DÉFILÉ DU 1er DÉCEMBRE : QUAND LES FACA FONT VIBRER BANGUI PENDANT QUE LES rebelles les ATTENDENT en provinces
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
L’avenue des Martyrs a vibré ce 1er décembre sous les pas cadencés des Forces Armées Centrafricaines. Une nouvelle fois, le traditionnel défilé militaire de la fête nationale a offert aux Banguissois un spectacle où le colonel Patassé, à la tête de ses troupes, a organisé une chorégraphie militaire particulière qui interpelle.
Dans la chaleur de ce matin du premier décembre 2024, les FACA ont déployé une énergie considérable à faire résonner leurs bottes sur le goudron. Chaque unité, alignée au cordeau, a martelé le sol dans un bruit étudié, transformant cette parade militaire en une sorte de manifestation sonore. Le colonel Patassé, droit comme un i devant ses hommes, semblait diriger un orchestre où les instruments étaient remplacés par le fracas des bottes sur le sol.
Cette démonstration pose pourtant des questions sur l’état de nos forces armées. Car pendant que les soldats FACA excellent dans cet exercice de style russe à Bangui, les habitants de nombreuses régions du pays attendent une présence militaire effective pour faire face aux groupes armés. À Bria, située à 595 kilomètres de la capitale, comme à Bangassou, à plus de 750 kilomètres, les populations espèrent voir ces mêmes soldats patrouiller des villages environnants avec autant d’ardeur.
L’énergie déployée dans ce défilé aurait certainement trouvé meilleur usage dans la protection des villages, la sécurisation des axes routiers comme Ippy-Bria, ou la traque des groupes armés qui menacent encore la paix dans la Ouaka, la Haute-Kotto ou dans l’Ouham-Pendé. Les FACA ont démontré qu’ils ne manquent ni de discipline ni de vigueur – qualités précieuses qui gagneraient à être utilisées sur le terrain opérationnel plutôt que sur le bitume de l’avenue des Martyrs à Bangui.
Cette parade semble symboliser un malaise plus profond : celui d’une armée qui investit temps et énergie dans des démonstrations urbaines alors que le pays attend d’elle des actions concrètes sur le terrain. Les heures de répétition nécessaires à la perfection de cette marche auraient pu servir à l’entraînement au combat, à l’amélioration des tactiques d’intervention, ou au renforcement des capacités opérationnelles.
Le colonel Patassé et ses hommes ont certes offert une performance remarquable dans son exécution, mais qui manque sa cible. Les Centrafricains n’attendent pas de leur armée qu’elle excelle dans l’art de la parade pathétique, mais qu’elle assure efficacement leur protection. Cette démonstration de force sur l’avenue des Martyrs ne répond pas aux besoins urgents de sécurité qui persistent dans de nombreuses régions du pays.
L’heure n’est plus aux parades spectaculaires mais à l’action concrète. Les FACA doivent maintenant prouver qu’ils peuvent convertir cette discipline et cette énergie en efficacité opérationnelle sur le terrain, là où les Centrafricains en ont réellement besoin. Le véritable défi n’est pas de faire trembler le bitume de Bangui, mais de ramener la paix dans chaque recoin de notre République.”
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