Le mirage de la levée de l’embargo sur le diamant centrafricain
Bangui, CNC. L’embargo sur le diamant centrafricain, en vigueur depuis 2013, alimente des débats. Les autorités s’acharnent à obtenir sa levée, ignorant les réalités du terrain et les véritables bénéficiaires d’une telle décision.
Une sécurité illusoire.
Le gouvernement centrafricain proclame que les zones minières ne sont plus contrôlées par des groupes armés. Cette affirmation occulte une vérité gênante : les mercenaires russes du groupe Wagner, omniprésents dans le pays, sont eux-mêmes considérés comme un groupe armé par la communauté internationale.
“Wagner expulse systématiquement les populations des zones diamantifères et aurifères”, révèle Jean, expert minier indépendant. “À Boda, Bria et Bambari, les artisans-mineurs sont chassés manu militari. C’est un pillage organisé”.
Le diamant centrafricain : Le véritable coût humain.
Paul Creissan Beninga, membre de la société civile du processus de Kimberley, évoque la souffrance des populations contraintes de retourner à l’agriculture. Or, cette vision ignore la réalité brutale du terrain.
“Les gens ne retournent pas volontairement à l’agriculture”, explique Marie, ancienne mineuse de Bria. “Wagner nous a chassés des mines. Nous n’avons pas d’autre choix que de cultiver pour survivre, mais nos revenus ont chuté drastiquement”. Le diamant centrafricain est devenu une chasse gardée du groupe Wagner.
Le diamant centrafricain : la chute vertigineuse du marché.
La valeur du diamant s’est effondrée ces dernières années. François, négociant international en pierres précieuses, explique : “Le cours du diamant a chuté de plus de 50% en cinq ans. Même si l’embargo était levé demain sur le diamant centrafricain, le marché centrafricain serait sinistré”.
Cette réalité économique est systématiquement occultée dans les discours officiels.
Les véritables bénéficiaires du diamant centrafricain.
“Si l’embargo est levé sur le diamant centrafricain, les grands gagnants seront la Russie et le Rwanda, pas les Centrafricains”, affirme Claire, chercheuse spécialisée dans l’industrie minière africaine. “Ces pays ont déjà mis la main sur les gisements les plus prometteurs. La levée de l’embargo ne ferait que légaliser ce pillage”.
Une diplomatie déconnectée.
Beninga reste optimiste quant à la levée de l’embargo. Son discours, axé sur des considérations géopolitiques et des “travaux de fond” nébuleux, ignore les problématiques concrètes du terrain.
“Les autorités vivent dans un monde parallèle”, déplore Pierre, ancien cadre du ministère des Mines. “Elles parlent de développement alors que les zones minières sont devenues des no man’s land contrôlés par Wagner”.
En réalité, la quête de la levée de l’embargo apparaît comme une diversion coûteuse. Pendant que les autorités s’agitent sur la scène internationale, les richesses du pays sont méthodiquement pillées. La population, prise en étau entre des groupes armés aux intérêts divergents, voit son avenir s’assombrir. Il est temps que le gouvernement centrafricain cesse de poursuivre ce mirage diplomatique et s’attaque aux véritables défis du secteur minier national.
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