pour sortir de l’impasse politique, Anicet-Georges Dologuelé mise sur la médiation régionale

L’opposant Anicet-Georges Dologuelé propose qu’un Président d’Afrique centrale facilite le dialogue avec le pouvoir de Touadéra avant les élections de 2025.
Rédigé le 15 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Anicet Georges Dologuélé veut faire appel à un chef d’État régional pour débloquer les discussions politiques en République centrafricaine.
L’ancien Premier ministre centrafricain Anicet Georges Dologuélé a présenté une nouvelle approche lors de son intervention sur Radio France Internationale. Le président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) et l’un des chefs de file de l’opposition cherche désormais l’aide d’un dirigeant d’Afrique centrale pour relancer le dialogue avec le gouvernement de Faustin-Archange Touadéra.
Cette démarche répond à un blocage persistant. Depuis deux ans, l’opposition demande des discussions avec le pouvoir sans obtenir de réponse directe. “Nous avons écrit au président, nous avons sollicité la MINUSCA, mais il ne nous répond pas”, explique Anicet-Georges Dologuelé . Le dirigeant oppose les déclarations publiques de Touadéra à ses actes : d’un côté, le président évoque une “main tendue” lors de la fête de l’indépendance du 12 août, de l’autre, il présente régulièrement l’opposition comme des “ennemis de la paix”.
Confronté à cette méfiance mutuelle, Anicet-Georges Dologuelé propose qu’un chef d’État de la région, reconnu comme neutre, accueille ces échanges sur son territoire. Cette solution externe permettrait, selon lui, de contourner les tensions internes qui empêchent tout rapprochement.
L’urgence se justifie par plusieurs dysfonctionnements institutionnels. L’Autorité Nationale des Élections (ANE) ne dispose pas, d’après l’opposant, des moyens nécessaires pour organiser simultanément les élections présidentielles, législatives, municipales et régionales prévues en décembre 2025. Par ailleurs, la Constitution adoptée en 2023 pose problème à plusieurs niveaux : elle renforce l’emprise présidentielle sur le Conseil constitutionnel et introduit des restrictions controversées. L’interdiction faite aux binationaux de briguer la présidence, ainsi que l’obligation d’être Centrafricain “d’origine” – c’est-à-dire de père et mère centrafricains – créent selon Dologuélé des divisions artificielles.
Le financement des élections constitue un autre point sensible. La République centrafricaine dépend largement de l’Union européenne, de la France et de la MINUSCA pour financer ses scrutins. “Pourquoi les bailleurs sortiraient-ils l’argent des contribuables européens pour financer une élection biaisée ?”, interroge le leader de l’opposition, qui conditionne la crédibilité du processus à des réformes préalables.
L’opposition brandit désormais la menace d’un boycott électoral si les conditions d’un scrutin transparent ne sont pas réunies. Cette position traduit l’ampleur de la crise de confiance qui traverse le pays à quinze mois des échéances électorales.
La proposition de médiation régionale de Dologuélé représente une tentative de sortir par le haut de cette impasse. Reste à déterminer si le pouvoir acceptera cette médiation et quel dirigeant régional accepterait d’endosser ce rôle délicat dans un contexte politique aussi tendu.
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