Marie-Claire Bitouanga  interpelle Touadera  dans une lettre ouverte impitoyable

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Marie-Claire Bitouanga  interpelle Touadera  dans une lettre ouverte impitoyable

 

Marie-Claire Bitouanga interpelle Touadera dans une lettre ouverte impitoyable
Marie-Claire Bitouanga, une citoyenne centrqafricaine très engagée

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Dans une lettre ouverte adressée au président Faustin Archange Touadera, publiée le 20 février 2025 dans Nouvelle Vision (n°1223), Marie-Claire Bitouanga, citoyenne centrafricaine engagée, dresse un bilan sans concession de la gouvernance actuelle. Avec respect mais fermeté, elle interpelle le chef de l’État sur les promesses non tenues et les défis persistants, tout en l’exhortant à respecter les règles constitutionnelles alors que son second mandat touche à sa fin.

 

Mme Marie-Claire Bitouanga débute par un salut protocolaire : « À Son Excellence Monsieur le Professeur Faustin Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’État », suivi d’une introduction empreinte de civilité : « En bon citoyen de la Nation, j’ai suivi avec attention votre discours traditionnel de présentation de vœux à la Nation ». Marie-Claire Bitouanga  présente ses « meilleurs vœux » pour 2025 à Touadera et sa famille, qualifiant cette année de « charnière puisque vous êtes dans la cinquième année de votre deuxième mandat sous la Constitution de 2016 ». Elle souhaite que cette période soit marquée par « une année de sagesse, de discernement et de courage pour la bonne marche de notre patrie commune qui est la République centrafricaine ».

 

Analysant les discours officiels, Marie-Claire Bitouanga  précise : « C’est toujours en cette période que le Chef de l’État donne ses grandes orientations de l’année. J’ai bien écouté la déclaration sur l’état de la Nation devant les députés à l’Assemblée Nationale et celle du gouvernement lors du premier conseil des ministres ». De ces interventions, Marie-Claire Bitouanga  retient « d’importants messages » et tire des « conclusions » qu’elle expose pour « aider dans vos prises de décisions futures ». Marie-Claire Bitouanga  note d’abord une satisfaction apparente du président : « Globalement, vous semblez content et satisfait des résultats obtenus pendant les deux magistratures que vous autorise la Constitution, par le choix que le peuple centrafricain a porté à deux reprises sur votre auguste personne ». Elle enchaîne avec une maxime : « Si le Président de la République est content, le peuple aussi est content. Vox populi, vox dei, la voix du peuple, c’est la voix de Dieu », avant d’ajouter : « Un peuple a le Président qu’il mérite, dit-on ».

 

Toutefois, Marie-Claire Bitouanga  tempère cette satisfaction par une liste précise de défaillances : « Vous avez manifesté votre satisfaction du devoir accompli, même si : beaucoup d’écoles n’ont pas de tables et bancs alors que nous avons du bois chez nous ; les routes sont tellement entretenues qu’elles produisent de la poussière, source des problèmes de santé pour la population ; aucun étudiant n’a été reçu au concours d’entrée au Master ; les maîtres-parents sans pédagogie sont toujours utilisés pendant que des milliers d’étudiants qui ont terminé leur cursus sont sans emploi et sont devenus des conducteurs de taxi-moto ou des vouvouzeleurs ; les règles de la République ne sont pas respectées, entre autres, des fonctionnaires devant faire valoir leur droit à la retraite sont poussés à la porte de sortie, bien qu’ils soient dans des fonctions électives autorisées par la loi ».

 

Sur l’économie, elle détaille : « L’exploitation de nos matières premières phares, sources de revenus, telles que l’or, le diamant, le bois, est toujours insignifiante ou insuffisante ». Elle poursuit : « La culture du coton, de la canne à sucre et du café, autres sources de revenus, reste toujours embryonnaire après avoir été des cultures phares rapportant des devises ». Elle cite des chiffres : « Les recettes pétrolières qui étaient de 26 milliards par an sont retombées à 12 milliards selon les derniers chiffres communiqués ». Elle ajoute : « Des centaines d’agents TOTAL/TAMOIL sont en chômage technique sans salaire, tandis que d’autres encore sont sans salaires depuis des mois », et conclut sur les finances publiques : « Le budget sur fonds propres continue de plafonner, depuis plusieurs années, à 200 milliards par an ».

