Routes chaotique, pas de panneaux de signalisation, Permis obtenus dans les quartiers, morts sur les routes, pourtant, l’ex-détenu Maxime Balalou accuse les victimes

Rédigé le 28 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le ministre Maxime Balalou rejette la responsabilité gouvernementale sur l’hécatombe routière, préférant incriminer l’imprudence des conducteurs plutôt que l’abandon des infrastructures par l’État.
Interrogé par un journaliste de la radio Ndèkè – Luka sur la multiplication des accidents mortels à Bangui et en province, Maxime Balalou a livré une réponse aussi désinvolte qu’irresponsable. Face à un fléau qui décime quotidiennement les Centrafricains, le ministre préfère pointer du doigt l’imprudence des conducteurs plutôt que de questionner les carences abyssales de l’État en matière d’infrastructures routières et de formation.
“Encore vous parlez d’accidents, comme si les questions d’accidents, qu’est-ce que je peux vous dire madame ? Dans tous les pays du monde, vous avez les cas d’accidents”, lâche Balalou avec un agacement palpable. Cette réaction désinvolte face à un journaliste qui ose évoquer la mort de “beaucoup de citoyens” en dit long sur l’indifférence gouvernementale face à ce drame national.
Le ministre poursuit dans cette veine fataliste : “Il y a un travail qui se fait. Mais l’imprudence parfois de conducteurs et autres peut amener dans certaines circonstances. Nous avons vu avec notre collègue malheureusement ce qui s’est passé. Angélien Gondard, qui n’est plus”. Cette évocation d’un cas particulier lui permet d’esquiver habilement la question de fond sur les responsabilités systémiques de l’État.
Balalou enfonce le clou dans sa stratégie d’évitement : “Il y a des choses qui se passent, des imprudences de la conduite et autres qui peuvent amener, malgré les efforts du gouvernement, les cas d’accidents. Il s’est arrivé. Est-ce que cela peut poser vraiment un problème ?” Cette question rhétorique dévoile un cynisme confondant : comment un ministre peut-il minimiser ainsi l’hécatombe routière qui frappe quotidiennement son pays ?
Cette approche culpabilisante masque honteusement les véritables causes de cette tragédie nationale. En accusant systématiquement les conducteurs d’imprudence, Balalou fait l’impasse sur les carences monumentales de l’État centrafricain en matière de sécurité routière.
Que dire de l’état désastreux des routes centrafricaines, criblées de nids-de-poule et dépourvues de signalisation ? Comment rouler prudemment sur des axes défoncés où aucun panneau n’indique les virages dangereux, les passages à niveau ou les zones sensibles ? L’imprudence que dénonce Balalou n’est souvent que la conséquence directe de l’abandon de l’entretien routier par les pouvoirs publics.
Mais l’irresponsabilité gouvernementale va bien au-delà des infrastructures. Le système de délivrance des permis de conduire en Centrafrique constitue une véritable farce administrative. Ces précieux sésames s’obtiennent désormais dans les quartiers, moyennant quelques billets glissés dans la bonne poche. Cette corruption généralisée transforme l’obtention du permis en simple transaction commerciale, vidée de toute exigence de formation ou de compétence.
Comment s’étonner des accidents quand les conducteurs n’ont jamais appris le code de la route ? La plupart des Centrafricains au volant ignorent tout des règles de priorité, des distances de sécurité ou des limitations de vitesse. Ils conduisent à l’instinct, sans formation préalable, armés d’un permis acheté qui ne garantit aucune compétence réelle.
Cette absence totale de formation transforme les routes centrafricaines en terrain de tous les dangers. Quand personne ne connaît les règles de base de la circulation, l’accident devient inévitable. Mais cette réalité dérangeante, Balalou préfère l’ignorer pour se réfugier derrière la thèse commode de l’imprudence individuelle.
L’État centrafricain a tout simplement abandonné ses responsabilités régaliennes en matière de sécurité routière. Aucune auto-école digne de ce nom, aucun centre d’examen sérieux, aucune campagne de sensibilisation d’envergure. Cette démission collective des pouvoirs publics crée un environnement où l’accident devient statistiquement inéluctable.
Le ministre évoque mollement “un travail qui se fait” sans jamais préciser la nature de ces prétendus efforts gouvernementaux. Quelles mesures concrètes le gouvernement a-t-il prises pour améliorer la sécurité routière ? Quels investissements dans la signalisation, la formation des conducteurs ou l’entretien des routes ? Cette opacité délibérée trahit l’absence totale de politique publique cohérente en la matière.
Cette déresponsabilisation permanente de l’État explique parfaitement les dérives du régime Touadéra. Face à chaque problème public, la réaction gouvernementale consiste invariablement à rejeter la faute sur les citoyens eux-mêmes. Les routes tuent ? C’est la faute aux conducteurs imprudents. L’insécurité persiste ? C’est la faute aux “égarés” qui perturbent l’ordre public. Cette rhétorique de l’irresponsabilité systémique décrédibilise totalement l’action publique.
Le parallèle établi par Balalou avec les “pays du monde” où existent également des accidents routiers témoigne d’une malhonnêteté intellectuelle flagrante. Comparer les taux d’accidents centrafricains avec ceux des pays développés dotés d’infrastructures modernes et de systèmes de formation efficaces relève de la pure imposture statistique.
Cette attitude gouvernementale condamne les Centrafricains à subir indéfiniment cette hécatombe routière. Sans reconnaissance des responsabilités publiques, aucune amélioration n’est possible. Les citoyens continueront de mourir sur des routes abandonnées, au volant de véhicules conduits par des chauffeurs non formés, dans l’indifférence générale des autorités.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC