La Centrafrique, cimetière des droits de l’homme

La Centrafrique, cimetière des droits de l’homme

 

Joseph Bindoumi, Président de la ligue centrafricaine de droit de l'homme
Joseph Bindoumi, Président de la ligue centrafricaine de droit de l’homme. CopyrightRNL

 

Bangui, CNC. Le concept de droits de l’homme semble n’être qu’un lointain souvenir en République centrafricaine. Malgré les engagements internationaux pris par le gouvernement, la réalité sur le terrain est tout autre. Les exactions se multiplient dans l’indifférence générale, qu’elles soient commises par les groupes armés ou les forces gouvernementales.

 

Cimetière des droits de l’homme: une justice à deux vitesses.

 

Le traitement des violations des droits humains révèle un profond déséquilibre. Quand les groupes armés sont mis en cause, on s’indigne et réclame justice. Mais quand il s’agit des forces gouvernementales, c’est l’omerta totale. Ni la communauté internationale, ni la MINUSCA, ni les organisations locales n’osent élever la voix.

 

Le groupe Wagner, maître des atrocités.

 

Les mercenaires russes de Wagner semblent avoir carte blanche pour terroriser la population. Assassinats, tortures, emprisonnements arbitraires : la liste de leurs crimes s’allonge sans que personne ne puisse s’y opposer. Avec la complicité des FACA et des forces de sécurité intérieure, ils règnent par la terreur en toute impunité.

 

Au cimetière des droits de l’homme, une communauté internationale aux abonnés absents.

 

Fait troublant, la communauté internationale reste étrangement silencieuse. Même la MINUSCA, censée protéger les civils, se contente de comptabiliser les exactions sans nommer clairement leurs auteurs quand il s’agit des forces gouvernementales. Un jeu sémantique visant à ménager les mercenaires russes.

 

Un gouvernement hypocrite.

 

Le comble de l’hypocrisie vient du gouvernement lui-même. D’un côté, il signe des engagements internationaux sur les droits humains. De l’autre, il est complice des pires violences commises sur sa population. Il protège et dissimule les crimes du groupe Wagner, trahissant ainsi son propre peuple.

 

Les fondateurs de la RCA doivent se retourner dans leurs tombes en voyant l’état actuel du pays. Les droits humains, autrefois défendus par d’éminents juristes comme Nicolas Tiangaye, ne sont plus qu’un lointain souvenir. La Centrafrique est désormais livrée aux mercenaires étrangers, avec la bénédiction d’un gouvernement corrompu prêt à tout pour se maintenir au pouvoir.

 

Cimetière des droits de l’homme, la mascarade du ministère de la Justice.

 

Dans un geste qui frise le ridicule, le ministère de la Justice prétend vouloir améliorer la politique nationale des droits humains. Une réunion de trois jours est organisée pour examiner 38 points de recommandations visant à améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays. L’objectif affiché est d’élaborer un plan d’action sur quatre ans.

 

Baba, chargé de mission en matière de droits humains au ministère de la Justice, tente de justifier cette démarche en évoquant l’examen périodique universel des Nations Unies. Il rappelle que la RCA s’est engagée à mettre en œuvre 238 recommandations acceptées lors de cet examen en janvier 2020.

 

Mais ces belles paroles sonnent creux quand on constate la réalité sur le terrain. Comment croire à la sincérité d’un gouvernement qui tolère et même encourage les pires violations des droits humains ? Cette réunion n’est qu’une façade, un écran de fumée pour tromper la communauté internationale.

 

Les Centrafricains ne sont pas dupes. Ils se souviennent encore de l’époque où le concept de droits de l’homme avait un sens, du temps de Nicolas Tiangaye et Ngoungaï Wafio. Aujourd’hui, ces valeurs sont bafouées quotidiennement, avec la complicité d’un gouvernement qui préfère protéger ses alliés russes plutôt que son propre peuple.

 

Cette mascarade du ministère de la Justice ne fait qu’ajouter l’insulte à l’injure. Pendant que des bureaucrates discutent de plans d’action, les Centrafricains continuent de souffrir sous le joug de la violence et de l’arbitraire. Il est temps que le gouvernement passe des paroles aux actes et mette fin à l’impunité qui règne dans le pays.

 

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