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Un Nouveau Départ pour Jabarona : Les Déplacés Retournent Malgré les Défis

Un Nouveau Départ pour Jabarona : Les Déplacés Retournent Malgré les Défis

 

Dans le village Bouboui, au PK 45 de Bangui sur la route de Boali
Dans le village Bouboui, au PK 45 de Bangui sur la route de Boali. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 26 août 2023 (CNC) – Sous le ciel clair et apaisé de Jabarona, une histoire de retour et de renouveau s’écrit alors que des déplacés longtemps exilés reprennent possession de leur terre natale. Située à 45 kilomètres au nord de la capitale Bangui, sur la route de Boali, Jabarona avait été témoin de familles fuyant l’horreur de la guerre pour se réfugier à Sido, plus au nord de la République centrafricaine. Cependant, une amélioration perceptible de la sécurité dans certaines régions de la République centrafricaine a incité ces courageux individus à faire le voyage de retour malgré les obstacles.

 

La guerre les avait arrachés de leurs maisons, mais c’est avec une lueur d’espoir dans les yeux que les habitants de Jabarona reviennent finalement chez eux. Leur désir d’une vie nouvelle et la perspective de reprendre leurs vies là où ils les avaient laissées ont été plus forts que les souffrances qu’ils ont endurées pendant leur exil à Sido. Cependant, alors que les sourires marquent leur retour, il est impossible d’ignorer les défis qui se dressent devant eux.

 

La question cruciale de la sécurité alimentaire et des conditions de vie précaires reste au centre de leurs préoccupations. Actuellement logés dans l’unique école de la localité, 89 ménages de Jabarona, précédemment aidés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pendant leur séjour à Sido, font face à une réalité difficile. L’accès à des ressources essentielles telles que l’eau potable, la nourriture et des logements décents reste une lutte quotidienne.

 

Parmi les retournés, Husseini Salleh partage son expérience difficile à Sido, où les difficultés économiques étaient omniprésentes. « Trouver de l’argent est très difficile. Nous sommes obligés de cultiver la terre, mais sans les bœufs, ça ne peut pas marcher, il n’y a pas de boulot », confie-t-il. La nécessité de collecter et de vendre du bois pour subvenir aux besoins de sa famille a constitué une part essentielle de leur survie.

 

La voix d’Ashta se joint à celle de Husseini, exprimant le défi constant de la faim et du chômage. « C’est grâce au fagot que nous vendons que nous parvenons à avoir de quoi manger. C’est à cause de cette souffrance que nous nous sommes obligés de rentrer à la maison », déclare-t-elle, sa voix portant le poids de l’adversité endurée.

 

Cependant, malgré les difficultés, la solidarité règne parmi les habitants de Jabarona. Amina, une figure maternelle de la communauté, offre du thé aux retournés, apportant une chaleur réconfortante dans leur lutte commune. Elle exprime l’espoir de voir une paix durable soutenir leur processus de réintégration et le développement du pays. « Nous sommes très heureux de leur retour. Pour les appuyer, nous voulons seulement la paix pour être à l’abri et que le pays se développe », confie-t-elle.

 

Cependant, les défis immédiats sont incontestables, et le temps presse. Le manque d’assistance et le retour imminent des élèves à l’école où les déplacés sont actuellement hébergés sont des problèmes complexes auxquels le gouvernement et les acteurs humanitaires doivent trouver des solutions. Abdoul Salleh, un membre concerné de la communauté, souligne l’urgence d’une aide concrète : « Leur premier défi, c’est d’abord l’alimentation, leur santé ainsi que leur environnement. (…) Ils n’ont pas de bâche et on ne dispose de rien pour les aider en attendant de voir ce que Dieu peut faire ».

 

Malgré ces obstacles, l’histoire de Jabarona n’est pas une histoire de désespoir, mais plutôt une histoire de résilience et d’unité. Les 89 ménages qui sont revenus et les autres qui suivront misent sur le soutien du gouvernement pour revitaliser leurs moyens de subsistance. Alors que les défis abondent, la détermination des habitants de Jabarona à reconstruire leur vie dans leur foyer ancestral brille comme un phare d’espoir dans l’obscurité de l’adversité.

 

Par Anselme Mbata

 

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