Paul-Crescent Beninga Accuse : Le Gouvernement Privilégie les Bourreaux aux Victimes dans l’Accord de Paix de Ndjamena

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Paul-Crescent Beninga Accuse : Le Gouvernement Privilégie les Bourreaux aux Victimes dans l’Accord de Paix de Ndjamena

 

Paul-Crescent Beninga : Une Justice à Deux Vitesses pour les Anti-Balaka et la Séléka
Dépôt de l’arme du général Sembé Bobo, chef rebelle du groupe 3R à la cité des chefs d’État à Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’accord de paix du 19 avril 2025 signé à Ndjamena divise la Centrafrique et attise les tensions politiques.

 

Paul-Crescent Beninga ne mâche pas ses mots. L’enseignant-chercheur à l’Université de Bangui et porte-parole du GTSC a livré une critique acerbe de l’accord de paix signé à Ndjamena entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés UPC et 3R. Lors de l’émission Patara sur la radio Ndékè Luka, il a dénoncé ce qu’il considère comme un renversement des valeurs : un gouvernement qui honore les responsables de massacres tout en ignorant leurs victimes.

L’accueil réservé aux leaders rebelles Ali Darassa de l’UPC et Bobo du 3R a particulièrement indigné Beninga. Une délégation gouvernementale comprenant les ministres de la Communication et de la Défense les a reçus avec tous les honneurs. Ces hommes, rappelle l’universitaire, portent la responsabilité de “centaines de milliers” de morts dans les massacres d’Alindao, Kaga-Bandoro, Lemouna et Bambari. “Personne n’est heureux de voir ces bourreaux sur le tapis rouge alors que leur place est en prison”, a-t-il déclaré. Cette mise en scène constitue selon lui un affront aux familles endeuillées et aux communautés dévastées.

 

L’analyse de Beninga va plus loin. Il accuse le gouvernement de pratiquer une justice sélective qui favorise systématiquement les anciens leaders de la Séléka. Pendant que Ali Darassa, Bobo et Hassan Bouba bénéficient d’une protection tacite, les Anti-Balaka subissent une répression constante.

 

Hassan Bouba, ministre en exercice de l’élevage et de la santé animale, malgré des accusations de crimes graves, symbolise cette partialité. “Les résidus de la Séléka constituent un lobby très fort qui a pris le gouvernement en otage”, affirme Beninga. La présence d’au moins cinq ministres issus de ce mouvement confirme cette emprise.

 

Le sort des victimes préoccupe particulièrement l’universitaire. L’accord prévoit l’intégration des ex-rebelles dans l’armée et l’administration, comme l’a annoncé le porte-parole tchadien Gassim Sherif Mahmat. Mais aucune disposition ne mentionne les réparations pour les veuves, les orphelins ou les communautés détruites. Beninga exige qu’on “donne la parole aux victimes de ces bourreaux-là” pour connaître leur position sur cette intégration. Cette omission témoigne d’une hiérarchie des priorités qui place les chefs de guerre au-dessus des citoyens meurtris.

 

La question de la nationalité des leaders concernés alimente également la polémique. Beninga qualifie Ali Darassa et Bobo d’“étrangers” et de “mercenaires” originaires du Nigeria et du Cameroun, naturalisés sous la Séléka. Plutôt que de les livrer à la justice internationale, le gouvernement est allé les chercher pour négocier. “Si nous ne faisons pas attention, ces étrangers vont commander notre pays pendant 50 ans”, avertit l’enseignant-chercheur. Cette politique compromet selon lui la souveraineté centrafricaine en légitimant des figures non-centrafricaines.

 

Le message envoyé à la jeunesse inquiète Beninga. En récompensant les leaders armés par des postes de pouvoir, le gouvernement fait de “la violence un moyen d’accès à l’arène politique”. Cette approche incite les jeunes à prendre les armes plutôt qu’à s’engager dans le dialogue démocratique. Le contraste est frappant entre l’indulgence envers l’UPC et le 3R et la répression de l’opposition non armée comme le BRDC, assimilée à la rébellion.

 

Les accusations de Paul-Crescent Beninga dessinent le portrait d’un gouvernement qui, au nom de la paix, sacrifie la justice et les victimes. En offrant impunité et responsabilités à des figures comme Ali Darassa et Bobo, tout en marginalisant les souffrances des Centrafricains, le pouvoir compromet toute perspective de réconciliation nationale. La paix ne peut se construire sur l’injustice, rappelle l’universitaire. Il devient urgent de recentrer le débat sur les victimes et de questionner les priorités d’un gouvernement qui semble avoir inversé les rôles entre bourreaux et victimes….

 

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