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Chaos à Paoua : Les auxiliaires de police, source de terreur et de corruption

Chaos à Paoua : Les auxiliaires de police, source de terreur et de corruption

 

Un auxiliaire de police, complètement ivre, dort tranquillement sur la barrière à la sortie de Paoua sur l'axe de Bétoko
Un auxiliaire de police, complètement ivre, dort tranquillement sur la barrière à la sortie de Paoua sur l’axe de Bétoko

 

 

Bangui, 17 janvier 2024 (CNC) – À Paoua, chef-lieu de la préfecture de Lim-Pendé, une ombre s’est abattue sur la sécurité publique, et elle prend la forme des auxiliaires de police. Ces individus, censés renforcer l’ordre, sont devenus des agents de chaos, semant la terreur parmi les usagers de la route et sapant l’autorité des policiers formés. Loin d’être des protecteurs, ces auxiliaires agissent avec une impunité et une agressivité qui choquent la communauté et ébranlent la confiance envers les forces de l’ordre. 

  

Le cas de Paoua n’est pas un incident isolé, mais un reflet de problèmes systémiques dans la gestion de la sécurité publique. Les auxiliaires de police, non formés et souvent choisis pour des raisons autres que leur compétence professionnelle, sont devenus une source de préoccupation majeure. Leur présence aux checkpoints et leur implication dans des activités de racket témoignent d’un manque de contrôle et d’une déviation des principes de la loi et de l’ordre. 

  

En plus de leur utilisation non réglementée, les auxiliaires de police à Paoua sont impliqués dans des comportements particulièrement agressifs et irrespectueux. Des informations recueillies par la Rédaction du CNC indiquent qu’ils agressent régulièrement les usagers de la route, y compris les passagers et les conducteurs, exacerbant la tension et la peur au sein de la communauté. Ces agissements ne sont pas seulement des violations flagrantes des droits de l’homme, mais ils sapent également l’autorité des policiers formés, les gardiens de la paix, qui se trouvent dénigrés et méprisés par ces mêmes auxiliaires. 

  

Le comportement audacieux et le manque de respect des auxiliaires suggèrent un niveau de confiance et d’impunité qui ne peut exister sans un certain soutien. Il apparaît que les chefs de la police locale jouent un rôle clé dans cette dynamique. Selon certaines sources, ces chefs favorisent l’utilisation des auxiliaires en raison de leur capacité à générer des recettes substantielles, bien supérieures à celles des policiers formés. Cette préférence pour le profit sur la sécurité et l’éthique professionnelle est alarmante et souligne un grave problème de corruption et de mauvaise gestion au sein de la structure policière de la ville. 

  

L’attitude des chefs de police à Paoua, qui privilégient les recettes aux dépens de la légalité et de l’ordre, crée un climat de pression et de mécontentement parmi les citoyens. Cette situation est d’autant plus critique qu’elle se déroule dans un contexte de défiance croissante à l’égard des autorités et d’un besoin pressant de réformes et de transparence.

 

Un auxiliaire de police, complètement ivre, dormant sur la barrière avec son arme exposée au risque
Un auxiliaire de police, complètement ivre, dormant sur la barrière avec son arme exposée au risque

 

L’incident de la barrière de Bétoko – un danger public manifeste 

  

L’un des exemples les plus alarmants du danger que représentent les auxiliaires de police à Paoua s’est produit la semaine dernière à la barrière sur l’axe de Bétoko. Un auxiliaire de police, complètement ivre, s’est abandonné à l’alcool au point de perdre conscience en service. Dans cet état d’ébriété avancé, il s’est endormi sur son poste, laissant son arme de service négligemment à la portée de tous. 

  

Cet incident aurait pu se transformer en catastrophe si ce n’était pour l’intervention rapide et responsable des gendarmes et des éléments de Eaux et forêt. Ces derniers, en constatant la situation, ont pris la décision d’agir pour éviter un potentiel désastre. Ils ont récupéré l’arme de l’auxiliaire complètement endormi, prévenant ainsi le risque qu’elle tombe entre les mains de criminels ou d’individus mal intentionnés. 

  

Cet événement soulève des questions cruciales sur la sécurité publique à Paoua. La présence d’un agent en état d’ébriété et incapable de maintenir la sécurité, encore moins sa propre sécurité, est un témoignage accablant de l’état déplorable de la gestion de la sécurité dans la ville. Cela illustre également la négligence et le manque de responsabilité de ceux qui permettent à de tels individus de servir en tant qu’auxiliaires de police, malgré les risques évidents pour la communauté. 

 

Le fait que cet incident ait été évité de justesse ne fait qu’accroître l’urgence d’aborder et de résoudre ces problèmes de sécurité. Il met en évidence le besoin criant de réformes et de supervision adéquate pour assurer la protection et la sécurité des citoyens de Paoua. 

 

Rappelons que la ville de Paoua est en proie à une crise profonde de gouvernance et de sécurité. Les abus des auxiliaires de police, soutenus par une structure corrompue, exigent une intervention urgente et une refonte complète du système de sécurité. La population de Paoua, victime de cette situation, attend des réponses et des actions concrètes pour restaurer l’ordre et la justice dans leur ville. 

 

Par Fortuné Boberang

 

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