Les élections de 2025, verrouillées par le pouvoir, sont au cœur des tensions politiques en Centrafrique

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le président Faustin-Archange Touadéra, au pouvoir depuis 2016, se prépare à briguer un troisième mandat controversé en Centrafrique, alors que le pays s’apprête à vivre une année électorale décisive en 2025.
En effet, la République centrafricaine organisera en juillet 2025 ses premières élections locales depuis l’indépendance. Les dernières tentatives remontant à 1986 s’étant arrêtées au premier tour. Ce scrutin historique sera suivi en décembre par des élections présidentielle et législatives particulièrement sensibles.
Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et porte-parole du Bloc républicain pour la défense de la constitution du 30 mars 2016, exprime ses vives inquiétudes quant à l’organisation de ces élections de 2025. Il dénonce notamment la modification constitutionnelle qui a permis au président Touadéra de se représenter, changement obtenu selon lui “avec l’aide des mercenaires russes du groupe Wagner et du Président russe Poutine”.
Le contexte électoral est d’autant plus tendu que la nouvelle constitution introduit le concept controversé de “centrafricanité d’origine”, exigeant que les candidats à la présidence soient nés de parents centrafricains. Une disposition particulièrement problématique dans un pays où l’état civil était quasi inexistant avant l’indépendance de 1960.
L’Autorité Nationale des Élections (ANE), critiquée par l’opposition comme étant “un appendice du pouvoir”, devra organiser ces scrutins dans un pays où l’insécurité persiste, notamment dans les zones rurales où des affrontements armés continuent d’être signalés.
Face à cette situation, le Bloc républicain pour la défense de la constitution de 2016, une coalition de l’opposition, exige l’ouverture d’un dialogue politique national, condition sine qua non pour garantir des élections véritablement inclusives. “Nous ne demandons pas des faveurs, nous demandons un juge impartial”, insiste Martin Ziguélé, citant en exemple les récentes transitions démocratiques au Ghana et au Sénégal.
La communauté internationale, notamment les Nations Unies présentes dans le pays, est appelée à jouer un rôle décisif pour garantir la transparence et l’inclusivité du processus électoral. L’enjeu est de taille : éviter que ces élections ne deviennent, selon les termes de l’opposition, “des élections en trompe-l’œil” qui ne serviraient qu’à “cocher des cases” pour la communauté internationale.
Dans un pays classé 180e sur 190 à l’indice de développement humain, où plus de deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’organisation d’élections transparentes et inclusives représente un défi majeur pour la consolidation démocratique et la stabilité future de la Centrafrique.
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