On est champions en adoption des lois, mais aussi en violation des lois : la députée Gomina-Pampali démonte l’ANE sur l’affaire des listes électorales

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On est champions en adoption des lois, mais aussi en violation des lois : la députée Gomina-Pampali démonte l’ANE sur l’affaire des listes électorales

 

On est champions en adoption des lois, mais aussi en violation des lois : la députée Gomina-Pampali démonte l’ANE sur l’affaire des listes électorales
La vice – présidente de l’autorité nationale des élections en Centrafrique

 

Rédigé le 08 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

La députée de Bayanga Bernadette  Gomina-Pampali  a livré un réquisitoire accablant contre l’ANE lors du débat Patara du 27 septembre dernier, dénonçant une institution qui bafoue ouvertement ses propres obligations légales.

 

La phrase de Bernadette Gomina-Pampali résonne comme un uppercut en pleine figure de l’Autorité Nationale des Élections. Lors du débat Patara sur la radio Ndèkè -Luka, la députée de Bayanga Bernadette Gomina-Pampali  a résumé en quelques mots le paradoxe centrafricain : un pays qui adopte de belles lois mais les viole aussitôt avec un cynisme déconcertant.

 

Face à Gypsiane Aguené, secrétaire permanente de l’ANE, qui tentait péniblement de justifier l’injustifiable, la députée Bernadette Gomina-Pampali  a livré un diagnostic sans appel sur cette institution qui se moque ouvertement de la loi qu’elle est censée appliquer.

 

“C’est vraiment inquiétant, ce que nous sommes en train de vivre est inquiétant”, a martelé Gomina-Pampali, pointant du doigt une ANE qui agit “comme si tout le monde avait accès à Internet et un niveau élevé d’instruction”. Cette remarque cinglante met à nu l’arrogance d’une institution complètement déconnectée des réalités du terrain.

 

À Bayanga, circonscription de la députée Bernadette Gomina-Pampali, la population rurale et largement analphabète se retrouve exclue du processus électoral par une ANE qui préfère les solutions high-tech aux obligations légales de base. Pendant que l’institution se gargarise de sa plateforme internet, les citoyens de brousse ne peuvent pas vérifier leur inscription sur des listes électorales qu’ils ne peuvent ni voir ni lire.

 

Cette situation “désolante” selon les mots de Bernadette Gomina-Pampali  montre une stratégie délibérée d’exclusion. L’ANE viole sciemment l’article 11, alinéa 3 du code électoral qui exige un affichage public des listes dans chaque unité administrative. Cette violation n’est pas accidentelle mais témoigne d’un mépris assumé pour la loi et les citoyens.

 

Joseph Bindoumi, président du réseau Arc-en-ciel, a enfoncé le clou en accusant l’ANE de se “détacher du code électoral”. Cette formulation diplomatique cache une réalité plus crue : l’ANE se torche littéralement avec la loi électorale qu’elle est censée respecter.

 

“Si nous ratons la gestion du fichier électoral, nous ratons pratiquement les élections à suivre”, a averti Bindoumi. Cette évidence semble échapper à une ANE qui accumule les ratages avec une régularité de métronome.

 

Chantal Touabéna, présidente des femmes leader Aouline, a livré les chiffres qui tuent : seulement 5% de la population a accès à Internet et 26% sont analphabètes. Dans ce contexte, la stratégie numérique de l’ANE relève de la pure provocation envers les populations les plus vulnérables.

 

“C’est un fiasco”, a tranché Touabéna, résumant parfaitement l’état de la gestion électorale centrafricaine. Un fiasco orchestré par une ANE qui transforme chaque obligation légale en option négociable.

 

L’ironie de la formule de Bernadette Gomina-Pampali  prend tout son sens quand on observe cette ANE qui adopte des procédures sophistiquées sur le papier mais les sabote dans l’application. Cette institution maîtrise l’art de créer des règles qu’elle viole immédiatement après.

 

Le débat de la radio Ndèkè -Luka aura au moins eu le mérite de démasquer cette ANE qui prétend moderniser les élections tout en excluant la majorité des électeurs. Cette modernité de façade cache une volonté délibérée de limiter l’accès à l’information électorale.

 

Face aux critiques argumentées de ces personnalités respectées, les justifications de Gypsiane Aguené ont sonné comme des excuses de mauvaise foi. Comment défendre l’indéfendable quand les preuves de la violation de la loi s’accumulent ?

 

Cette ANE qui se “détache du code électoral” selon Bindoumi illustre parfaitement le mal centrafricain dénoncé par Gomina-Pampali. Le pays excelle dans l’adoption de belles lois démocratiques mais les viole avec une créativité qui force l’admiration.

 

Au final, ce débat aura révélé une ANE qui transforme chaque élection en loterie où seuls les privilégiés ayant accès à Internet peuvent jouer. Cette exclusion programmée des populations rurales pose une question simple : peut-on encore parler d’élections démocratiques quand l’institution électorale viole délibérément la loi pour empêcher les citoyens d’exercer leurs droits ?

 

La réponse de Bernadette Gomina-Pampali  résonne comme un avertissement : “On est champions en adoption des lois, mais aussi en violation des lois.” Cette ANE en est la parfaite incarnation.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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