Arrestations d’ex-rebelles du PRNC à Bangui : la Cour Pénale Spéciale n’est pas impliquée
Bangui, CNC. La récente vague d’arrestations d’anciens membres du PRNC à Bangui prouve une fois de plus les failles profondes de la politique de réintégration des ex-combattants dans le pays de Barthelemy Boganda. Cette opération, menée dans des circonstances troubles, interroge sur les fondements mêmes de la politique du désarmement des rebelles dans le pays.
Contrairement aux informations initiales publiées par Corbeaunews-Centrafrique, la Cour Pénale Spéciale (CPS) n’a joué aucun rôle dans ces arrestations. Suite à une enquête menée par la rédaction de Corbeau News Centrafrique (CNC), le porte-parole de la CPS, M. Gervais Bodanga, a formellement démenti toute implication de l’institution dans cette affaire.
« La Cour Pénale Spéciale n’est en aucun cas impliquée dans ces arrestations », a déclaré M. Gervais au CNC. « Nous n’avons émis aucun mandat et n’avons pas été consultés sur cette opération ».
Cette révélation jette un nouvel éclairage sur la nature de l’opération, qui semble être le fruit d’une initiative unilatérale du gouvernement centrafricain. Elle pose de sérieuses questions quant au respect des procédures judiciaires et des accords de paix en vigueur dans le pays.
Le cas d’Ahmat Adjibane, ex-chef d’état-major du PRNC, est particulièrement révélateur de cette situation. Après s’être rendu en avril dernier, il avait intégré l’armée nationale suite à une formation de trois mois. Son arrestation soudaine, alors qu’il effectuait des démarches administratives, démontre l’ambiguïté de la position des autorités.
Un ancien cadre du programme national de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confié au CNC :
« Ces arrestations contredisent totalement la politique de désarmement et de réintégration que nous avons mise en place. Nous avons passé des années à convaincre les groupes armés de déposer les armes, en leur promettant une réinsertion pacifique. Ces actions sapent tous nos efforts et risquent de pousser d’autres combattants à reprendre les armes par peur de représailles » .
Cette situation met en évidence les contradictions de la politique gouvernementale envers les ex-rebelles. D’un côté, les autorités prônent la réconciliation et offrent des opportunités de réinsertion. De l’autre, elles semblent revenir sur leurs engagements en procédant à des arrestations ciblées.
Un spécialiste centrafricain en résolution de conflits, requérant l’anonymat par crainte de représailles, a analysé pour le CNC les conséquences de ces arrestations :
« Ces actions compromettent gravement le processus de paix. Quel rebelle acceptera maintenant de déposer les armes, sachant qu’il risque d’être arrêté à tout moment ? Le gouvernement sabote ses propres efforts de réconciliation nationale » .
L’implication du groupe Wagner dans cette affaire ajoute une dimension inquiétante à la situation. Plusieurs sources évoquent une possible « vaste opération d’assassinat » planifiée conjointement par le gouvernement et ses partenaires russes pour éliminer tous les jeunes Goula , y compris ceux qui sont dans l’armée nationale.
Si ces allégations venaient à être confirmées, elles indiqueraient une dérive autoritaire inquiétante et criminelle du régime de Baba Kongoboro, prêt à éliminer physiquement ses opposants sous couvert de justice.
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.