Armel Sayo : sa famille dénonce un mois sans nouvelles et des conditions de détention inhumaines dans les cachots russes

Rédigé le 20 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Plus d’un mois. Cela fait plus d’un mois que la famille de l’ancien ministre Armel Sayo Ningatouloum n’a plus de nouvelles de lui. Un mois qu’elle ne sait pas où il se trouve. Un mois qu’elle ne peut pas le voir. Un mois que son avocat lui-même ignore où il est détenu. Un mois que le juge d’instruction refuse de donner l’autorisation de visite.
Face à ce silence insupportable, la famille d’Armel Sayo brise aujourd’hui l’omerta. Elle lance un appel à l’aide. Elle dénonce publiquement les conditions de détention inhumaines de l’ancien ministre. Et elle montre clairement ce que le régime Touadéra essaie de cacher : Armel Sayo n’est pas détenu à l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB) comme le prétendent les autorités. Il est au sous-sol du camp de Roux, dans les geôles secrètes des mercenaires russes de Wagner.
Depuis le mois de mai 2025, Armel Sayo, extradé du Cameroun vers la RCA, est incarcéré dans une opacité totale. Mais depuis un mois, la situation s’est aggravée. Plus aucune nouvelle. Plus aucune visite. Plus aucun contact avec l’extérieur. La famille a appelé son avocat. L’avocat a confirmé qu’il ne sait pas lui-même où se trouve son client. Il a fait une demande d’autorisation auprès du juge d’instruction pour aller le voir. Le juge n’a jamais donné suite à cette demande.
Selon des informations crédibles obtenues par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, Armel Sayo est actuellement détenu au sous-sol du camp de Roux, siège des mercenaires russes à Bangui. Il n’est pas dans une cellule de prison normale. Il est dans les cachots clandestins que Wagner a aménagés sous le camp de Roux, loin de tout contrôle judiciaire, loin de tout regard extérieur.
Et dans ces cachots, l’ancien ministre subit des tortures continues. Lors de son enlèvement dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier par les mercenaires russes, il a été torturé. Il a subi de graves blessures aux deux jambes, particulièrement à la jambe droite. Sa lunette de vue a été cassée pendant les tortures. Depuis, ces blessures n’ont jamais été soignées. Il vit avec des douleurs permanentes, sans soins médicaux, sans lunettes pour voir correctement.
La famille d’Armel Sayo ne connaît pas exactement l’état de santé actuel de l’ancien ministre. Mais elle sait qu’il souffre. Elle sait qu’il est blessé. Elle sait qu’il est torturé. Et elle ne peut rien faire parce qu’on l’empêche de le voir.
Cette situation dépasse toutes les limites. Un ancien ministre de la République centrafricaine, un homme qui a servi son pays, est détenu dans une prison secrète des russe, torturé par des mercenaires du groupe Wagner, sans que sa famille puisse le voir, sans que son avocat puisse le défendre, sans que la justice centrafricaine puisse contrôler sa détention.
C’est une violation massive de tous les droits fondamentaux. C’est une honte pour la Centrafrique. C’est une honte pour le président Touadéra qui est complice de ces criminels russes. C’est une honte pour tous ceux qui se taisent face à cette barbarie.
Rappelons les faits depuis le début pour bien comprendre l’horreur de cette situation. Armel Sayo a été arrêté au Cameroun puis extradé vers la Centrafrique. Le lundi 7 septembre 2025 vers 9 heures du matin, lui et Nourd Grégaza ont été extraits de leur cellule du camp de Roux par le directeur de l’OCRB. Ils ont été transférés dans les locaux de l’OCRB, la prison officielle où ils étaient censés être détenus sous contrôle de la justice centrafricaine.
Mais dans la nuit même, vers 23 heures, Armel Sayo a disparu. Des mercenaires russes sont venus à l’OCRB. Ils ont enlevé l’ancien ministre de sa cellule. Ils l’ont emmené. Et pendant un mois entier, personne ne savait où il était.
Cette disparition a provoqué un tollé international. Le président camerounais Paul Biya, qui avait autorisé l’extradition d’Armel Sayo vers la Centrafrique, a écrit directement à Touadéra pour exiger des explications. Comment un homme extradé légalement peut-il disparaître quelques heures après son arrivée dans une prison ? Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a demandé des informations. L’ambassade de France a réclamé des nouvelles. La famille a multiplié les démarches. Les réseaux sociaux centrafricains ont dénoncé cet enlèvement.
Pendant un mois, silence total. Aucune explication officielle. Aucune information sur le sort d’Armel Sayo. Le régime faisait comme s’il ne savait pas où était l’ancien ministre. Mais tout le monde savait que ce mensonge ne tenait pas. Les mercenaires russes ne peuvent pas enlever quelqu’un d’une prison centrafricaine sans l’accord du régime.
Un mois plus tard, face à la pression internationale, les Russes ont finalement “rendu” Armel Sayo. Il est réapparu à l’OCRB. Les autorités ont annoncé qu’il avait retrouvé sa cellule. Tout le monde a pu le voir. Les caméras l’ont filmé. Le message était clair : tout va bien, Armel Sayo est de retour dans la prison légale, sous contrôle de la justice centrafricaine.
Mais c’était un mensonge. Une mise en scène. Une manipulation. Armel Sayo n’est jamais vraiment revenu à l’OCRB de façon permanente. Il a été ramené temporairement pour calmer la pression internationale. Puis, dès que les projecteurs se sont éteints, il a été renvoyé dans les geôles russes du camp de Roux.
