De la rue à l’hôpital : Le racket généralisé asphyxie le pays de Boganda

Hôpital communautaire de Bangui, en Rpublique centrafricaine. Photo CNC / Anselme Mbata.
Hôpital communautaire de Bangui, en Rpublique centrafricaine. Photo CNC / Anselme Mbata.

 

 

 

Bangui, CNC.  Dans le pays de Boganda, la corruption ne connaît plus de limites. Des rues de Bangui aux couloirs des hôpitaux, un système de racket généralisé étouffe la population centrafricaine. Notre enquête révèle comment ce fléau, parti des barrages routiers, gangrène désormais les structures de santé, mettant en péril la vie des citoyens les plus vulnérables. L’hôpital communautaire de Bengue, symbole d’un système de santé à l’agonie, illustre l’ampleur alarmante de cette dérive mafieuse qui défie les autorités et bafoue l’héritage de Barthélemy Boganda.

 

Dans le pays de Boganda: le racket est omniprésent sur les routes.

 

Depuis des années, les Centrafricains subissent l’extorsion systématique des forces de l’ordre au pays de Boganda. À chaque barrage, les conducteurs sont contraints de débourser des sommes arbitraires pour poursuivre leur route. Un chauffeur de taxi témoigne : « On paie à chaque coin de rue. Si tu refuses, ils trouvent toujours un prétexte pour t’arrêter. C’est devenu normal pour eux ».

 

Ce racket routier a des conséquences désastreuses sur l’économie nationale dans le pays de Boganda. Les commerçants répercutent ces coûts sur leurs prix, aggravant la pauvreté de la population.

 

Dans le pays de Boganda, les hôpitaux sont devenus le nouveau terrain de prédation.

 

Plus inquiétant encore, ce système mafieux s’est propagé dans le pays de Boganda jusqu’au cœur des structures de santé. L’hôpital communautaire de Bangui en est l’exemple flagrant. La vente illicite de médicaments y est devenue monnaie courante, malgré les prétendues campagnes de sensibilisation.

 

Les témoignages recueillis par la RNL à l’hôpital communautaire de Bangui sont accablants. Les infirmiers et médecins font pression sur les patients pour qu’ils achètent les médicaments directement auprès d’eux, au lieu de se rendre à la pharmacie. Ayens, mère d’un enfant accidenté, rapporte les propos choquants d’une infirmière : « Tu ne veux simplement pas que mes enfants aient de quoi manger ? ». Le chantage est à peine voilé.

 

Marie, au chevet de son frère en réanimation, confirme : « Quand le médecin prescrit une ordonnance, il faut obligatoirement acheter une partie sur le personnel soignant. Sinon, le patient va être traité en retard ». Les malades sont pris en otage par ce système mafieux.

 

Le cas de Marcel est encore plus flagrant. Après une consultation pour paludisme, on lui impose d’acheter les médicaments sur place. « Ils ne m’ont pas dit d’aller à la pharmacie, ils m’ont dit de payer du sur place », témoigne-t-il.

 

Une direction complice ?

 

Abel Assaïd, directeur de l’hôpital, tente de se dédouaner en évoquant des actions menées : « On a cassé les placards, on a retenu beaucoup de médicaments ». Mais il reconnaît lui-même l’inefficacité de ces mesures : « On dit non aujourd’hui et demain, ils reprennent ».

 

Ces déclarations pose de sérieuses questions sur la réelle volonté de la direction de mettre fin à ces pratiques. Comment expliquer que ce trafic perdure malgré les “actions” prétendument menées ? La complicité de certains responsables est fortement suspectée.

 

Un réseau bien organisé dans le pays de Boganda.

 

Selon nos sources au sein de l’hôpital, ce trafic est loin d’être le fait de quelques individus isolés. « C’est un réseau qu’ils ont mis en place  Dans le pays de Boganda», affirme même le directeur. Les médicaments détournés proviennent probablement des stocks de l’hôpital, ce qui constitue un vol caractérisé des biens publics.

 

Ce système bien rodé permet aux membres du personnel impliqués de s’enrichir sur le dos des patients. Les prix pratiqués sont souvent supérieurs à ceux de la pharmacie, aggravant encore la situation financière des familles.

 

Des conséquences dramatiques pour les patients.

 

Cette pratique a des répercussions graves sur la santé des malades. Certains, n’ayant pas les moyens d’acheter les médicaments aux soignants, risquent de ne pas recevoir les soins adéquats. D’autres se voient prescrire des traitements inadaptés, le choix étant dicté non par les besoins médicaux mais par les stocks disponibles chez les trafiquants en blouse blanche.

 

De plus, rien ne garantit la qualité et la conservation des médicaments vendus illégalement. Des produits périmés ou mal conservés représentent un danger mortel pour les patients.

 

Un phénomène généralisé dans le pays de Boganda.

 

Le plus inquiétant est que cette situation n’est pas propre à l’hôpital communautaire. Selon nos informations, « La vente illégale des médicaments se pratique dans presque tous les hôpitaux et centres de santé du pays de Boganda. » C’est tout le système de santé centrafricain qui est gangréné par cette corruption.

 

Les autorités sanitaires, à commencer par le ministre de la Santé, doivent prendre la mesure de ce scandale qui met en danger la vie des Centrafricains. Des enquêtes approfondies doivent être menées dans tous les établissements de santé du pays. Les responsables de ces trafics, quel que soit leur niveau hiérarchique, doivent être identifiés et sévèrement sanctionnés.

 

Il est temps que le gouvernement prenne enfin ses responsabilités pour mettre fin à ce système mafieux qui transforme les hôpitaux en lieux de racket organisé au détriment des patients.

 

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