À Cantonnier, le projet de construction d’un nouveau collège tourne au fiasco

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À Cantonnier, le projet de construction d’un nouveau collège tourne au fiasco

 

À Cantonnier, le projet de construction d’un nouveau collège tourne au fiasco. La bataille entre le maire et les chefs du village de Cantonnier, une rivalité politique avec le député actuel Laurent Gon-Baba
La façade rénovée du Collège d’Enseignement Général de Cantonnier symbolise l’espoir d’un meilleur avenir éducatif dans cette ville frontalière

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Cantonnier, ville centrafricaine à la frontière du Cameroun, la construction d’un nouveau collège, censée répondre à un besoin urgent, s’est transformée en véritable fiasco. Ce qui devait être une bonne nouvelle pour les élèves et leurs familles est aujourd’hui une affaire embourbée dans les désaccords, les rivalités et les faux départs. Retour sur un projet qui, pour l’instant, ne mène nulle part.

 

Tout commence en 2023-2024, quand le ministère de l’Éducation ouvre un collège à Cantonnier. Problème : il n’y a pas de bâtiment dédié. Les élèves s’installent donc dans l’école primaire, partageant les salles avec les plus petits. Une situation spectaculaire qui pousse Monsieur Guy Ba BARDE RINGO , le maire de Koundé, la commune dont dépend Cantonnier, à agir. Il décide de lancer la construction d’un vrai établissement au Quartier kaladji, situé juste  derrière la même école poste de  cantonnier. Le 18 janvier 2025, un comité est créé, un million de francs CFA est versé pour démarrer, un terrain est choisi. Le maire pose même une première pierre, plein d’entrain.

 

Mais l’histoire s’arrête là, ou presque. Quelques jours plus tard, Monsieur Ousmane GBROBANA , chef du quartier kaladji  débarque et fait détruire cette pierre. Pour lui, ce terrain n’est pas fait pour un collège. Mais  à quoi sert-il alors ? Mystère, personne n’a de réponse claire. La police de Koundé arrête le chef, mais le relâche dès le lendemain, sans doute après quelques pressions en coulisses. Depuis, c’est le blocage total. Les trois chefs de quartier de la zone s’opposent au projet, et le maire n’a plus les moyens de faire avancer les choses. Le fiasco est complet.

 

Une bataille qui sent la politique

 

À Cantonnier, beaucoup pensent que ce fiasco cache autre chose. Le maire, jeune et ambitieux, aurait des rêves plus grands : une candidature à la députation, peut-être dès cette année. Ce collège, ce serait sa manière de marquer des points auprès des habitants. Une idée qui ne plaît pas à tout le monde. Des adversaires,  des députés actuels ou leurs soutiens, selon quelques sources au ministère de l’Éducation , pourraient voir d’un mauvais œil cette montée en puissance. Les chefs de quartier, en mettant des bâtons dans les roues, serviraient-ils ces intérêts ? Difficile à prouver, mais l’hypothèse d’une bataille politique tient la route.

 

Pendant ce temps, les élèves souffrent. Cantonnier, coincée à la frontière et souvent laissée pour compte, a besoin de ce collège. Des professeurs ont bien été envoyés par le ministère, mais sans salles ni matériel, ils ne peuvent pas faire grand-chose. Le million de francs CFA du départ ne suffit pas, et le reste du budget devait venir d’aides ou de dons. Aujourd’hui, cet argent ne sert à rien, et le projet reste une coquille vide.

 

Pourquoi ça coince ?

 

Ce fiasco ne sort pas de nulle part. En République centrafricaine, les terrains posent souvent problème. Sans cadastre précis ou accord avec les habitants, un projet peut vite tourner court. Et puis, il y a cette dépendance à des financements incertains : un million au départ, et après ? Sans un vrai coup de pouce de l’État, c’était mal parti. Le maire, malgré sa bonne volonté, se heurte aussi aux chefs de quartier, qui ont leur mot à dire, et à une autorité centrale qui ne pèse pas assez dans la balance.

 

Un moyen de s’en sortir ?

 

Pour sortir de ce fiasco, il faudrait peut-être tout reprendre à zéro. Trouver un autre terrain, parler avec les chefs, s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde avant de bouger. Le ministère pourrait aussi mettre la main à la poche, ou au moins envoyer quelqu’un pour débloquer la situation. Mais tant que les calculs politiques passent avant les élèves, ça risque de rester au point mort.

 

À Cantonnier, ce projet de collège qui patine fait beaucoup de bruit. Certains y voient une occasion ratée, d’autres un règlement de comptes. Les habitants, eux, attendent toujours. Les élèves continuent de s’entasser dans une école primaire qui n’est pas faite pour eux, et ce rêve d’un nouvel établissement reste, pour l’instant, une promesse en l’air. Un fiasco, oui, mais surtout une déception pour ceux qui y croyaient.

 

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