Attaché par un câble, la tête bloquée par un tabouret, un jeune chargeur torturé à mort par des policiers à Bouca, la population se révolte

0
725

Attaché par un câble, la tête bloquée par un tabouret, un jeune chargeur torturé à mort par des policiers à Bouca, la population se révolte

 

Le commissariat de police de Paoua

 

Rédigé le 22 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Dans la préfecture de l’Ouham-Fafa, des policiers ont torturé mortellement un Bambé accusé de vol, provoquant la colère de la population et des affrontements au commissariat de police de la ville.

 

La ville de Bouca, située dans la préfecture de l’Ouham-Fafa, a vécu des heures particulièrement sombres le samedi 20 septembre 2025. Un incident d’une gravité exceptionnelle a touché cette localité lorsque des policiers ont torturé à mort un jeune homme accusé de vol, déclenchant la colère de la population locale.

 

Tout a commencé lorsqu’une femme s’est présentée au commissariat de police pour porter plainte contre un chargeur, appelé souvent dans le pays “bambé”. Ces travailleurs informels se chargent du transport des marchandises dans les camions et constituent une catégorie socioprofessionnelle importante dans le commerce. La plaignante accusait ce jeune homme de lui avoir volé son sac contenant de l’argent.

 

Un policier chargé de l’enquête s’est rendu pour interpeller l’accusé et l’a ramené au commissariat. Dès son arrivée, le jeune homme a nié catégoriquement les accusations portées contre lui, exprimant sa surprise face à ces allégations qu’il jugeait infondées. Mais les policiers ont refusé d’entendre ses explications et ont immédiatement commencé à le torturer.

 

Les méthodes employées par ces policiers témoignent d’une barbarie inouïe. Ils ont utilisé des techniques de torture particulièrement atroces : faire fondre des sacs plastiques et verser les gouttes de plastique brûlant sur le corps de la victime. Cette méthode, d’une cruauté extrême, rappelle tristement les pratiques employées par les mercenaires russes dans le pays.

 

Les tortionnaires ont également utilisé des chaises pour maintenir et bloquer la tête de leur victime afin de le maîtriser par une technique Kouyou qui consiste à neutraliser l’adversaire en étau. Ils l’ont complètement neutralisé avant de poursuivre leurs sévices. Ces actes de torture se sont prolongés jusqu’à ce que le jeune homme succombe à ses blessures. Les coups répétés ont brisé plusieurs de ses côtes et causé des traumatismes internes mortels.

 

Transporté en urgence à l’hôpital, le jeune chargeur était déjà dans un état désespéré. Les médecins n’ont pu que constater son décès, confirmant cliniquement les conséquences fatales des tortures subies. Cette mort a immédiatement provoqué l’indignation de la population de Bouca.

 

Les jeunes de la ville, informés du décès de leur compatriote, ont décidé de récupérer le corps pour le porter au commissariat de police en signe de protestation. Cette démarche visait à confronter les policiers responsables de cette mort avec les conséquences de leurs actes et à exiger des comptes sur cette bavure policière.

 

Face à cette manifestation spontanée, les policiers ont paniqué et ont commencé à tirer en l’air pour intimider la foule. Ces tirs d’intimidation, loin de calmer la situation, ont au contraire attiré davantage de monde et amplifié la colère des manifestants. La tension est rapidement montée d’un cran.

 

Incapables de contrôler la situation, les policiers de Bouca ont fait appel aux soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) basés à Bocanguolo pour venir les soutenir. Cette demande de renfort confirme l’ampleur de la colère populaire et de l’incapacité des forces de police locales à gérer les conséquences de leurs propres exactions.

 

La population de Bouca exprime aujourd’hui un profond mécontentement face à cette tragédie. Les habitants dénoncent non seulement la mort injustifiée de ce jeune homme, mais aussi l’impunité dont jouissent les forces de l’ordre dans leurs agissements. Cette affaire s’ajoute à une longue liste d’exactions commises par différents corps en uniforme à travers le pays.

 

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC