Centrafrique : quand des escrocs se disant parents de Touadéra ruinent et enferment un citoyen malien depuis 4 ans  à Ngaragba

0
627

Centrafrique : quand des escrocs se disant parents de Touadéra ruinent et enferment un citoyen malien depuis 4 ans  à Ngaragba

 

 

Centrafrique : quand des escrocs se disant parents de Touadéra ruinent et enferment un citoyen malien depuis 4 ans  à Ngaragba
Christian Armel balegbaya, l’un des escrocs soi-disant parents du Président Touadera ayant arnaqué des millions entre les mains de l’entrepreneurs malien Ibrahim Traoré

Rédigé le 01 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Deux hommes prétendant être proches du président Faustin-Archange Touadera extorquent un entrepreneur malien résident à Bangui avant de le faire emprisonner depuis plus de 4 ans à la prison centrale de Ngaragba, dans le septième arrondissement de Bangui.

 

En quelques mois, l’entrepreneur malien Ibrahim Traoré est passé du statut de partenaire économique à celui de détenu de Ngaragba. Après l’épisode de Bossangoa et des quarante sacs de ciment volés par l’ex-Président du tribunal de Bossangoa, un nouveau piège s’est refermé sur lui. Cette fois, il porte la signature d’un réseau se présentant comme proche du pouvoir présidentiel.

 

En effet, le 19 mai 2021, deux hommes, Armel Balegbaya et Fred Yagbanga, se présentent à l’entrepreneur malien Ibrahim Traoré comme des parents du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Sous prétexte de lui organiser une audience présidentielle, ils lui extorquent près de 10 millions de francs CFA. Lorsque la victime réclame justice, elle est arrêtée, incarcérée et accusée d’avoir détourné 15 millions appartenant au chef de l’État Faustin-Archange Touadera.

 

Quelques semaines plus tard, le 23 avril 2021, les mêmes individus reviennent à la charge. Cette fois, ils exigent 5 millions de francs CFA supplémentaires, toujours pour organiser la rencontre présidentielle. Au total, 9,2 millions de francs CFA disparaissent dans leurs poches. L’audience promise n’aura jamais lieu.

 

Devant cette escroquerie manifeste, Ibrahim Traoré décide de saisir la justice. Mais avant même que sa plainte n’aboutisse, Balegbaya et Yagbanga frappent les premiers. Avec la complicité de Thierry Ouedemona, ancien président du Tribunal de Bossangoa,  aujourd’hui muté comme Président du tribunal de Bimbo, une commune à la sortie sud-ouest de la capitale Bangui , les deux escrocs parent du Président font arrêter Ibrahim Traoré le 3 novembre 2021.

 

Il est d’abord enfermé deux mois et 19 jours à la Section des Recherches et d’Investigations de la gendarmerie, sans procès-verbal ni jugement. Les pressions sont fortes : il doit renoncer à poursuivre les escrocs en justice. Il refuse. Résultat : transfert immédiat à la prison centrale de Ngaragba. Pour couvrir l’affaire, un motif fallacieux est avancé : Traoré aurait détourné 15 millions de francs CFA appartenant au président Touadéra lui-même.

 

Depuis sa cellule, Ibrahim Traoré apprend que ses bourreaux ne s’arrêtent pas là. Balegbaya et Yagbanga viennent à Ngaragba accompagnés d’un faux huissier. Ils lui présentent un document à signer, en échange de sa liberté. Le texte exige qu’il abandonne toutes poursuites judiciaires concernant le ciment, les stocks de marchandises et les sommes qu’il a perdues. En arrière-plan, sa voiture est vendue par les mêmes individus.

 

La manœuvre est claire : transformer une victime d’escroquerie en coupable de détournement, puis profiter de son incarcération pour liquider ses biens. Cette méthode témoigne d’une organisation méthodique, capable de mobiliser à la fois des complices judiciaires et des faussaires pour parvenir à ses fins.

 

L’affaire Balegbaya-Yagbanga transcende la simple arnaque. Elle dévoile un schéma plus large où des escrocs se drapent dans des liens fictifs avec le président Touadéra pour soutirer de l’argent, puis utilisent la complicité de magistrats pour faire taire leurs victimes. Dans ce système, les voleurs deviennent intouchables et les innocents deviennent prisonniers.

 

Cette histoire pousse l’ensemble des centrafricains à s’interroger sur l’utilisation du nom présidentiel à des fins criminelles. Comment des individus peuvent-ils impunément se réclamer de la famille du chef de l’État pour commettre des escroqueries ? Comment la justice peut-elle se retourner contre les victimes au lieu de poursuivre les coupables ?

 

Quatre ans après, Ibrahim Traoré croupit toujours à Ngaragba, privé de liberté, ruiné et dépouillé de ses biens. Derrière lui, des hommes se réclamant de la famille présidentielle et un magistrat promu à la tête d’un nouveau tribunal poursuivent leur carrière, sans jamais être inquiétés. Cette impunité interroge sur la capacité des institutions centrafricaines à protéger les citoyens contre les prédateurs qui exploitent les failles du système judiciaire.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC