Bocaranga : explosion tragique d’une grenade à Koumbam , un blessé, deux morts

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Un drame a secoué la petite localité de Koumbam, située sur l’axe Loura, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, au nord-ouest de la République centrafricaine. Ce mercredi matin, une équipe d’une organisation non gouvernementale internationale (ONGI) basée à Bocaranga a pris en charge un enfant grièvement blessé après l’explosion d’une grenade.
En effet, l’incident, survenu avant-hier, a coûté la vie à deux de ses frères, morts sur le coup. Selon les premiers témoignages recueillis par la rédaction du CNC, les enfants auraient ramassé l’engin explosif dans la brousse alors qu’ils étaient partis chasser. L’enfant survivant, atteint par des éclats de grenade, a d’abord été admis au poste de santé de Koumbam avant d’être transféré ce matin à l’hôpital de district (HD) de Bocaranga pour recevoir des soins plus approfondis.
Rappelons que la ville de Bocaranga est l’une des sous-préfectures de l’Ouham-Pendé, à environ 450 kilomètres au nord-ouest de Bangui, la capitale centrafricaine. La région, bordée par des localités comme Paoua, Ngaoundaye et Bozoum, est traversée par des axes routiers stratégiques mais souvent difficile, tels que l’axe Loura-Koumbam. Koumbam, un village rural à une trentaine de kilomètres de Bocaranga, est situé dans une zone de brousses et de savanes, typique de cette partie du pays. L’Ouham-Pendé est l’une des préfectures les plus vastes et les plus peuplées de la RCA, et un accès limité aux infrastructures de santé et de sécurité.
Une menace: les engins explosifs
Cet incident tragique n’est malheureusement pas rare dans cette région. La préfecture de l’Ouham-Pendé est connue pour être l’une des zones les plus affectées par la présence d’engins explosifs improvisés (EEI) et de restes explosifs de guerre (REG), vestiges du conflit armé qui secoue le pays depuis plus d’une décennie. Des groupes rebelles, comme le mouvement 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), actifs dans cette partie du nord-ouest, ainsi que des affrontements entre forces gouvernementales et mercenaires, notamment ceux du groupe Wagner, ont laissé derrière eux un champ miné d’objets dangereux. Ces engins, souvent abandonnés ou enfouis, représentent une menace constante pour les civils, en particulier les enfants, qui peuvent les confondre avec des objets inoffensifs.
En 2022, les ONG internationales rapportaient que la région de Bocaranga était particulièrement vulnérable, avec des incidents liés aux engins explosifs survenant presque mensuellement. Des campagnes de sensibilisation ont été menées pour alerter les populations sur les dangers de ces objets, mais l’accès difficile aux zones rurales comme Koumbam limite leur portée. Les mines terrestres et grenades abandonnées continuent de faucher des vies, comme en témoignent les explosions signalées ces dernières années sur des axes comme Paoua-Bocaranga ou Ngaoundaye-Bocaranga, où civils et humanitaires ont été touchés.
Situation humanitaire et réponse médicale
L’enfant blessé, dont l’identité n’a pas été révélée par les services hospitaliers, a été stabilisé au poste de santé de Koumbam avant son transfert à l’hôpital de district de Bocaranga. Cet établissement, bien que mieux équipé que les centres de santé ruraux, souffre d’un manque chronique de ressources, un problème récurrent dans cette région de l’Ouham-Pendé. Le personnel médical, appuyé par des ONG internationales, fait face à des défis logistiques majeurs pour soigner les victimes d’explosions, souvent dans un état critique. Les deux frères décédés sur place rappellent la gravité de ces incidents, qui laissent des familles endeuillées et des communautés traumatisées….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC