin. Alors que le tarif contractuel était de 500 FCFA par fiche de candidat saisie, le directeur de la Formation a monopolisé cette tâche lucrative avec sa copine travaillant à la direction générale et quelques proches. Sur les 11 000 candidatures reçues, ils se sont partagé le pactole de 5,5 millions de francs CFA. Pire encore, Monga Aubin n’a versé que 350 FCFA par fiche aux quelques agents externes qu’il avait recrutés, empochant la différence.
Après la saisie des noms des candidats est venue la phase de correction des épreuves, puis maintenant la saisie des notes sur ordinateur pour affichage. C’est cette dernière étape qui provoque aujourd’hui un nouveau conflit entre Monga Aubin et les agents de l’ACFPE. Le directeur de la Formation et sa compagne ont participé à la correction des copies, puis maintenant à la saisie des notes, toujours dans le même but : empocher un maximum d’argent. Mais comme ils n’ont pas fait beaucoup de travail, ils tentent maintenant une nouvelle escroquerie pour se faire payer sans avoir réellement travaillé.
Selon les Termes de Référence (TDR) du projet ICOMPETE, la saisie des notes sur ordinateur devait être rémunérée à hauteur de 500 francs CFA par fiche de candidat. Un tarif qui permettait de motiver les agents tout en respectant les standards de rémunération pour ce type de travail.
Les corrections des épreuves se sont terminées après plusieurs jours de travail intensif. Il fallait maintenant saisir les notes de tous les candidats sur ordinateur pour pouvoir afficher les résultats et publier la liste définitive des présélectionnés. Plusieurs agents de l’ACFPE ont été mobilisés pour cette tâche. Certains, particulièrement assidus, ont réussi à saisir entre 500 et 1 000 fiches pendant ces trois journées. À 500 FCFA la fiche, ces travailleurs méritants devaient logiquement percevoir entre 250 000 et 500 000 francs CFA pour leur labeur.
Mais Monga Aubin et sa copine de la direction générale avaient un problème : eux aussi avaient participé à la saisie des notes, non pas par sens du devoir, mais pour s’octroyer une part supplémentaire du gâteau. Sauf que, contrairement aux autres agents, ils n’ont saisi que très peu de fiches. Une dizaine tout au plus, peut-être quelques dizaines. Si le paiement se faisait à la fiche comme prévu dans les TDR, leur participation dérisoire serait exposée au grand jour et ils ne toucheraient que quelques milliers de francs CFA.
Face à cette situation embarrassante, Monga Aubin a imaginé une combine aussi grossière qu’injuste. Plutôt que de respecter le tarif contractuel de 500 FCFA par fiche saisie, il a décidé d’imposer un forfait journalier : 50 000 francs CFA par jour et par agent, soit 150 000 FCFA pour les trois jours de travail.
La manœuvre est limpide. En établissant un tarif forfaitaire identique pour tous, Monga Aubin cherche à noyer dans le même compte les agents qui ont abattu un travail colossal et ceux qui, comme lui et sa compagne, n’ont fait que de la figuration. Peu importe que vous ayez saisi 10 fiches ou 1 000 fiches : tout le monde touche 150 000 FCFA. Une égalité mathématique qui cache une inégalité scandaleuse.
Prenons l’exemple d’un agent qui a saisi 600 fiches sur les trois jours. Au tarif contractuel de 500 FCFA par fiche, il devrait percevoir 300 000 francs CFA. Avec le forfait imposé par Monga Aubin, il ne touchera que 150 000 FCFA. Soit un vol pur et simple de 150 000 FCFA sur son salaire légitime.
Inversement, Monga Aubin et sa copine, qui n’ont saisi qu’une dizaine ou quelques dizaines de fiches – soit au maximum 5 000 à 10 000 FCFA de travail effectif – vont empocher 150 000 FCFA chacun. Un enrichissement injustifié de 140 000 à 145 000 FCFA par personne, prélevé directement sur le travail des autres.
Les agents de l’ACFPE ne sont pas dupes. Ils connaissent parfaitement les habitudes de leur directeur de la Formation. Ils savent qu’il place sa compagne et ses proches dans tous les dispositifs lucratifs du projet. Ils ont vu comment il a monopolisé la saisie des candidatures pour s’enrichir. Ils ne sont pas prêts à se laisser voler une deuxième fois.
Face à cette tentative d’escroquerie caractérisée, les agents chargés de la saisie ont unanimement refusé l’offre de Monga Aubin. Leur position est claire et légitime : ils exigent le respect du contrat initial, soit 500 francs CFA par fiche saisie. Pas question d’accepter une combine qui les dépouille de leur dû pour enrichir un directeur corrompu et sa clique.
“Nous avons fait le maximum de travail pendant trois jours. Certains d’entre nous ont saisi 500, 600, voire 1 000 fiches. On nous doit 250 000 à 500 000 francs CFA selon le nombre de fiches que chacun a traitées. Et maintenant on voudrait nous donner 150 000 FCFA pour noyer le directeur et sa copine qui n’ont rien fait ? C’est impossible, nous refusons catégoriquement”, confie un agent sous couvert d’anonymat.
Ce refus collectif a plongé la suite du processus de sélection dans un chaos total. Sans accord sur les modalités de paiement, les agents maintiennent leur position et refusent de finaliser l’affichage des résultats. La liste définitive des candidats présélectionnés, qui devait être publiée dans les jours suivant la saisie des notes, reste bloquée.
Des milliers de jeunes qui ont composé il y a plus d’une semaine attendent dans l’angoisse de connaître leur sort. Certains appellent quotidiennement l’ACFPE pour savoir s’ils sont retenus. D’autres se présentent physiquement aux bureaux de l’agence dans l’espoir de trouver leur nom sur une liste qui n’existe toujours pas. Ces jeunes, déjà fragilisés par des années de déscolarisation et de précarité, subissent une fois de plus les conséquences de la corruption et de l’incompétence de ceux qui sont censés les servir.
L’atmosphère au sein de l’ACFPE est explosive. Les agents lésés ne cachent pas leur colère contre Monga Aubin. Certains employés de l’agence, excédés par les pratiques de leur hiérarchie, expriment ouvertement leur soutien aux agents spoliés. “Le directeur de la Formation continue de voler comme il l’a fait avec la saisie des candidatures. Il crie sur les candidats pendant les examens au lieu de les apaiser. Il crie même sur le personnel. Et maintenant il veut nous voler notre argent. Ça suffit”, témoigne un employé de l’ACFPE.
Le comportement de Monga Aubin lors du projet ICOMPETE dresse le portrait d’un responsable qui a transformé sa fonction en machine à enrichissement personnel. Depuis le début du projet, il a détourné, manipulé et escroqué à chaque étape.
Affaire à suivre….
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