Détails exclusifs sur le massacre des rebelles de la CPC dans la Nana-Mambéré, une véritable embuscade lors d’un rendez-vous de désarmement

Rédigé le 29 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Contrairement à ce qu’a annoncé l’État-major des forces armées centrafricaines, une enquête de la rédaction du CNC confirme que l’attaque mortelle contre des éléments rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et des civils s’est déroulée le samedi 27 septembre 2025, tôt le matin (vers 06h–07h), sur un champ agricole situé à environ 7 km de la sortie de la ville de Boire, près de la localité de Yolé. Le bilan relevé par nos reporters : 8 combattants tués et 9 civils abattus, soit 17 morts au total.
Cette tragédie trouve ses origines dans les négociations qui ont suivi l’accord de Ndjamena du 19 avril 2025. Pendant que le gouvernement négociait officiellement avec les 3R et l’UPC, d’autres groupes composant la CPC restaient exclus de ces pourparlers. Cette exclusion avait poussé certains éléments de la CPC à chercher individuellement des voies de réconciliation….
Les mercenaires russes, agissant au nom du gouvernement, avaient alors contacté le général Marcel Ndalé pour tenter de le convaincre de déposer les armes. Méfiant, Ndalé avait posé ses conditions : il exigeait un appel téléphonique direct du président Touadéra pour discuter des modalités du désarmement. Cette demande témoignait de sa volonté de s’assurer de la sincérité du processus….
Face au refus du général Ndalé de négocier avec des intermédiaires, Wagner a changé de tactique. Les mercenaires se sont tournés vers ses combattants, tentant de les convaincre individuellement d’abandonner leur chef et de déposer leurs armes. Cette approche de division interne visait à affaiblir la CPC en détachant progressivement ses éléments….
Une dizaine de combattants de Ndalé ont finalement accepté ces propositions de désarmement. Convaincus par les promesses de réintégration, ils ont accepté de se rendre à un point de rendez-vous fixé par les négociateurs pour remettre officiellement leurs armes aux autorités….
Le rendez-vous est fixé pour le samedi 27 septembre à 9 heures du matin dans la localité de Guesset, situé à environ 2 kilomètres de Yolé, juste à 7 kilomètres de la ville de Bouar, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Mambéré.
Mais ce qui devait être une cérémonie de désarmement s’est transformé en piège mortel pour ces pauvres combattants armés. Ces derniers, arrivés en toute confiance au lieu de rendez-vous à Guesset la veille, c’est-à-dire le vendredi dans la soirée, ont été accueillis par une opération militaires. Mais bien avant cette opération, il y’a un propriétaire du champ à côté offre un endroit calme aux combattants de dormir. Sur place, la population est venue aussi assisté à la cérémonie du désarmement de ces combattant de la CPC.
Or, bien avant, dans la soirée du vendredi 26 septembre, des éléments russes, accompagnés de soldats FACA, se sont approchés discrètement pendant la nuit du lieu indiqué. Au matin, vers 6 heures, ils ont surpris les combattants. Parmi les 10 combattants regroupés, 2 ont pu s’échapper, et 8 autres ont été massacrés. Plusieurs civils venus assister au rendez-vous, voisins, paysans, le propriétaire du champ et des membres de sa famille, ont été pris au piège et tués. Des récits concordants font état d’exécutions par égorgement pour certains des tués.
Le bilan de ce guet-apens est lourd : huit combattants de Ndalé ont été tués sur place. Neuf civils présents dans la zone ont également péri dans cette opération. Cette tuerie délibérée d’hommes venus se désarmer constitue une violation grave des lois de la guerre et des accords de désarmement….
Pour tenter de voiler cette exécution sommaire, l’état-major centrafricain des armées, sous la décision du groupe Wagner, a publié un communiqué mensonger sur les réseaux sociaux. Ce document de propagande présente l’incident comme une “opération des Forces armées centrafricaines” ayant “ciblé le campement des éléments du groupe armé CPC de Marcel Ndalé” qui “préparait une attaque contre un convoi humanitaire”….
La rédaction du CNC a joint plusieurs représentants et combattants issus de différentes tendances de la CPC y compris des éléments de la CPCF et d’autres groupes centrafricains qui ne partagent pas tous la même structure. Ces interlocuteurs dénoncent unanimement une manœuvre préméditée. Ils affirment que la promesse de désarmement a servi de leurre pour attirer puis exécuter les combattants.
Un responsable de la CPC, joint par la rédaction, résume l’accusation : « Ce sont des criminels. Touadera veut pour sa part tuer les rebelles centrafricains, tout en protégeant les rebelles étrangers en leur déroulant des tapis rouges pour les accueillir en grande pompre dans la capitale. Mais les centrafricains, on les tue, on les forces à déposer les armes, pendant que les étrangers, on les baratine.
Ce massacre fragilise les processus de réintégration et de paix. Il crée un précédent dangereux : des combattants prêts à déposer les armes peuvent désormais être traités comme des cibles. Les acteurs humanitaires et partenaires internationaux doivent en tenir compte pour toute opération de sortie d’armes ou de démobilisation.
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC