CENTRAFRIQUE : LA CANDIDATURE À UN TROISIÈME MANDAT DEVENUE FORMELLE MARQUE LE POINT DE DÉPART DES HOSTILITÉS DE LA RÉSISTANCE DÉMOCRATIQUE

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LA CANDIDATURE À UN TROISIÈME MANDAT DEVENUE FORMELLE MARQUE LE POINT DE DÉPART DES HOSTILITÉS DE LA RÉSISTANCE DÉMOCRATIQUE

 

CENTRAFRIQUE : LA CANDIDATURE À UN TROISIÈME MANDAT DEVENUE FORMELLE MARQUE LE POINT DE DÉPART DES HOSTILITÉS DE LA RÉSISTANCE DÉMOCRATIQUE

 

Rédigé le 02 août 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 

 À l’issue de son deuxième congrès ordinaire tenu à Bangui le 26 juillet 2025, le parti au pouvoir a investi sans surprise son candidat pour un troisième mandat aux élections présidentielles de décembre 2025 c’est-à-dire que le Président de la République sera candidat à sa propre succession.

 

Cette candidature de trop qui viole ostentatoirement la constitution du 30 mars 2016 souleve des enjeux politiques majeurs et marque une étape cruciale dans la vie politique centrafricaine, un tournant critique pour notre démocratie embryonnaire.

 

Cette candidature de trop sur fond de contestation à un troisième mandat présidentiel marque parallèlement la transition d’une démocratie constitutionnelle à un régime personnalisé qui piétine tous les fondamentaux du droit et risque de rouvrir une page douloureuse de notre histoire.

 

Cette candidature qui sonne comme un défi pour ériger la République en royaume menacera la stabilité du pays et même de la sous région qui risquera d’entrer dans une phase incertaine.

 

Cette investiture qui marque le franchissement du rubicon pourra majestueusement remettre en cause les acquis démocratiques chèrement payés parfois au prix du sang et surtout la perte de légitimité au niveau national qui par voie de conséquence privera le pays du partenariat de la communauté internationale plus particulièrement les institutions ou organisations qui conditionnent leurs aides au respect des principes démocratiques.

 

À ce stade, il apparaît important de souligner un aspect de la problématique qui choque paradoxalement l’opinion.

 

Il s’agit d’une première d’un président aussi intellectuel qui a hérité d’une transition démocratique et qui renie majestueusement son engagement politique matérialisé par le serment et impose une démocratie d’imposture où il contrôle tous les autres pouvoirs.

 

L’État étant une continuité, même le pseudo professeur a trop bien travaillé, il devrait favoriser l’alternance démocratique et la transmission générationnelle du pouvoir ou le renouvellement de la classe politique.

 

Maintenant que la boîte de pandore est ouverte, le citoyen lambda toujours inquiet sur l’avenir du pays s’interroge :

 

1- Quelle est désormais la valeur politique et juridique du serment et de l’engagement politique si on doit les renier quelques années plus tard par le biais des révisions constitutionnelles ?

2- Qu’est-ce qui peut justifier légitimement cette candidature nonobstant la fragilité de son état de santé ?

3- En d’autres termes, quelles sont les réelles motivations de cette candidature si les problèmes sécuritaires et de stabilité seront toujours au rendez-vous ?

4- Quel rôle peut jouer l’union Africaine et l’institution régionale déjà affaiblies par manque d’autorité dans ce genre de crise ?

 

En déduction de ce qui précède, si en une décennie de gouvernance le Président de la République n’est pas capable d’assurer une transmission générationnelle en propulsant les jeunes cadres de son parti pour assurer la relève, on en conclut qu’il a lamentablement échoué sur tous les plans.

Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire quel que soit son goût.

Pour ce faire, nous appelons solennellement à l’unité et à la mobilisation de l’opposition démocratique ainsi que de la société civile pour définir une stratégie commune de lutte de résistance afin de libérer non seulement notre chère patrie mais d’éviter un passage en force générateur d’instabilité politique grave.

La tension et la pression vont monter crescendo avec des contestations, des marches ou manifestations interdites qui vont entraîner la répression voire la désobéissance civile.

 

Ainsi, le mercure sera progressif depuis la période pré-electorale, ensuite des troubles généralisés en période électorale et enfin la période post-electorale qui sera difficile à gérer.

 

Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré et meurtri dans son âme qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut en cacher un autre.

 

L’expérience de l’Afrique sub-saharienne montre toujours que le troisième mandat tue plus qu’un coup d’état militaire qui de nos jours évite de pertes en vies humaines.

 

En déduction de ce qui précède, demandez à un citoyen lambda de faire le choix entre un troisième mandat et un coup d’état militaire…son choix sera simple et sans réflexion.

 

On ne répétera jamais assez ce credo devenu liturgique et nous exhorterons le nouveau souverain pontife qui prônait la paix dans sa première homélie papale de rappeler à ce pasteur devenu tyran le caractère sacré du serment, de la parole politique donnée et le scrupuleux respect des textes établis.

 

Les chants des sirènes et le culte de personnalité ne vous placeront jamais au dessus de la République.

 

Un penseur disait que le pouvoir de l’État n’est pas un héritage familial mais au contraire une responsabilité limitée dans le temps alors n’attendez pas que le peuple dépositaire de la souveraineté vous chasse pour comprendre que c’est le moment de partir car l’amour d’antan risque de se transformer en méchante haine…

 

Alors Monsieur le président, il faut savoir partir dignement du pouvoir car un troisième larron dénommé “maladie” s’est invité dans l’arène politique compliquant au passage votre situation déjà fragile et chaotique.

 

Abdiquer, renoncer en échange d’une stabilité politique au projet mortifere et crisogene de troisième mandat, choisissez-vous un dauphin politique avant qu’il ne soit trop tard et cela avec honneur au lieu de capituler honteusement sous la pression populaire laissant derrière vous votre fauteuil présidentiel tant aimé.

 

Monsieur le président, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses géopolitiques et geostrategiques mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.

 

Monsieur le tyran, si vous semez de l’injustice en temps de paix, vous moissonnerez très certainement le désordre corollaire de troubles.

 

Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…

 

Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent. Les fables du célèbre fabuliste français Jean de La Fontaine teintées d’allegories éducatives auront prévenu les autistes avant que le monde ne s’effondre tel que défini par le célèbre romancier nigerian Chinua Achébé.

 

 

Mais attention, ne le dites à personne…

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.

 

Limassa le 02 août 2025

 

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Environnementaliste.

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