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Interview exclusive : La famille de Martin Joseph Figueira brise le silence

Interview exclusive : La famille de Martin Joseph Figueira brise le silence

 

Monsieur Martin Joseph Figueira et son frère Georges sur cette image de souvenir
Monsieur Martin Joseph Figueira et son frère Georges

 

Le 25 mai dernier, Martin Joseph Figueira, consultant pour l’ONG américaine FHI 360, a été arrêté à Zémio par des mercenaires russes du groupe Wagner. Accusé de complot avec des groupes armés, il est depuis détenu à Bangui. Sa famille, dans un entretien exclusif, dénonce une arrestation injustifiée et des conditions de détention préoccupantes. Retour sur une affaire qui soulève des questions sur le respect des droits de l’homme en République centrafricaine.

 

Bangui, 26 juillet 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

CNC : Bonjour à la famille de Joseph,

 

La famille : Bonjour CNC, nous vous remercions pour votre invitation et pour le travail que vous faites.

 

CNC : Depuis le 25 mai dernier, les mercenaires russes du groupe Wagner ont arrêté à Zémio Monsieur Martin Joseph Figueira, un consultant spécialiste pour l’ONG américaine FHI 360 (Family Health International 360). Il est accusé d’être en contact permanent avec plusieurs groupes armés actifs sur le territoire centrafricain dans le but de commettre un complot. Depuis cette date, il est toujours en prison à Bangui, en Centrafrique. Quelle a été la réaction de la famille à l’annonce de son arrestation ?

 

La famille : Une complète stupéfaction. Nous insistons catégoriquement sur le fait que les contacts mentionnés se font strictement dans le cadre de sa profession de consultant. Et c’est justement dans le but d’identifier des solutions pour permettre d’éviter les conflits. Conflits qui nous paraissent si complexes en Centrafrique.

Son travail au fond c’est d’aider les gens, trouver des moyens d’améliorer les conditions de vie des communautés les plus vulnérables, dans plusieurs pays d’Afrique centrale. C’est d’ailleurs ce même objectif que vise l’ONG FHI 360, et c’est pour cela que Joseph travail pour eux.

 

CNC : Comment vivez-vous quotidiennement depuis son arrestation ? Avez-vous la possibilité de communiquer avec lui ? Recevez-vous des informations régulières sur son état et sa situation, soit de lui-même ou par l’intermédiaire d’une autre personne ?

 

La famille : Nous vivons un calvaire quotidien. La communication avec Joseph n’a été possible qu’à travers l’aide du Comité International de la Croix Rouge (CICR), et nous avons eu seulement 2 opportunités de lui parler sur presque 2 mois de détention. Son droit de communiquer avec nous n’est pas respecté, et si le CICR n’était pas là, nous n’aurions probablement pas eu le soulagement d’entendre sa voix.

Nous recevons des nouvelles de Joseph essentiellement à travers l’assistance consulaire qui lui est fourni par le Portugal et la Belgique. Sans leur aide, nous aurions énormément de difficultés à savoir s’il va bien, s’il a de quoi manger et boire, et dans quelles conditions il se trouve.

Nous obtenons aussi quelques informations par le biais de son avocat.

 

CNC : Est-ce que son employeur mène des démarches auprès des autorités de Bangui pour sa libération que vous connaissez ?

 

La famille : Son employeur nous a informé de ses démarches auprès des autorités les plus proches de leur bureau aux Etats-Unis. Les ambassades de la Centrafrique, la Belgique et le Portugal, ont toutes reçues l’ONG FHI 360 pour un entretien. Nous n’avons cependant pas reçu d’informations quant à d’éventuelles démarches auprès des autorités de Bangui.

 

CNC : Quelles sont les actions ou démarches que vous envisagez d’entreprendre auprès des autorités centrafricaines ou de celles des pays dont Monsieur Martin Joseph Figueira a la nationalité pour sa libération ?

 

La famille : Dans un premier temps, nous aimerions exprimer notre plus profond et sincère respect auprès des autorités centrafricaines. Nous sommes extrêmement sensibilisé par les rudes épreuves qui bouleversent la paix de votre pays.

Sans être sûr que cela soit possible mais tout de même avec l’espoir que cela se produise, en tant que famille nous voudrions établir un dialogue avec les autorités centrafricaines. De cette manière nous espérons construire, ensemble, les bases d’une solution à la détention de Joseph.

Du coté des autorités belges et portugaises nous souhaitons, avant tout, que leur participation puisse continuer dans le sens de permettre à Joseph d’avoir des nouvelles de sa famille, et vice versa. La présence à Bangui des Consuls du Portugal et de la Belgique est fondamentale pour assurer cela.
De plus, nous attendons aussi un engagement plus participatif de la part du gouvernement portugais envers Joseph et sa famille, dans le simple but de nous rassurer en nous informant de ce qu’ils font pour dénouer cette situation si délicate. La dimension de l’inquiétude que cette situation provoque, alliée à l’évidente injustice qui se déroule sous nos yeux, sont extrêmement difficiles à vivre. Et nous continuons à la recherche de tout support qu’il serait possible de faire parvenir à Joseph.

 

CNC : Avez-vous un message à transmettre au public ou aux autorités concernant la situation de Monsieur Martin Joseph Figueira ? Que souhaiteriez-vous dire à ceux qui pourraient vous aider dans cette dure épreuve ?

 

La famille : Nous voulons souligner que Joseph est un homme de la paix, un chercheur qui passe son temps à la poursuite de solutions qui ont pour but d’aider les gens les plus démunis. L’épanouissement de sa profession se situe précisément en Centrafrique, à partir du moment où il applique ses vastes connaissances de prévention de conflits à la transhumance et au pastoralisme. Durant les huit dernières années de sa carrière professionnelle, il s’est tourné vers les centrafricains et est devenu complètement passionné de votre pays.

Aux institutions et organisations protectrices des droits de l’homme, nous demandons de mettre en place toutes les démarches qui permettent d’assurer le respect des droits fondamentaux de Joseph. La présomption d’innocence implique le droit de ne pas être présenté comme coupable avant toute condamnation, et le transfert de Joseph vers une prison, sans avoir été condamné, est en désaccord avec ce droit fondamental.

Au public, nous voulons vous alerter à nouveau sur les conditions de détention qui se sont énormément détériorées depuis le 5 Juillet 2024, avec le transfert de Joseph de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) vers la prison du Camp de Roux à Bangui.

Alors que Joseph est innocent et qu’il a passé sa carrière professionnelle à aider les populations en Afrique, il se retrouve aujourd’hui emprisonné injustement à Bangui.

 

CNC : Merci à la famille et beaucoup de courage surtout.

 

La famille: Merci à vous, CNC, pour cette opportunité de vous présenter Joseph.

 

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