 

Forte de ces constats, Mme Marie-Claire Bitouanga rappelle une logique implacable : « La politique, c’est aussi de la mathématique appliquée, des séries de règles à respecter ». Elle souligne que « dans ces quatre cas cités et qui constituent une jurisprudence en la matière, tous les Chefs d’État ont respecté les règles de la République ». S’adressant au mathématicien Touadera, elle écrit : « Excellence, Monsieur le Président, vous êtes un éminent mathématicien, érudit, et vous savez que les règles sont les règles, elles sont dures, intangibles, immuables et non manipulables ». Elle décrit sa méthode : « Vous partez toujours des théorèmes ou théories, vous faites des analyses, des projections, à partir des hypothèses et vous tirez les conclusions qui s’imposent, que vous pouvez soumettre en test à quelques conseillers sûrs avant toutes décisions et applications ».

 

Sur le plan juridique, Marie-Claire Bitouanga  invoque un « principe intangible en droit » : « Les lois établies ne rétroagissent jamais mais disposent pour l’avenir ». Elle renforce son propos avec un « principe mathématique tout aussi intangible qui vous donne une légitimité de deux fois cinq ans et vous êtes à la fin de ces dix ans sans possibilité de rempiler ». Elle élève la Constitution au rang de « livre saint du Président de la République », comparable au « Coran pour le musulman, la Bible pour le chrétien, la Torah pour le juif et les théorèmes pour le mathématicien », et insiste : « Elle doit être scrupuleusement observée et respectée et appliquée ». Elle conclut ce passage : « Je rappelle très respectueusement ici que le propre du mathématicien, sa quintessence même, est le respect strict des règles et de la logique ».

 

Mme Marie-Claire Bitouanga élargit sa réflexion en citant Trump : « Je réfléchis depuis au discours du Président TRUMP aux étrangers, lors de son investiture où il disait que la Nation est un indice de population précise. Dieu a donné un dossier à chacun, l’Amérique aux Américains, la Chine aux Chinois et la Centrafrique aux Centrafricains ». Elle rapporte son conseil : « Il poursuit en nous conseillant de nous battre pour notre liberté et notre progrès », et critique la « politique tribale » : « Faire de la politique tribale, c’est exclure des citoyens aujourd’hui pour les exclure demain. C’est la politique de la roue qui tourne et cela ne fait pas avancer un État qui ne fait que du sur place ».

 

Elle justifie son engagement : « Je ne veux pas rester muette et silencieuse devant ce qui se passe dans notre pays, comme le dit TRUMP, et je ne veux pas attendre que les anges descendent du ciel pour venir développer notre pays ». Évoquant la foi de Touadera, elle écrit : « Je réfléchis sur votre prière matinale à la radio, quand vous invoquez Dieu de vous avoir appelé et confié la mission de mener à la destinée du peuple centrafricain et de glorifier son nom ». Elle cite une référence divine : « En effet, Dieu dit que si quelqu’un devient chef, c’est moi qui l’ai choisi, repris par César : Vox populi, Vox Dei », mais ajoute : « Dieu a dit aussi : À César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

 

Elle distingue alors : « Votre élection est due à Dieu et la Constitution appartient à César. Si votre élection est une bénédiction divine qu’on se doit de respecter, la Constitution est la loi de César que Dieu lui-même nous recommande de respecter ». Elle précise : « Le Président de la République est une institution, il obtient sa légitimité selon la Constitution ». Elle met en garde : « Nous attirons l’attention de toutes ces personnes de cesser de jeter l’opprobre sur nous, les Centrafricains, comme si nous étions un peuple d’illettrés, d’analphabètes, de troubadours et d’incompétents, sans aucune vision, sans connaissance ».

 

Visant ceux qui soutiendraient un troisième mandat, elle écrit : « Ces groupuscules veulent imposer la loi de la force alors que la force doit rester à la loi. Cette loi dit que le Président de la République élu depuis 2015, réélu en 2020, est dans la dernière année de son second mandat sans possibilité de se représenter ». Elle accuse : « Ceux-là poussent le Président de la République à commettre une erreur qu’il sera seul à assumer devant l’éternel qui a oint de fonction divine et devant le peuple qui l’a aimé au point de l’élire, par deux fois de suite », et affirme : « Ces groupuscules ne représentent pas le peuple et ne sont pas l’émanation du peuple ».

 

En conclusion, Marie-Claire Bitouanga formule un vœu : « Excellence, Monsieur le Président, que cette année 2025 vous apporte introspection, sagesse et discernement pour la bonne marche de notre pays ». Elle clôt sur une note spirituelle : « Dieu a donné, c’est Dieu qui reprend, il est l’Alpha et l’Oméga, et donc c’est à lui que revient le dernier mot ». Signée à Bangui le 20 février 2025, cette lettre se veut un appel vibrant à la responsabilité.

 

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