ENQUÊTE EXCLUSIVE : Comment le commandant LAMTAGUÉ a transformé le chantier minier chinois de Rondi en business personnel avec des travailleurs camerounais sans papiers

Rédigé le 10 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
À Rondi, village situé à 45 kilomètres d’Abba dans la Nana-Mambéré, un officier des FACA dirige un trafic de main-d’œuvre étrangère. Le commandant LAMTAGUÉ recrute personnellement des Camerounais à Garoua-Boulaï, les fait travailler sans papiers sur un chantier minier chinois, et prélève des rétro-commissions sur leurs salaires. Notre enquête exclusive montre un système parfaitement criminel d’enrichissement personnel.
Abba elle-même se trouve à 81 kilomètres du goudron après Bouar, en direction de la frontière camerounaise. Notre équipe a découvert une réalité qui dépasse l’entendement. Sur ce site d’exploitation minière contrôlé par des Chinois, c’est un officier des Forces Armées Centrafricaines qui a mis en place un véritable trafic de main-d’œuvre étrangère. Le commandant LAMTAGUÉ, chef militaire déployé sur ce chantier, a créé de toutes pièces une agence de recrutement clandestine. Il s’est rendu personnellement et régulièrement à Garoua-Boulaï, ville frontalière camerounaise, pour recruter des dizaines de travailleurs qu’il ramène ensuite en territoire centrafricain et les impose aux exploitants chinois.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur le site de Rondi, sous l’autorité nominale de l’adjudant-chef KOTA MABOKO, chef de base, et de son adjoint l’adjudant BANAMAYE, travaillent 7 conducteurs de poclins, tous camerounais, payés 500 000 FCFA par mois. Le commandant LAMTAGUÉ prélève 100 000 FCFA sur chaque salaire. On trouve également 3 conducteurs de pelles chargeuses, également camerounais, rémunérés 350 000 FCFA mensuels. Le commandant empoche 50 000 FCFA sur chacun de leurs salaires. Il y a aussi 26 chauffeurs pour 13 camions bennes fonctionnant en deux équipes, jour et nuit. Parmi eux, 19 Camerounais et seulement 7 Centrafricains.
Au total, le commandant LAMTAGUÉ s’enrichit mensuellement de 850 000 FCFA uniquement sur les commissions prélevées sur les salaires des conducteurs d’engins. Sans compter les autres arrangements financiers dont notre enquête révélera l’ampleur dans les prochains volets.
Le constat est grave : sur ce chantier en République Centrafricaine, les travailleurs camerounais sont plus nombreux que les Centrafricains. Le chef de garage ? Camerounais. Le chef soudeur ? Camerounais. Le délégué des chauffeurs ? Camerounais. Et aucun d’entre eux ne dispose d’un laissez-passer ou d’une carte de séjour du travail. Ils travaillent en toute illégalité sur le territoire national, sous la protection d’un officier de l’armée censé défendre la souveraineté du pays.
Notre équipe s’est rendue discrètement dans cette localité dirigée par le chef de village nommé WAMBETO. Ce qu’elle y a découvert témoigne d’un effondrement total de l’autorité de l’État dans cette zone frontalière. Comment un officier de l’armée nationale peut-il se permettre de créer une agence de recrutement clandestine ? Comment peut-il faire venir des dizaines d’étrangers sans papiers, les payer mieux que les nationaux, et prélever au passage des commissions sur leurs salaires ? Comment une telle situation peut-elle perdurer sans que personne ne réagisse ?
“On ne pense jamais qu’un Centrafricain pourrait faire ce genre de choses”, nous confie une source sécuritaire locale. “C’est incroyable. C’est comme si le pays n’existe plus”.
Ce premier volet ne montre qu’une partie du scandale. Les pratiques du commandant LAMTAGUÉ et de son équipe sur ce site minier vont bien au-delà du simple recrutement illégal. Les prochains épisodes de cette enquête dévoileront des faits encore plus graves, des comportements criminels qui n’ont leur place dans aucun pays au monde. Seulement dans ce pays chaotique qu’est devenue la République Centrafricaine.
**À suivre : Les dégradations environnementales et les autres crimes commis sur le site minier de Rondi. Du jamais vu.**
Par Arsène Mafio…
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