Depuis, c’est un ballet cynique qui se répète. Les mercenaires russes gardent Armel Sayo dans leur prison secrète au sous-sol du camp de Roux. Quand la justice centrafricaine a besoin de l’interroger, les Russes le sortent de son cachot, le transportent à l’OCRB, le présentent au juge, puis le ramènent dans leur prison secrète. Personne ne pose de questions. Personne ne dit rien. La justice centrafricaine fait semblant de croire qu’Armel Sayo est détenu à l’OCRB alors que tout le monde sait qu’il est aux mains des Russes.
Cette comédie a atteint son sommet lors du récent sommet international à Bangui. Pour donner une bonne image internationale, le régime avait besoin de montrer qu’Armel Sayo était bien traité, qu’il était détenu légalement dans une prison centrafricaine. Alors on l’a sorti de son cachot russe. On l’a ramené à l’OCRB. On l’a montré aux caméras. On a fait croire qu’il était bien là, dans la prison officielle. Puis, dès que le sommet était terminé, on l’a fait disparaître à nouveau dans les geôles russes.
Voilà la réalité que le régime Touadéra essaie de cacher. Armel Sayo n’est pas un détenu sous contrôle de la justice centrafricaine. C’est un prisonnier des mercenaires russes. Il est détenu dans une prison secrète étrangère sur le sol centrafricain. Il est torturé par des étrangers. Et la justice centrafricaine ne peut rien faire, ne peut rien dire, parce que le régime Touadéra a livré le pays aux Russes.
Rappelons que dans la capitale, les mercenaires russes de Wagner disposent de deux centres de détention clandestins à Bangui. Le premier au sous-sol du camp de Roux. Le second à l’aéroport international de Bangui-Mpoko. Ces prisons secrètes fonctionnent en dehors de tout cadre légal. Il n’y a aucun contrôle judiciaire. Aucun registre. Aucune visite. Les mercenaires russes y détiennent qui ils veulent, pour la durée qu’ils veulent, dans les conditions qu’ils veulent.
Au camp de Roux, selon des témoignages d’anciens détenus qui ont réussi à en sortir, les cellules sont minuscules. Un mètre sur un mètre. À peine la place de s’allonger. Pas de lumière naturelle. Pas de ventilation. Une chaleur étouffante le jour. Un froid humide la nuit. Pas d’hygiène. Pas de soins médicaux. Et des tortures régulières.
C’est dans l’une de ces cellules d’un mètre sur un mètre qu’Armel Sayo est actuellement détenu. Avec ses blessures aux jambes qui n’ont jamais été soignées. Sans ses lunettes de vue qui ont été cassées lors de sa première séance de torture. Subissant des interrogatoires violents. Vivant dans des conditions que même les pires criminels ne devraient pas subir.
À l’aéroport de Bangui-Mpoko, les conditions sont encore pires. Les détenus sont enfermés dans des conteneurs métalliques. Comme des animaux. Sous le soleil tropical, ces conteneurs deviennent des fours. La température peut monter à 50 ou 60 degrés. Les détenus suffoquent. Certains meurent de déshydratation ou de coup de chaleur.
Voilà ce que les mercenaires russes font sur le sol centrafricain avec la bénédiction du président Touadéra. Ils gèrent des centres de torture. Ils détiennent des citoyens centrafricains dans des conditions inhumaines. Ils les torturent. Et personne ne peut rien dire.
La famille d’Armel Sayo est à bout. Un mois sans nouvelles, c’est insupportable. Ne pas savoir où est leur proche. Ne pas savoir s’il est vivant. Ne pas savoir s’il souffre. Ne pas pouvoir le voir. Ne pas pouvoir lui apporter de l’aide. C’est une torture psychologique pour toute la famille.
L’ironie cruelle de cette situation, c’est que le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou , continue à tenir des discours sur l’État de droit. Il déclare régulièrement que “la Centrafrique est un pays de droits, le président Touadéra est un homme de droits, c’est un professeur d’université qui n’accepte pas les violences”.
Monsieur Maxime Balalou, où sont vos droits quand un ancien ministre est enlevé d’une prison légale sur ordre du ministre de la Présidence ? Où sont vos droits quand ce ministre est torturé pendant un mois par des mercenaires étrangers ? Où sont vos droits quand ce ministre est détenu depuis des mois dans une prison secrète russe sans que sa famille puisse le voir ? Où sont vos droits quand son avocat ne peut même pas obtenir l’autorisation de le défendre ?
Votre pays de droits, monsieur Maxime Balalou , c’est un mensonge. Un mensonge honteux que vous répétez pour masquer la réalité. La réalité d’un régime qui a livré le pays à des mercenaires étrangers. La réalité d’un président qui laisse torturer ses opposants dans des geôles secrètes. La réalité d’une justice qui n’ose rien dire face aux abus des Russes.
Et vous, monsieur le président Touadéra, vous qui êtes soi-disant un homme de droits, un professeur d’université, comment pouvez-vous laisser faire cela ? Comment pouvez-vous laisser des mercenaires russes gérer des prisons secrètes sur le sol centrafricain ? Comment pouvez-vous laisser torturer un ancien ministre de la République ? Comment pouvez-vous empêcher une famille de voir leur proche pendant un mois ?
Vous n’êtes pas un homme de droits, monsieur Touadéra. Vous êtes un dictateur qui se cache derrière des mercenaires étrangers pour faire le sale boulot. Vous êtes un président qui a vendu la souveraineté de son pays. Vous êtes complice de tortures. Vous êtes complice de détentions arbitraires. Vous êtes complice de crimes contre l’humanité.
Car oui, gardons des gens dans des cellules d’un mètre sur un mètre, les torturer régulièrement, les priver de soins médicaux, les couper de toute communication avec l’extérieur, ce sont des crimes contre l’humanité. Et vous en êtes responsable, monsieur Touadéra. Ces crimes sont commis avec votre autorisation. Sur votre ordre. Pour protéger votre pouvoir.
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